La reconnaissance de l’auteur de jeu

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Sur le site Playtime, une intéressante discussion avec Flavien Maubouché et Régis Bonnessée sur le rôle et la reconnaissance de l’auteur dans le jeu de société.

Figurines peintes
Painted Minis

Shaman 1

Je suis toujours impressionné lorsque, au hasard de mes déambulations sur la toile, je découvre des photos de mes jeux “customisés”, avec souvent des figurines peintes avec soin. C’est quelque chose qu’il ne me viendrait pas à l’idée de faire, parce que je n’ai ni le talent, ni la patience pour cela – mais je suis toujours bien content de voir le résultat. Passant hier chez Matagot, j’y ai vu un set de figurines peintes pour Raptor, que je me suis empressé de photographier. Du coup, de retour chez moi, j’ai trainé une petite heure sur le boardgamegeek à la recherche d’autres photos de figurines peintes empruntées à l’un de mes jeux – et j’en ai trouvé de superbes. J’ai donc chipé la plupart de ces images sur le boardgamegeek, et j’essaie de citer leurs auteurs, mais ne dispose souvent que de leur pseudo…
Alors, bien sûr, je ne suis pas Eric Lang ou Corey Konieczka – si ces deux là s’amusent un jour à faire ce genre d’articles, ça aura vraiment de la gueule, avec monstres chtulhoides et armada spatiales.

Raptor
Les figurines de Raptor, surtout les bébés, sont très petites, et la peinture a dû être difficile. Au fait, saviez-vous que si leurs squelettes permettent d’avoir une bonne idée de la taille et de la silhouette des animaux préhistoriques, nous n’avons à peu près aucune idée de leur couleur – peut-être les raptors étaient-ils roses, ou bleus.
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Maman Raptor protégeant ses petits.

Mission : Planète Rouge
Les petits disques de bois de la première édition ne se prêtaient guère à la customisation, même si certains joueurs les avaient remplacés par les astronautes de Buck Rogers, Battle for the 25th century. La nouvelle édition étant réalisée par fantasy Flight Games, elle se devait d’avoir de jolies figurines.

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Les six compagnies minières, par Akamas Nairb

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Non, il n’y rien de ce genre sur Mars – enfin, je crois

Novembre Rouge
Tout est petit dans Mission Planète Rouge, la boite, les cartes, les jetons, les figurines… mais cela n’a pas empêché des artistes minutieux de peindre les courageux sous-mariniers gnomes, voire même de réaliser un submersible en 3D.
Evereything is tiny in Red November, the box, the cards, the tokens and, of course, the miniatures, but this didn’t prevent meticulous artists to paint the gnome submariners – and even in at least one case to build a complete 3D mockup of the submarine.

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L’équipage du Red November, par Pasi Ojala

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Et un incroyable sous-marin en volume, par Maxime Ferrette…..

Formula E
Même les pions en bois, les meeples, peuvent être peints, pour le meilleur effet, comme on le voit avec ces éléphants de Formula E.

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Images et, j’imagine, peinture de Michael Groll

Isla Dorada
Je n’ai jamais compris pourquoi Isla Dorada ne s’est pas bien vendu – c’est l’un de mes meilleurs jeux, et l’édition est absolument magnifique. Il n’y a certes dans la boite que trois figurines, Bigfoot, le Monstre marin et l’expédition, mais quelles figurines. Les peintres se sont donc fait plaisir, et les images ci-dessous ne sont qu’une toute petite partie de celles que vous pouvez découvrir sur le boardgamegeek.

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Les trois grosses bêtes d’Isla Dorada peintes par Bjorn Vije, Claudio dall’Osso, dr Willett, Kai Jason, Mark Lefka, Dibbler & David G. Cox

Mystère à l’Abbaye
C’est un peu comme pour Novembre Rouge – il n’y a que six petits pions. Il faut les peindre de couleurs qui bien distinctes mais néanmoins toutes assez monastiques, c’est à dire ternes.
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Kevin Schnell
mystery teamski

Teamski

Warrior Knights
Je ne considère pas Warrior Knights, dans le développement duquel je n’ai joué qu’un rôle mineur, comme un de mes jeux – mais, bon, il y a mon nom sur la boite, et quelques superbes photos de chevaliers sur le Boardgamegeek.

