Les briseurs de cravates
Tie-Breakers

tiebreaker

Il y a eu plusieurs éditions de Citadelles, il y en aura encore. Les règles n’ont jamais beaucoup varié. Dans certaines versions, l’éditeur a introduit une règle pour trancher les égalités en faveur du joueur le plus riche. Dans d’autres, celles où j’ai plus ou moins tout contrôlé jusqu’au bout, rien n’est prévu et les ex-æquo sont tous deux vainqueurs. Cela ne change de toute façon pas grand chose.

Récemment, lors d’une discussion avec quelques autres auteurs de jeux, nous nous sommes rendus compte que nous avions tous, assez régulièrement, ce même petit désaccord avec nos éditeurs. Les auteurs ne voient pas la nécessité d’introduire une règle supplémentaire pour une situation qui se produit assez rarement, qui ne pose pas vraiment problème et qui est même plutôt amusante. Les éditeurs craignent, à tort, que les joueurs ne se sentent frustrés par l’absence de vainqueur et veulent donc introduire une règle, voire plusieurs, pour départager les ex-æquo, comme si l’égalité était un bug qu’il faut éviter à tout prix.

Bien sûr, il y a des jeux dans lesquels une telle règle est utile. Ce sont notamment ceux où, l’échelle de score étant assez réduite, les égalités sont fréquentes. Encore faut-il trouver une règle de départage qui ait du sens dans le jeu, et ne soit pas totalement arbitraire.
Draco boxWarehouse 51 - Cover
Je suis très content de la règle un peu brutale de Draco & Co, où les ex-æquo sont éliminés et le joueur suivant l’emporte. Ce serait absurde dans bien d’autres jeux, mais c’est intéressant dans Draco car les égalités sont fréquentes, on peut les anticiper, et il est possible à un joueur malin de se débrouiller pour faire marquer des points à un autre. Cette règle amusante donne donc à un joueur distancé une petite chance de remporter la victoire s’il joue subtilement.
Dans Warehouse 51, un mécanisme de départage est intégré au jeu, puisqu’une carte, le Miroir aux Huit Mains, fait remporter toutes les égalités, y compris pour la victoire finale, et une autre, la Tunique de Nessus, les fait toutes perdre. Cela ne marche pas toujours, puisqu’il arrive qu’aucun des ex-æquo n’ait une de ces cartes, mais c’est élégant et amusant.
Je me rappelle aussi un prototype d’Aaron Weissblum sur le thème du costume masculin, joué il y a une quinzaine d’années. Je n’ai plus le moindre souvenir des mécanismes principaux du jeu, mais je sais qu’en cas d’égalité le vainqueur était celui avec la plus belle cravate. En anglais, trancher une égalité, c’est briser une cravate; il est donc logique que ties break ties.

Dans ces trois cas, la règle de départage a un sens – un sens mécanique dans Draco & Co, un sens thématique dans le jeu d’Aaron, et les deux dans Warehouse 51. Dans la plupart des jeux cependant, la règle servant à départager les ex-æquo semble tomber du ciel, sans véritable lien avec la logique du jeu, et n’apporte absolument rien au déroulement du jeu. Or s’il est un principe qui me semble important dans l’écriture ludique, comme d’ailleurs dans l’écriture en général, c’est d’éviter tout ce qui ne sert à rien.
Citadelles coverDiamant cover
J’ai déjà parlé de Citadelles. Je suis en train de relire les règles de la nouvelle édition française de Diamant, et ait été surpris de découvrir une règle tranchant en faveur du joueur ayant le plus de reliques – règle qui était en fait déjà présente dans l’édition américaine, Incan Gold, mais qui ne vient pas de moi et probablement pas d’Alan. « Pourquoi pas ? », me dira-t-on,  à quoi je répondrai «  Pourquoi ? ».

J’ai de vagues souvenirs de jeux – pas les miens, heureusement – dans lesquels deux, trois voire quatre règles successives font qu’il est virtuellement impossible de finir sur une égalité. Les éditeurs qui insistent pour qu’il soit toujours possible de déterminer un vainqueur se trompent en pensant que les joueurs risquent de se sentir frustrés par l’absence de victoire. Les égalités, lorsqu’elles ne sont pas trop fréquentes, sont au contraire des moments amusants et un peu ironiques. Les ex-æquo se serrent d’ailleurs symboliquement la main.