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Andy Watkins
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Jim Stevens

Diamant
Et pour finir, Diamant, un mignon bricolage de Steve Holden. Ça, j’aurais pu le faire.

diamant steve holden


Shaman 1

I’m always impressed when, while browsing the web boardgame sites, I discover “customized” versions of my game designs, often with carefully painted minis. This is something I would never do, in part because I am lazy, in part because I have absolutely no talent for it, but I’m often fascinated by the result.  Yesterday, I happened to visit the Matagot office in Paris, and saw there a set of painted minis for Raptor. I took a picture of them and, back home, started to browse the boardgamegeek, looking for other such painted minis from one of my games – and I found a few gorgeous ones. This means most of the pictures below have been “stolen” from the boardgamegeek, and the painters are usually credited just with their BGG pseuso – if they want me to give their full name, they can email me.
Of course, I’m not Eric Lang or Corey Konieczka – when these ones will write this kind of blogpost, it will be much more impressive, full of huge monsters and space armadas.

Raptor
The Raptor miniatures are really small – may be a bit too small – especially the baby raptors, and painting them must have been difficult. By the way, did you know that, while we know from their skeletons most almost everything about the size and shape of prehistoric animals, we have almost no idea of their colour. Raptors might well have been pink or blue.
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Mummy Raptor protecting her babies.

Mission : Red Planet
The wooden disks in the first edition of Mission Red Planet didn’t call for customization, though some players replaced them with minis fropm other games, notable Buck Rogers, Battle for the 25th Century. Since the new edition is published by Fantasy Flight, it had to have minis – here they are, painted.

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The six mining companies, painted by Akabas Nairb.

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Well, well, well…. afaik, there’s nothing like this on Mars

Red November
Evereything is tiny in Red November, the box, the cards, the tokens and, of course, the miniatures, but this didn’t prevent meticulous artists to paint the gnome submariners – and even in at least one case to build a complete 3D mockup of the submarine.

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The Red November team, by Pasi Ojala

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And an invredible 3D submarine, by Maxime Ferrette.

Formula E
Even wooden meeples can be painted like plastic miniatures, as one can see from this gorgeous racing elephants from Formula E.

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Pictures and, probably, painting by Michael Groll.

Isla Dorada
I still wonder why Isla Dorada didn’t sell. I consider it to be one of my very best designs, and the edition was gorgeous. There are only three minis in the box, bBigfoot, the Sea Monster and the Expedition, but they are huge and calling for paint. These are only a small smaple of the many pictures you will find at the Boardgamegeek.

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The three big minis in Isla Dorada painted by Bjorn Vije, Claudio dall’Osso, dr Willett, Kai Jason, Mark Lefka, Dibbler & David G. Cox

Mystery of the Abbey
Like in Red November, there are only a few small player’s pawns. What makes it a real chalenge is that the colors must be different enough, while always looking a bit drab and monastic.
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Kevin Schnell
mystery teamski

Teamski

Warrior Knights
I don’t really consider Warrior Knights as one of my own games by, anyway, my name is on the box, and there are some really nice pictures of painted knights at the BGG.

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Andy Watkins
warrior knights jim stevens

Jim Stevens

Diamant
And, last but not least, Steve Holden’s take on Diamant – this I could have done.

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À quoi je joue
Games I’m playing

Malgré beaucoup de jeux dans les tuyaux, dont certains nécessitent encore quelques réglages, j’ai quand même réussi à jouer ces derniers temps à pas mal d’autres trucs, surtout des nouveautés ou des jeux assez récents. En voici quelques uns qui sortent vraiment du lot et méritent, je pense, que vous vous y intéressiez.