Montaigne a écrit qu’à la chasse, le plaisir n’est pas dans la prise mais dans la chasse. Une victoire ex-æquo, ce n’est peut-être pas vraiment une victoire, mais on s’en souvient comme d’une belle partie, que l’on a bien joué, que l’on a failli gagner et qui ne s’est pas tout à fait terminée comme les autres. C’est infiniment moins frustrant qu’une victoire ou une défaite grâce à une règle de départage tombée comme un cheveu sur la soupe, souvent même découverte dans le livret de règles après la fin du jeu.


tiebreaker

There has been several editions of Citadels. There will be more. The rules never changed much. In some versions of the game, the publisher added a tie-breaking rule, in favor of the richest player. In other versions, mostly the ones I more or less controlled and checked till the end, the don’t ere’s no tie breaker and tied players share the victory. I don’t really mind. It’s not a big deal.

Recently, when discussing with fellow game designers, we noticed that most of us had already had this same small disagreement with various publishers. Game designers don’t see the point in adding a special rule for what we consider a rare, fun and not really problematic situation. Publishers wrongly believe that players might find the absence of a clear winner frustrating and want to add a rule, and sometimes even two or three, as if ties were a bug and needed a patch.

Of course, there are a few games in which a tie breaker is useful, or even necessary, mostly games with a very short point scale and therefore frequent ties. The tie breaking rule, however, has to make sense with the game theme and mechanics, and must not feel arbitrary.
Draco boxWarehouse 51 - Cover
I really like the violent tie-breaking rule in Draco & Co. Tied players are out of the game, and the next highest score wins. In most games, it would be just stupid, but in this one it makes sense because ties are frequent and can be anticipated, and because a clever player can manage to have another one score a few points. This fun rule means that a distanced player always had a small chance of winning if he plays really subtly.
In Warehouse 51, the tie-breaking system is implemented in the main game systems. one card, the Eight Hand Mirror, makes one win all ties during the game and for final victory, while another one, the Shirt of Nessus, makes one lose all ties. It doesn’t always apply, since sometimes none of the tied players has one of these cards, but it’s fun and elegant.
I also remember, ten of fifteen years ago, playing a card game prototype by Aaron Weissblum. The game was about men’s suits. The only thing I remember about its rules is that ties broke ties.

In these three cases, the tie breaker makes sense. It makes mechanical sense in Draco & Co, thematically sense in Aaron’s game, and both senses in Warehouse 51. In most games, however, the tie-breaking rules feels like just out of nowhere, not consistent with the game’s inner logic, and doesn’t add anything interesting. One of the basic principles of game design, and even of any kind of design, is to get rid of everything unnecessary.
Citadels coverDiamant - Incan Gold - Cover
I’ve already told of Citadels. I’m now proof-reading the rules for the next French edition of Diamant, and I was surprised to find a tie-breaker, the most artifacts. This rule is actually already in the US edition of the game, Incan Gold, but I’m pretty sure I didn’t add it, and I don’t think Alan did. And if someone says « why not?  », I will just answer « why? »
I remember a few games – none of mine, I think – with two, three or may be even four successive tie-breakers, making it virtually impossible for the game to end in a tie. Publishers who insist on having a winner in every game are wrong when they assume that players will be frustrated if there are more than one. Ties, providing they don’t happen too often, are fun and even ironic moments. Tied players usually shake hands and smile.

Montaigne wrote that the pleasure of hunting doesn’t lie in the catch but in the hunt. A tied victory might not be a true victory, but it is usually remembered as a tense game, a game one played well and almost won, and which ended in a fun and different way. this is far less frustrating than a victory or defeat due to tie-breaker coming out of nowhere, and sometimes found in the rule book after scores had been settled.

Compte rendu de la Gen Con
Gen Con report

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Le salon d’Essen ayant été avancé d’une quinzaine de jours cette année, il ne coïncide plus avec le début des vacances scolaires, et je ne pourrais donc sans doute pas m’y rendre cette année. C’était une raison de plus pour ne pas manquer l’autre grand rendez-vous du monde ludique, la Gen Con d’Indianapolis. Comme l’an dernier, je suis d’abord passé plus au nord, à Minneapolis, chez mes amis de Fantasy Flight Games, mais il est encore trop tôt pour révéler de quoi il y a été question. Puis, tandis que toute la sympathique équipe de FFG entamait un périple d’une dizaine d’heures en car vers Indianapolis, je profitais lâchement de mon billet d’avion pour les prendre de vitesse.

L’an dernier, sans nouveautés notables, j’avais surtout pris part à des débats et conférences. Cette année, j’avais cinq jeux nouveaux ou très récemment parus sur le salon, et ai donc consacré le plus clair de mon temps à des démonstrations, dédicaces et présentations.  J’ai quand même trouvé le temps de jouer à quelques autres jeux, ceux qui faisaient le buzz ou qui m’intriguaient.

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Les deux jeux dont tout le monde parlait étaient Mysterium, des ukrainiens Oleksandr Nevskiy et Oleg Sidorenko, et Codenames du tchèque Vlaada Chvatil, deux jeux basés sur le même principe. Je ne parlerai pas encore de Mysterium, étonnant mélange de Dixit et de Cluedo souvent déjà cité dans ce blog, que je tiens pour le meilleur jeu du moment et dont l’immense succès ne me surprend pas. Codenames exploite lui aussi le principe du joueur – un maître espion – qui doit donner des indices pour faire découvrir les bonnes cartes à ses partenaires, mais c’est un jeu par équipe et ce sont des mots qu’il faut faire deviner en donnant des indices communs – on pense un peu aussi à l’excellent Linq.

Parmi les autres jeux dont tout le monde parlait, du moins autour de moi (c’est à dire parmi les français d’une part et l’équipe de FFG d’autre part), je pense qu’il faut citer :

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Blood Rage, un très gros jeu de draft ameritrash de mon ami Eric Lang dont j’ai eu la chance de jouer à un prototype l’an dernier.
Deck Building, de Christopher Badell, le jeu de deck building où l’on construit sa terrasse, prix du meilleur titre de jeu du salon.
• La nouvelle édition d’Evolution, de Dominic Crapuchettes, Dmitry Knorre et Sergey Machin, que tout le monde dit bien supérieure aux précédentes
Flick’em Up, de Gaëtan Beaujannot et Jean Yves Monpertuis, un jeu de pichenettes délirant et tout en bois, avec des cow boys, des cactus, un saloon…
Forbidden Stars, de Samuel Bailey, James Kniffen et Corey Konieczka, un gros machin ameritrash, un genre que je ne pratique plus guère, mais qui semble particulièrement bien conçu.
The Grizzled, l’édition en langue anglaise des Poilus de Juan Rodriguez et Fabien Riffaud, qui semble partie pour avoir le même succès que l’original français.
Nevermore, un jeu de draft tout simple et très malin – enfin, celui-ci, pas grand monde d’autre n’en parlait, c’est moi qui y ai joué et qui en parlait à tout le monde.
New York 1901, de Chénier Lasalle, dans lequel certains voient le nouveau Ticket to Ride
Ninja Camp, d’Adam E. Daulton, déjà épuisé quand j’ai voulu m’en procurer une copie – je ne sais même pas ce que c’est. Antoine Bauza dit que c’est génial.
Tides of Time, de Kristian Curla, le seul jeu à deux de cette liste, est un petit jeu de cartes à la japonaise qui nous vient – comme beaucoup d’ailleurs des succès de cette année – d’Europe de l’Est.
Two Rooms and a Boom, d’Alan Gerding et Sean McCoy, auquel tout le monde joue depuis déjà deux ans mais qui est maintenant réellement édité avec de vraies règles et de vraies cartes.

Mais, bon, j’ai sûrement raté plein de trucs, parce que j’étais surtout là bas pour mes jeux, ceux que j’essayais de placer chez des éditeurs (ça s’annonce plutôt bien), ceux qui vont sortir et dont nous avons parlé, et surtout ceux qui sortaient pour le salon – Mission Planète Rouge, Warehouse 51, Le Collier de la Reine – où qui sont sortis assez récemment – Attila et l’édition américaine de Dragon’s Gold.

Mission Red Planet - coverMission Red Planet GenCon
Mission Red Planet
Démo de Mission Planète Rouge par les deux Brunos.

La nouvelle édition de Mission Planète Rouge, chez Fantasy Flight Games, est absolument superbe, et d’une ergonomie parfaite. Les joueurs étaient enthousiastes et voulaient tous l’acheter mais, trop prudents, les gens de Fantasy Flight n’en avaient apporté que, je crois, 250 boites, qui furent vendues dès le vendredi midi. Pour les autres, il faudra attendre, elles sont dans un bateau quelque part entre la Chine et les États-Unis.

Queen's NecklaceQueen's Necklace Gen Con11811555_10153125815492877_2984748018008632561_n Démo et dédicaces du Collier de la Reine chez Cool Mini or Not

Chez Cool Mini or Not, la nouvelle version du Collier de la Reine était un peu éclipsée par le succès de Blood Rage et de the Grizzled, l’édition américaine des Poilus, mais elle n’en a pas moins eu son petit succès. De nouveaux dessins et, surtout, plein de nouveaux personnages qui renouvellent sacrément le jeu.

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Chez Passport Games, les choses avaient mal commencé pour Warehouse 51, les 1000 boites de présérie expédiées de Chine un peu en hâte pour le salon ayant des règles en anglais et des cartes en français. Fort heureusement, on s’en est aperçu quelques jours avant, juste à temps pour obtenir des jeux de cartes en anglais – mais ceux-ci étaient à part, et il fallait les donner séparément à chacun des acheteurs. Cela n’a pas empêché cette première sortie de l’entrepôt 51 d’être un grand succès, et il n’est aucun autre jeu dont j’ai signé autant de boites.