Les grosses boites

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Commençons par le plat de résistance de mes dernières soirées jeux, Blood Rage, de mon ami Eric Lang. Blood Rage reprend les mécanismes fondamentaux de Midgard, qui fut peut-être le premier jeu de draft, mais y ajoute énormément de chrome, de figurines, de cartes spéciales. Le génie d’Eric est sans doute d’être parvenu à cela sans alourdir aucunement le jeu, et en lui donnant à l’inverse une variété rafraichissante. Ce gros jeu de baston, très dynamique, très original dans ses mécanismes, avec des règles moins complexes qu’on pourrait le craindre, va certainement ressortir régulièrement dans mes soirées, d’autant que je viens de recevoir une flopée de suppléments et d’extensions. Certains, comme les mystiques ou les pouvoirs des dieux, sont visiblement inutiles, mais quelques uns des nouveaux monstres, comme le loup Fenrir, sont bien marrants et j’ai hâte de les essayer.

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Broom Service, d’Andreas pelikan et Alexander Pflister, est un gros jeu à l’allemande comme il ne s’en fait plus guère, sans tonne de pions et de cartes, sans placement d’ouvriers, sans arbre de technologie, sans dizaine de ressources à produire, vendre ou échanger, sans tout ce qui a rendu une grande partie de la production allemande récente un peu lourdingue. Dans ce délicieux jeu de parcours, qui reprend une partie des mécanismes et du thème de Malédiction, autre jeu d’Andreas Pelikan, on a l’impression de jouer à la fois à Citadelles et à Elfenland – et c’est plutôt agréable.

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La boite de New York 1901, de Chénier la Salle, rappelle un peu les Aventuriers du Rail, et ce n’est certainement pas un hasard, car le jeu s’adresse au même public. Il y a déjà eu bien des jeux de construction de cité – et Days of Wonder nous en prépare un, Quadropolis, qu’il faudra comparer à New York 1901 – mais celui-ci sort du lot par des mécanismes simples, même s’ils demandent pas mal d’attention, et bien des possibilités tactiques. Un jeu fluide, malin, assez méchant, avec un seul défut – la règle française n’est pas toujours claire, mais heureusement la règle anglaise se trouve aussi dans la boite. Enfin, sauf dans la mienne que j’ai récupérée parmi les boites de démo pleines de sable après Paris est Ludique.

Les jeux inclassables

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Tout le monde parle de Time Stories, de Manuel Rozoy, je ne vais pas vous embêter plus avec cet objet ludique non identifié, quelque part entre escape room, livre dont vous êtes le héros et jeu de société. J’ai joué deux scénarios, celui de la boite de base, que j’ai adoré, et un autre qui n’est pas encore sorti et qui m’a plutôt ennuyé parce qu’il cherchait trop à ressembler à un jeu de rôles classique. J’y rejouerai certainement, mais avec des scénarios littéraires, comme l’Asile, construits pour se laisser emporter et non pour que l’on puisse chercher à gagner.

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J’ai déjà parlé je ne sais combien de fois sur ce site de l’excellent Mysterium d’Oleksandr Nevskiy et Oleg Sidorenko, improbable croisement de Dixit et de Cluedo dans lequel un fantôme doit faire retrouver les circonstances d’un meurtre aux autres joueurs en leur passant des cartes aux dessins oniriques et inquiétants. Là aussi, c’est autant une expérience littéraire et poétique qu’un jeu, mais il faut vraiment chercher à gagner ensemble pour que cela marche. La nouvelle édition est magnifique, mais le jeu gagne vraiment à être joué sans les règles de clairvoyance.

Les jeux d’ambiance

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J’ai toujours été un fan de Taboo. Code Names, de Vlaada Chvatil, est une sorte de Taboo pour joueurs et par équipe. Ce jeu est aussi fascinant qu’exténuant, en particulier pour les deux maitres espions, qui ne peuvent se permettre la moindre erreur. J’ai hâte que sorte une version française pour pouvoir jouer avec tout mon entourage, et je pense que mes boites de Taboo – car j’en ai plusieurs versions – ne ressortiront pas avant un bon bout de temps.