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Chez Blue Orange, le succès de New York 1901 ne laissait guère de place aux autres jeux, surtout les tout petits comme mon Attila, mais j’en ai quand même fait quelques démonstrations très appréciées. Il est vrai qu’un jeu qui se joue sur un coin de table et dont les règles s’expliquent en trente secondes est parfaitement adapté à ce type de salon.

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L’édition américaine de Dragon’s Gold était présentée chez IDW games. Ce n’est qu’à moitié une nouveauté, puisqu’elle reprend les illustrations des éditions européennes, et je ne m’y suis pas beaucoup arrêté, mais on m’a assuré que ce petit jeu de négociation en temps limité rencontrait un vrai succès.

Raptor n’était pas présenté publiquement à la GenCon, mais Bruno Cathala l’a montré lors de l’après-midi de presse d’Asmodée, à laquelle je n’étais pas. J’espère qu’il a été convaincant.

RaptorRaptor couv 800

Curieusement, alors que je devrais me sentir plus « chez moi » à Essen, où les joueurs ont des goûts et une culture ludique plus proches des miens, je m’amuse plus à la GenCon, où l’ambiance est plus décontractée, plus déjantée, où les joueurs sont moins pressés, les discussions plus cools et dont, au bout du compte, je pars moins fatigué. Je reviendrai sans doute l’an prochain !


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This year, the Essen fair will take place two weeks earlier than usually, which means that it doesn’t fit anymore with the beginning of the French Autumn school holidays, and I probably won’t be able to attend this year. This was one more reason not to miss the other great yearly boardgame event, the Indianapolis GenCon. Like last year, I first visited my friends at Fantasy Flight Games, in Minneapolis, but I can’t yet reveal what we talked about. Then, while the whole friendly FFG team drove to Indy by car, a ten hours long trip, I cowardly made use of my round trip flight ticket to bypass them.

Last year, I had no new game to show, and mostly attended panels and talks. This year, I had five new or nearly new games on the fair, so I had to spend most of my times doing demos and signings at my publishers’ booths. I still found some time to play a few of the other games, mostly those which were buzzing or which looked intriguing.

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The two new games everybody was talking about were Mysterium, by Ukrainian designers Olegsandr Nevskiy and Oleg Sidorenko, and Codenames, by Czech designer Vlaada Chvatil, two games partly based on the same core idea. I won’t talk here once more of Mysterium, a strange mix between Dixit and Cluedo, but if you visit this blog regularly, you already know I think it’s one of the very best boardgames around, and I’m not surprised by its fabulous appeal and success. Codenames is based on the same principle, one player having to give clues to his partners to help them find the right cards, but it’s a competitive team game and the cards have simple words, not pictures. If also feels a bit like Linq.

Other games everybody was talking about, or at least everybody around me (meaning either the Frenchmen or the FFG team) were :
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Blood Rage, a big ameritrash drafting and fighting game designed by my friend Eric Lang, of which I have played a prototype last year.
Deck Building, by Christopher Badell, the deck building game about deck building, with saw, planks, nails and hammer cards.  It was certainly the best named game of the con.
• The new edition of Evolution, by Dominic Crapuchettes, Dmitry Knorre and Sergey Machin, is said to be far superior to the older ones – I bought it.
Flick’em Up, by Gaëtan Beaujannot & Jean Yves Monpertuis, a delirious flicking game with cow boys, cactuses, saloons…. By far the best looking game on the fair.
Forbidden Stars, by Samuel Bailey, James Kniffen & Corey Konieczka, another big ameritrash box with spaceships and hundreds of tokens. I don’t play much games like this, but this one seems to be very well designed.
The Grizzled, the US edition of Les Poilus, by Juan Rodriguez and Fabien Riffaud.
Nevermore, a simple and clever drafting game. I was the one trying to make it buzz, since I played it the first day and really liked it.
New York 1901, by Chénier Lasalle, generally said to be the next Ticket to Ride.
Ninja Camp, by Adam E. Daulton, already sold out when I tried to get a copy. I’ve no idea of what it is, but Antoine Bauza says it’s great.
Tides of Time, by Kristian Curla, the only two players game on this list. It feels very Japanese but actually comes from Eastern Europe, like many of this year’s hits.
• Alan Gerding and Steve McCoy’s Two Rooms and a Boom is already much played for two years, but it’s nice to have now printed cards and final rules.