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Guess the Mess, de Jack Degnan, est un peu la version party game, loufoque, de Mysterium. Quelques centaines de cartes sont, en vrac, faces cachées, sur la table, et les joueurs ont trente secondes pour y trouver celles qui permettront de faire deviner le lieu où ils se trouvent. J’ai vu trainer un prototype en français sur les salons, et pense donc là aussi qu’une version francophone devrait bientôt arriver.

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Dans Agent Trouble, d’Alexander Ushan, un joueur doit aussi découvrir le lieu où il se trouve, tandis que les autres joueurs, qui savent parfaitement où ils sont, doivent le démasquer. C’est donc un jeu de déduction hors norme, à la fois drôle et tendu, où les questions sont ambiguës et les réponses très vagues. Je n’ai pas encore eu l’occasion d’y jouer, mais assister à une partie a suffi à me convaincre que ce jeu était absolument génial, et je vais y jouer très vite – sans doute samedi prochain.

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Mafia de Cuba, de Loïc Lamy, est un jeu à identité secrètes de la famille des Loups Garous mais, croyez-moi, celui-ci est complètement différent. Différent parce que le parrain est à la fois meneur de jeu et enquêteur, et surtout parce que chacun peut, quand la boite à cigares et à diamant passe autour de la table en début de partie, chacun peut choisir son rôle et prendre plus ou moins de risques. Si vous voulez changer un peu des Loups Garous, essayez Mafia de Cuba.

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Et puis, bien sûr, maintenant que le jeu existe en vraie boite avec de vraies cartes, on s’est remis à jouer à Two Rooms and a Boom, la murder party clefs en main et frénétique, une dizaine de minutes et une vingtaine de joueurs.

Les petites boites

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Je ne suis pas un grand fan de Seven Wonders, que je trouve un peu trop technique – c’est un jeu auquel il faudrait toujours jouer pour la première fois avec des gens qui n’y ont jamais joué non plus. Nevermore, de Curt Covert, est sans doute le jeu de draft qu’il me fallait, simple, épuré, pas prise de tête mais quand même bien méchant. On ne drafte que cinq type de cartes dont il faut chercher à avoir le plus grand nombre, dont des cartes à double tranchant, les corbeaux. S’y ajoutent, hors draft, quelques sorts de magie noire – bien méchants – et de magie blanche – un peu moins méchants. C’est mon jeu de draft préféré – avec Blood Rage, qui n’est pas vraiment dans la même catégorie.

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Pairs, de James Ernest, est un excellent jeu de cartes à base de prise de risque, drôle et tendu, léger et calculatoire, un jeu évident dont on se demande pourquoi il n’a pas été inventé plus tôt. Le paquet de cartes permettant d’y jouer se compose d’un 1, deux 2, trois 3, etc…, selon le modèle du Grand Dalmuti. Malin, James a publié une douzaine de decks illustrés par divers artistes avec à chaque fois la règle de son jeu, et une ou deux règles d’autres jeux proposées par plusieurs auteurs. Je ne serais qu’à demi étonné si ce format évident, et permettant mille variations, devenait, dans quelques décennies, aussi répandu que les jeux de 52 cartes.

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Stones of Fate, de Luke Laurie, est un étonnant mélange de jeu de mémoire et de stratégie. Des cartes sont faces cachées sur la table, et à son tour on peut regarder une carte, placer ou déplacer une de ses pierres entre les cartes, ou révéler une carte – ce qui déclenche des effets dépendant des pierres qui se trouvent des quatre côtés de la carte. Il faut donc un certain sens tactique pour préparer et enchaîner les effets des cartes, mais aussi une bonne mémoire pour placer ses pierres au bon endroit et retourner la bonne carte au bon moment, d’autant que vos adversaires manipulent aussi un peu tout ça. J’ai toujours aimé les jeux de mémoire, et celui-ci est étonnant.

Je parle généralement peu des jeux pour deux joueurs, auxquels j’ai rarement l’occasion de jouer. Il se trouve que, récemment, je me suis remis à bosser avec Gwenaël Bouquin sur un jeu à deux (d’ailleurs, je devrais être en train de revoir les cartes mission, là, maintenant). Du coup, nous avons passé quelques soirées, après avoir bossé sur notre projet, à essayer des jeux pour deux joueurs qui trainaient dans ma ludothèque. Les trois qui sont sortis du lot sont Stones of Fate, qui se joue jusqu’à quatre mais tourne remarquablement à deux, Tides of Time et Akrotiri.

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Tides of Time, de Kristian Curla, est – encore – un jeu de draft épuré, mais du draft à deux joueurs, donc dans lequel on connaît bien les cartes que notre adversaire a en main – et cela donne un mélange assez amusant de tactique et de double guessing. Les règles sont simples, et les cartes – il n’y en a que dix-huit – magnifiques.

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Akrotiri, de Jay Cormier et Sen-Foong Lim, est un un gros jeu pour deux dans une petite boite bien pleine. Pose de tuiles, objectifs secrets, pick-up and deliver, et j’en oublie sûrement. Pour un petit jeu à deux, dans une petite boite, joué en une demi-heure, c’est particulièrement touffu et ça fait chauffer les neurones. J’ai peut-être aimé parce que je n’avais plus l’habitude de jouer à ce genre de choses, mais j’ai vraiment aimé.


I have several games in the pipe, some of which still need some tuning, but I nevertheless found some opportunities these last weeks to play a few other games, mostly new or at least recent stuff. Here are some which really stand out.

Heavier stuff

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Let’s start with the main course of my last gaming nights, Blood Rage, by my friend Eric Lang. Blood Rage takes the basics from Midgard, which might have been the very first card drafting game, and adds tons of chrome, miniatures, special units and special cards. The fantastic thing is that Eric managed to add all this without making the game feel heavier – on the opposite, it makes it feel varied and refreshing. This is a big battle game, with very dynamic and original systems, and rules far simpler than I was afraid of. I’m sure it will be played again regularly in the coming months, especially since I’ve just received lots of extra-stuff. Some of it looks superfluous, like the gods or the mystics, but the new monsters look great – especially the wolf Fenrir, and I’m eager to hire or fight them.

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Andreas Pelikan & Alexander Pflister’s Broom Service is a big German-style game, but in the style of ten years ago, without tons of cards and tokens, worker placement, dozens of resource cubes to produce, nuy sell or trade, without all that has made most recent German big box games predictable and a bit boring. It’s a nice game of moving one’s pawns on the board, directly inspired by Andreas’ earlier card game Witch’s Brew. It feels a bit like playing both Citadels and Elfenland at the same time.

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The box of Chénier La Salle’s New York 1901 obviously reminds one of Ticket to Ride. It’s deliberate, and to the point, since the games has a similar weight and targets the same audience. There are dozens of city building games, and Days of Wonder is going to publish one soon, Quadropolis, which will obviously be compared with New-York 1901. New York 1901 has relative simple rules, but requires lots of attention. It’s fluid, deep, mean and fast paced – a bit like Ticket to Ride.

Strange games

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Manuel Rozoy’s Time Stories is the talk of the day, so if you’re reading my blog, you’ve already heard about it. This unidentified gaming object stands somewhere between board game, escape room and choose your own adventure book. I’ve played two scenarios, the one in the basic box, which I enjoyed a lot, and another one, not yet published, which was rather boring because always hopelessly trying to feel like good old RPG. I’ll certainly play it again, but I’ll look for literary adventure scenarios, like the Asylum, made to be lived rather than to be won.