I certainly missed lots of good stuff, because I was mostly there for my own games, to place new ones with publishers (this worked pretty well), to discuss those which are still in the pipe, and of course to promote those which were premiered at the Con, Mission: Red Planet, Warehouse 51 and Queen’s Necklace, or were published recently – Attila and the US version of Dragon’s Gold.

Mission Red Planet - coverMission Red Planet GenCon
Mission Red Planet
The two Brunos demo Mission : Red Planet.

The new edition of Mission: Red Planet, at Fantasy Flight Games, is gorgeously illustrated and produced. It was demoed on the FFG booth, and players all wanted to buy it, but the FFG guys had been too careful and had brought only 250 copies (or so I think), which were sold out by Friday morning. The rest of the print run is in a ship somewhere between China and the US.

Queen's NecklaceQueen's Necklace Gen Con11811555_10153125815492877_2984748018008632561_n Démoing and signing Queen’s Necklace at Cool Mini or Not

At Cool Mini or Not, the new version of Queen’s Necklace was eclipsed by the tow big hits, Blood Rage and the Grizzled, but those who played it enjoyed it a lot. It has new pictures and, most of all, lots of new characters which really add to the game.

Warehouse box cover11845206_10153026721136700_2843000727018150641_o Things had started badly for Warehouse 51. The 1000 advanced copies sent from China in a hurry had English rules and French cards (French and English look probably all the same for Chinese, just funny letters). Luckily, this was noticed a few days before the show and the Passport guys manage to have English cards airshipped just in time – but they had to be given separately to every buyer. This doesn’t prevent the game to be a hit, people were queuing to have their copies signed.

Attila GenConAttila-couv At Blue Orange, the huge success of New York 1901 left little room for other games, but I nevertheless made some demos of Attila, a game that must work very well at conventionq – explained in thirty seconds, played in five minutes.

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The US edition of Dragon’s Gold was demoed and sold at IDW games. It’s nothing really new, since it has the same graphics as the last European editions. I didn’t spend much time there, but I was told it was very well received, especially because of the time-limit negotiation.

Raptor was not publicly shown at the con, but Bruno Cathala demoed it at the Asmodée press party – where I was not. I hope he was convincing.

RaptorRaptor couv 800

I ought to feel more at home in Essen, where players have a gaming culture and game tastes more akin with mine, than in Indianapolis. I actually feel much more at ease at GenCon, because everything feels more casual, more cool. Gamers are not hurrying in the alleys trying to play as much games as possible in as little time as possible, they take time to wander around, to talk. I’ll be back next year.

Warehouse 51 – les illustrations
Warehouse 51 – The Graphics

Warehouse Russian

Warehouse 51 est le premier jeu illustré par le jeune dessinateur brésilien Rafael Zanchetin, et c’est un superbe boulot.

Alors même qu’il n’avait que quelques semaines pour réaliser les dessins de tous les artefacts entreposés dans l’entrepôt 51, et qu’on ne lui aurait sans doute pas reproché d’avoir laissé libre cours à son imagination, Rafael Zanchetin a pris le temps de faire quelques recherches sur internet pour chacun des objets, et a livré des illustrations très bien documentées, y compris pour des objets peu connus par chez nous comme par chez lui, comme le harpon des dieux polynésiens ou le disque volant de Vishnu. À voir le résultat, et les clins d’œil comme la vague de Hokusai sur l’illustration de la lance de la création, on devine qu’il s’est beaucoup amusé avec ces artefacts mythologiques à la fois très proches et très différents des univers fantastiques sur lesquels il travaille habituellement.

Même en tenant compte du fait qu’il devait surtout dessiner des objets, ce qui prend bien moins de temps que des personnages, Rafael Zanchetin a travaillé très vite. Lorsque Philippe, de FunForge, m’avait dit, en avril ou en mai, qu’ils espéraient, sortir Warehouse 51 pour la GenCon, cela m’avait semblé irréaliste. Si nous y sommes parvenus, c’est bien sûr grâce à toute l’équipe de FunForge et de Passport, mais c’est aussi grâce à Rafael.

Pour en savoir plus sur Rafael, et le contacter si vous avez un travail d’illustration à lui proposer, faites un tour sur son blog.

Warehouse 51
Un jeu de Bruno Faidutti, Sergio Halaban & Andre Zatz
Illustré par Rafael Zanchetin
3 à 5 joueurs  –
40 minutes
Publié par Funforge (2015)
Boardgamegeek
   Tric Trac     Ludovox

Pour vous donner une idée du travail de Rafael Zanchetin, voici les étapes successives du dessin de l’une de mes cartes préférées, les Bottes de sept lieues :

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Et l’un des collectionneurs désireux de s’approprier les artefacts de l’entrepôt 51 pour décorer son salon :

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Warehouse 51 is the first  game illustrated by Brazilian artist Rafael Zanchetin, and wow, he did a great job.