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I’ve already written several times here about Mysterium, by Oleksandr Nevskiy and Oleg Sidorenko. In this unlikely mix between Dixit and Clue, a ghost sends dreams to the other players in order to help them solve an old crime mystery. This dreams are figured by cards with oneiric, fantasy and often unsettling pictures. Like Time Stories, it’s not only a game but also an experience. The new edition has gorgeous components, but the game is much better when played without the Clairvoyance rules.

Party games

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Taboo is one of my old favorites, and I still occasionally play it. Vlaada Chvatil’s Code Names is the gamers’ Taboo. This fascinating and exhausting team game needs strong concentration, especially for the two spy masters who cannot commit a single error. I’m eagerly waiting for a French version, so that I can play with all my Parisian friends, and I think my Taboo copies – since I own several versions – will then stay on my shelves for a long while.

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Jack Degnan’s Guess the Mess! is the zany party game version of Mysterium. A few hundred picture cards are placed face down on the table, and players have thirty seconds to find the right hints to make their fellow players guess where they are. A great way to start or end a gaming night.

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In Alexandre Ushan’s Spyfall, one player must find where the action takes place, while the other players, who know perfectly well where they are, must find him out. It’s a strange deduction game, with vague questions and ambiguous answers. I’ve not played Spyfall yet, but watching it being played was enough to convince me that this is a really great party game. I will play it very soon, probably next week.

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Loïc Lamy’s Mafia de Cuba is one more hidden identity game, but it feels really different from all other variations on Werewolves. It’s different because the gamemaster, the godfather, is also the investigator, and because, when the cigar box, which also contains the boss’s diamonds, goes around the table, players can chose their role and how much risk they are willing to take. If you want a nice change from werewolves, try Mafia de Cuba.

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Now that there’s a professional edition of Two Rooms and a Boom, with nice and solid plastica cards, we’ve started again to play this hectic ten minutes murder party for twenty players. And it’s still as fun as it was.

Small boxes

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I’ve never been a fan of Seven Wonders. The game is fun when played a few times between novice players, and then it becomes extremely technical. Curt Covert’s Nevermore is a drafting game designed just for me – it’s light, simple, straightforward, but nevertheless extremely nasty. There are only five different types of cards in the draft, including the double edged raven cards. There are some nasty black magic cards, and slightly less nasty white magic cards, but these are not included in the draft. Nevermore is probably now my favorite drafting game – along with Blood Rage, but they are not the same style and weight.

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James Ernest’s Pairs is a light, tense and fun risk mangament card game played with a special deck made of one 1, two 2s, three 3s, and so on up to 10. This distribution is so obvious, so simple, that one wonders why it had not been invented before – well, it has been at leats once, by Richard Garfield for the Great Dalmuti. James Ernest is clever, and published a dozen different decks, with graphics by different illustrators, all with his basic game rule and one or two suggested by other game designers. I’ll be only half surprised if, in a few decades, this becomes a standard deck like the 52 cards, four suits one – there are thousands of games to design here – but first play Pairs, it’s great.

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Luke Laurie’s Stones of Fate is a strange mix of memory and strategy. Cards are placed face down on the table, and each player on turn can either look at card, place or move a stone of his color, or flip a card. Flipping a card triggers various effects depending on the numbers and colors of stones on its four sided. The tactics of preparing and chaining the cards effects can be tricky, but a good memory is required to know where to play one’s stones and when to flip a card, especially when opponents are also manipulating everything. I’ve always liked memory game, and this one is really different.

I usually don’t write about two player games, because I have very few opportunities to play them. Recently, with Gwenaël Bouquin, we’ve started to work on a two player game and as a result we’ve spent some time, after working on our prototype, playing some recent two player games in my collection. The three ones which really stood out were Stones of Fate, which can accommodate four players but works great with only two, Tides of Time and Akrotiri.

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Kristian Curla’s Tides of Time is one more drafting game. A light, simple two player drafting game with only eighteen large and nbicely illustrated cards. Since each player knows quite well what his opponent has in hand, it becomes a fun mix of tactics and double guessing.

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Jay Cormier & Sen-Foong Lim’s Akrotiri is a heavy two players game in a small but well-filled box. It has tile laying, secret goals, pick-up and deliver and some other stuff. For a two player game played in little more than half an hour, it’s intricate and brain burning. I might have liked it in part because I had not played that kind of game for quite long, but I really enjoyed my few games.

Mission: Red Planet, Raptor, Religion and other stuff….

Une longue interview sur The Dice Steeple, un podcast destiné aux joueurs très chrétiens et très américains. On a commencé par parler de Mission: Planète Rouge, puis de Raptor, puis de jeux en général, et on a fini sur la religion  – Je me suis beaucoup amusé.

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I’ve given a long interview to the Dice Steeple, a podcast aimed at very christian and very american gamers. We first talk of Mission: Red Planet, then of Raptor, then we discuss game design, and then we talk of religion… I had fun.

Animal très suspect

Disponible je ne sais pas trop ou et je ne sais pas trop comment, le petit goodies Animal Suspect, 6 cartes (donc douze mots) reprenant quelques unes des expressions qui avaient été retirés après le premier tirage car pas assez familiaux, et y ajoutant quelques autres du même style. Je regrette juste un peu que trois de mes suggestions – mort, terroriste et bisexuel – ne soient pas passées.PUB-GOODIES-ANIMAL-SUSPECT-WEB

Animal Suspect being a “family” game, some terms that were in the first print run had been removed in the later ones and repalced with more innocent ones. The publisher has now printed a small goodie, six “adult” cards – but nothing really hard. Three of my suggestions, Dead, Terrorist and Bisexual didn’t make it.

Boardgames, video games, politics and some other stuff

PYLP+LogoThe last episode of Push your Luck podcast features a long discussion with Eric Teo, game enthusiast, and Julia Keren Detar, video game designer, about the relations between boardgames and video games, then about politics in games, and then some considerations about my upcoming game Waka Tanka.

 

Castel, encore et encore
Castle, again and again

L’éditeur qui devait publier la nouvelle édition de Castel a donc décidé de renoncer à ce projet, ne se sentant pas soutenu par les auteurs – enfin, surtout par moi. De mon côté, je ne me suis jamais senti écouté, ce qui explique que j’ai exprimé ma frustration sur ce site, peut-être de façon un peu brutale.

Dès le début, nos relations ont été très difficiles. Il aurait sans doute été plus sage de laisser tomber plus tôt, mais nous avions décidé de continuer malgré nos désaccords. Depuis les premiers problèmes, l’éditeur s’est en effet beaucoup investi dans ce jeu, et a finalement fait faire de chouettes illustrations par un illustrateur sympathique et talentueux, Mihajlo Dimitrievski. Au point où nous en sommes arrivés, tout abandonner sur un coup de colère me semble la plus mauvaise des solutions pour tout le monde, et j’espère encore que Ludicreations reviendra sur sa décision.

En trente ans, j’ai réussi à ne presque jamais me fâcher avec mes éditeurs, au nombre pourtant d’une cinquantaine. Même lorsque les choses étaient compliquées, même lorsqu’un éditeur prenait des années de retard dans la sortie d’un jeu, même lorsqu’un éditeur me devait pas mal d’argent, même lorsqu’un éditeur buggait gravement la production d’un jeu – et tout cela m’est arrivé – je suis parvenu à maintenir des relations sinon amicales, du moins très courtoises. Ce n’est que la deuxième fois que je me fâche avec un éditeur – la première fois, c’était il y a vingt ans, avec Multisim, le premier éditeur de Citadelles.

Je déteste en arriver au clash, je déteste me faire des ennemis, et j’espère qu’il est encore temps de revenir en arrière et d’arranger les choses. On va encore garder le jeu au chaud quelques mois dans l’espoir que Ludicreations revienne sur sa décision. Je demande donc aux quelques autres éditeurs qui avaient récemment fait part de leur intérêt pour ce jeu d’attendre encore un peu.