Rafael Zanchetin had only a few weeks to draw the illustrations of all the ancient artifacts stored in the Warehouse 51, and we would not have reproached him for letting his imagination wander aimlessly. He nevertheless took the time to do some research on each item, and gave us very well documented pictures, even for less known items (both here and there) like the Polynesian creation Fishhook or Vishnu’s flying disk weapon. From the result, and the clever winks hidden here and there, I know for sure he had great fun working on these mythological artifacts, which are at the same time similar and very different from the fantasy worlds he usually deals with.

Even though he mostly had to draw objects, which requires less time and work than characters, Rafael did the job extremely fast. When Philippe, at FunForge, had told me, in April or May, that the game will be ready for GenCon, I didn’t believe him. We managed to do it thanks to the whole FunForge team, but also thanks to a fantastic illustrator.

If you want to learn more about Rafael, and may be contact him if you have some work for him, have a look at his blog.

Warehouse 51
A game by Bruno Faidutti, Sergio Halaban & Andre Zatz
Art by Rafael Zanchetin
3 to 5 players  –
40 minutes
Published by Funforge (2015)
Boardgamegeek

Here are the three steps in the design of Amenunohoko, the Japanese spear of Creation – notice Hokusai’s wave in the background.

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And one of the billionaires who want to buy the precious artifacts from the Warehouse 51 in order to embellish her living room :

Warehouse Chinese

Ludovox à Paris est Ludique

L’équipe du site lyonnais Ludovox était à Paris est Ludique et a tourné pas mal de petits reportages sur des jeux qui vont bientôt sortir. Voici donc les présentations de Warehouse 51, d’Argo, de Waka Tanka et de Raptor, ce dernier présenté par l’autre auteur, Bruno Cathala.

The Ludovox team came from Lyon to Paris est Ludique, and shot several short videos about upcoming games. Here are the presentations (in French, sorry) of  Warehouse 5, Argo, Waka Tanka and Raptor – the latter by Bruno Cathala.

 

 

 

 

Paris est Ludique – bilan et photos
Paris est Ludique Report

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Je reviens de Paris est Ludique, petit festival bien sympathique, mais qui, grisé par son succès, commence à être un peu à l’étroit dans le boulodrome Léo Lagrange (ça ne s’invente pas), en bordure du parc de Vincennes. Paris est Ludique se déroule entièrement à l’extérieur, ce qui suppose un peu de chance avec la météo, et ce fut le cas cette année. Mais, bon, c’est un boulodrome, c’est à dire un terrain sableux, et après 48 heures on en revient toujours blanchi et desséché. Qu’importe, tout le petit monde français du jeu était là, auteurs, éditeurs et journalistes, et on a joué, causé et bu pas mal de bière. Je ne sais d’ailleurs pas bien si c’est la fatigue, le soleil, le sable ou la bière qui est responsable de mon mal de crâne – sans doute un peu des trois.

Plusieurs de mes jeux qui doivent arriver dans les mois qui viennent étaient n avant-première à Paris Est Ludique. J’ai surtout présenté Waraehouse 51 et Waka Tanka, parce que je n’avais pas encore eu l’occasion de jouer avec les illustrations finales, et peut-être aussi parce que les éditeurs étaient l’un en face de l’autre, ce qui me facilitait les choses. Les deux ont été très appréciés. Je n’ai pas joué à Raptor, mais il n’y avait pas besoin de moi, les deux tables de démo étaient toujours pleines. Avec Éric Hanuise, nous avons réussi à extirper Serge de son jeu de Mare Nostrum géant pour une demi-heure, le temps d’une partie d’Argo, qui nous a permis de valider tous les changements apportés par Eric, qui dynamisent sacrément le jeu sans rien lui enlever de sa méchanceté ni de sa richesse.

J’étais tellement occupé à présenter et à discuter les jeux qui vont sortir que j’en avais presque oublié que j’avais aussi amené quelques prototypes. Ce n’est que dans la dernière heure que j’y ai repensé. J’ai donc juste eu le temps de montrer deux petits jeux aux frères Hascoet, de Bombyx – je les leur ai laissé, j’espère qu’ils seront convaincus.

Merci à toute l’équipe en orange, et à l’année prochaine !


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I’m just back from Paris Est Ludique, the small and cozy Paris summer game festival. Well, it’s still cozy, but it’s becoming a bit crowded, and a larger place will probably be needed next year. Je reviens de Paris est The fait takes place entirely outside, so the success depends much on the weather which, luckily, was really good this year. The place, nevertheless, is also a bocce field, and after two whole days there I am completely dry and covered in white sand. Anyway, the whole (and small) French boardgaming world was there, authors, publishers, critics and journalists. We played a few games, talked a lot and drank much beer. I don’t know if my headache was caused by sand, sun, tiredness or beer – probably a bit of everything.