The publisher who was supposed to publish a new edition of Castle this fall has decided to give up, because he felt he wasn’t supported by the designers – and specifically by me. On the other hand, I felt I was never listened to, and this might explain why I expressed my frustration on this website – may be in a too harsh and direct way.

Relations were difficult from the very beginning. It might have been wiser to give up earlier, but we decided to go on despite our misunderstandings. Since these first problems, the publisher invested much money, time and energy in this game, and even finally hired a nice and talented artist, Mihajlo Dimitrievski, to make the graphics. After going that far, giving up on a whim is probably the worse solution for everybody, and I still hope that Ludicreations will reconsider its decision.

I’m designing games for thirty years, and have worked with about fifty different publishers, but so far I almost managed to  never fall out with any one of them. Even when things were intricate, when a publisher was falling years behind for publishing a game, when a publisher owed me years of royalties, when a publisher seriously bugged the production of a game – and all this did arrive – I kept friendly, or at least courteous relations with them. It’s only the second time I fall out with a publisher, the first one being twenty years ago with Multisim, the first publisher of Citadels.

I hate clashing with people I work with, I hate making new enemies, and I hope it’s still time to move back and try to set things right. We’ll keep the game in waiting for a few months, hoping Ludicreations will change his mind. If they don’t, we’ll contact again next year the few publishers who recently showed an interest in it, but I still hope it won’t get that far.

Devine qui vient dîner ce soir !
Guess Who’s Coming to Dinner !

Certains de mes amis tiennent Devine qui vient dîner ce soir ! pour mon meilleur jeu. CE jeu, pourtant, n’a jamais été publié et ne le sera jamais, car il souffre d’un défaut rédhibitoire – un set de cartes devient obsolète en six mois environ, ce qui oblige à une mise à jour permanente du jeu.

Je me suis astreint un temps à faire une mise à jour tous les ans, mais je m’aperçois que cela m’est de plus en plus difficile. Lorsque j’ai imaginé ce jeu, j’avais la télévision, et regardais de temps à autres les actualités, ou des émissions comme les Guignols, ce qui me permettait d’avoir une vague connaissance des vedettes du moment, y compris dans des domaines comme le sport, la chanson, le cinéma (et bien sûr la télévision) qui me sont relativement étrangers. Internet aidant, je me passe depuis quelques années de la télévision, et suis l’actualité essentiellement en lisant quotidiennement Le Monde et le New York Times, ainsi que de temps en temps le Figaro pour savoir ce que pense l’ennemi. Bref, une mise à jour des cartes de Devine qui vient dîner ce soir me demande aujourd’hui un travail plus compliqué, et aux résultats de plus en plus approximatifs. J’y renonce donc, mais vous pouvez considérer ce jeu comme étant dans le domaine public et en faire toutes les versions que vous souhaitez. Vous pouvez vous inspirer de la dernière version, qui date de septembre 2014.


According to some of my friends, Guess Who’s Coming to Dinner ! is my best game design. This game, however, was never published and never will, because it has a crippling issue – a deck of cards become obsolete in about six months, which means I have to update my game continually.

So far, I managed to update the files on my website more or less every year, but this is becoming more and more difficult. When I first designed this game, I had a TV set, on which I regularly watched the news, and some satirical shows. Thanks to this, I had at least some ideas of the stars of the time, including in domains I was not really interested in, such as sports, music, movies – and, of course, TV. Thanks to Internet, I got rid of television, and I now stay informed mostly by reading regularly Le Monde and the New York Times (and occasionally Le Figaro, the serious French right-wing newspaper, to have an idea of what the enemy thinks). This means that updating Guess Who’s Coming to Dinner has become a more difficult task, with more and more mediocre results. I give up, but you can consider that this game is public domain and design all the versions you wish, using the French version from september 2014 as a model.

This was a translation of the French text above, but of course my Guess Who’s Coming to Dinner files have always been very French. This doesn’t change much for non-French people, who always had to design their own version of the cards to play this game.