Several games of mine are due to be published in the next few months and were shown at the fair. I played both Wanka Tanka and Warehouse 51 on near final prototypes, with the final graphics, for the first time. Both seemed to be really well-liked. I didn’t play Raptor, but the two tables where the game was demoed were always full. Eric Hanuise and I managed to lure Serge Laget out of his giant Mare Nostrum game to play a game of Argo together and validate the last changes made by the publisher. I’m impressed by the way Eric managed to speed-up the game without removing anything from it.

I was so busy discussing and demoing my upcoming games that I almost forgot I had also brought a few new prototypes. Actually, I remembered them only in the very last hour, and had just the time to show two of them to the Hascoet brothers, at Bombyx – they kept them, I hope they’ll like them.

Thanks to all the orange shirt team, see you next year !

Warehouse 51

Warehouse box cover

Warehouse 51 est, après Formula E, le deuxième jeu que je cosigne avec les auteurs brésiliens André Zatz et Sergio Halaban. Peu après que nous avions trouvé un éditeur pour notre course d’éléphants, Sergio et André m’ont envoyé par email un autre projet de jeu qui, après avoir suscité quelque intérêt, n’avait pas trouvé d’éditeur et leur semblait mériter un regard neuf. Dans National Museum, les joueurs achetaient des objets d’art pour constituer des collections d’œuvres d’origines diverses – grecque, romaine, moyenne ou extrême orientale. Le thème, c’est le moins que l’on puisse dire, n’était guère original. Les enchères non plus, mais j’ai toujours aimé les jeux d’enchères, genre auquel je m’étais déjà essayé avec Bruno Cathala, pour la Fièvre de l’Or, puis avec Michael Schacht, pour Aux Pierres du Dragon. L’idée d’en faire un autre ne me déplaisait donc pas, même si je savais que les éditeurs en voient beaucoup, d’autant qu’il y avait dans un coin des règles de National Museum une idée qui m’amusait – certaines œuvres étaient des faux, et seuls certains joueurs le savaient.

Pour le reste, je ne me souviens plus guère des règles originelles de National Museum, car beaucoup a changé. Ma première idée fut de donner à certaines antiquités des pouvoirs spéciaux de manière à rendre le jeu plus varié et plus dynamique. Cela nécessita de nombreux tests, pas mal de réglages, mais bon, les cartes action aux pouvoirs variés, c’est un peu ma spécialité. Après avoir essayé de nombreux systèmes d’enchères, je proposais, pour faire circuler l’argent, que l’acquéreur d’une œuvre d’art la paie toujours à son voisin de gauche. Ce n’est certes pas très thématique, mais cela donnait un rythme et une dynamique assez agréables et originaux. Le jeu avait pas mal changé, il tenait dans une petite boite, et je l’apportais en 2013 à Essen.

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Une partie du prototype de National Museum.

Les réactions des éditeurs face au nouveau National Museum furent un peu toujours les mêmes – c’est un très bon jeu, les mécanismes sont sympas, mais non, vraiment, désolé, on ne peut pas encore sortir un jeu avec de riches collectionneurs qui achètent des œuvres d’ar, il y en a déjà des dizaines et ça ne fait rêver personne. Et c’est Rob Merickel, de Passport Games, qui a trouvé le truc – on prend le jeu, mais on va remplacer momies, vases et Bouddhas par des objets mythologiques ou imaginaires, le Graal, l’Anneau Unique, la lampe d’Aladin…. L’idée était géniale, non seulement car on passait d’un thème ressassé et ennuyeux à un thème original et un peu geeky, mais aussi car cela donnait un sens aux effets spéciaux des cartes – s’il n’y a pas de raison pour qu’un discobole ait des pouvoirs magiques, il serait étonnant que le marteau de Thor n’en eût pas. Je me suis donc attaqué à la liste des objets, leur ai trouvé à chacun un pouvoir qui me semblait plus ou moins cohérent, et nous eûmes bientôt un nouveau jeu, pour lequel j’imaginais une petite histoire, le gouvernement américain en faillite contraint à revendre les précieux artefacts accumulés durant les longues années de puissance, de richesse et de gloire. Je proposai le nom de Warehouse 51 – l’entrepôt 51 – alors que ni moi, ni aucun des protagonistes de cette histoire, n’avait entendu parler de la série Warehouse 13.

Dans un premier temps, pour donner au jeu un aspect un peu multiculturel et universel, nous envisageâmes d’avoir quatre collections correspondant aux mythes d’Europe, du Moyen-Orient, de l’Extrême-Orient et des deux Amériques, mais il s’avéra vite que la majorité des objets plus ou moins connus de tous les joueurs étaient occidentaux, ce qui nous amena à distinguer deux séries, celle des objets mythologiques et celle des objets issus de la littérature et du folklore. Une cinquième collection aurait été de trop, et les mythes amérindiens sont donc passés à la trappe. Il y a pourtant sans doute un crâne de cristal caché quelque part dans l’entrepôt 51…

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Le nouveau thème donnait à ce jeu du souffle, de l’humour et de la cohérence. Et soudain nous y avons joué plus souvent, ce qui a amené de nouvelles idées, de nouvelles cartes, de nouveaux réglages – dont la possibilité de déposer Graal ou Anneau chez un prêteur sur gage, une idée de Philippe Nouhra. Pour des raisons éditoriales que je n’ai pas encore totalement comprises, le jeu qui devait être édité par Passport et distribué en France par Funforge est finalement édité par Funforge et distribué aux États-Unis par Passport. Il a fallu refaire tous les contrats mais, bon, ça a eu l’air d’arranger tout le monde.

C’est au tout dernier moment, alors que l’illustrateur, Rafael Zanchetin, avait déjà commencé les dessins, que l’éditeur s’est inquiété pour deux objets de la collection Littérature et Légendes, l’Anneau Unique et le Nécronomicon, qui pouvaient poser des problèmes de droits. On m’a donc demandé en urgence de les remplacer par un autre anneau et un autre livre. Pour l’anneau, c’était facile, celui des Nibelungen faisait tout aussi bien l’affaire. Pour le livre, ce fut moins évident, car il fallait un livre maudit ; nous avons finalement opté pour le Malleus Maleficarum, le marteau des sorcières, ouvrage imprimé dont il existe un certain nombre de copies, mais dont la sonorité inquiétante était plus convaincante que celle du manuscrit de Voynich ou de la Tourbe des Philosophes. On dira que c’est le manuscrit original du marteau, nécessaire à certains rituels.

Warehouse 51

Une partie test de Warehouse 51 avec Doria, de Funforge, et Sergio.

Durant tout le travail sur Formula E, puis sur Warehouse 51, Sergio Halaban, André Zatz et moi ne nous sommes jamais rencontrés, nous contentant d’échanger des emails et de partager des fichiers, chacun testant les jeux de son côté, avec ses amis. Sergio est finalement venu en Europe en mai 2015 pour faire un petit tour des éditeurs du vieux continent et se joindre à mes rencontres ludopathiques. Ce fut l’occasion de la première partie de Warehouse 51 avec les illustrations définitives, qui réunit les éditeurs français et américain, et les auteurs français et brésiliens, et nous permit de mettre au clair quelques petits points de règles que nous ne jouions pas exactement de la même manière.

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Rafael Zanchetin a fait sur les illustrations de Warehouse 51 un travail remarquable. Bien qu’il ait dessiné tous les objets en un temps record – l’éditeur lui-même ne s’attendait pas vraiment à ce que les délais annoncés soient respectés – il a pris le temps de chercher sur Internet des informations précises sur chacun d’entre eux, afin de tous les représenter fidèlement, et souvent avec humour. Le résultat est une collection que j’aimerais bien avoir dans mon grenier.

Warehouse 51
Un jeu de Bruno Faidutti, Sergio Halaban & Andre Zatz
Illustré par Rafael Zanchetin
3 à 5 joueurs  –
40 minutes
Publié par Funforge (2015)
Boardgamegeek
  Tric Trac  Ludovox


Warehouse box cover

Warehouse 51 is the second game I have co-designed with Brazilian game designers André Zatz and Sergio Halaban. The first was Formula E. Soon after we had found a publisher for our elephant race, Sergio and André sent me by email the rules for another game which, after having raised some interests here and there, had failed to find a publisher and, they thought, deserved a fresh look. In National Museum, the players were buying items to complete their collections of works from antique civilizations. The theme was blatantly unoriginal, and auction games are not really a novelty, but they are a genre I’ve always enjoyed, and with which I had already toyed when designing Boomtown with Bruno Cathala, then Fist of Dragonstones with Michael Schacht. I knew publishers see dozens of auction games every year, but there was a fun idea in the rules of Sergio and André’s project that made me want to add my two cents to it – the fact that some items were counterfeited, and that only some players knew about it.

I don’t remember all the original rules of National Museum, but I know much has changed. My first idea was to give some items special “magic” effects to make the game more varied and dynamic. Of course, this meant lots of tests and fine tuning, but action cards with special effects have long been my trademark. After trying several auction systems, and in order to have money flow faster, I suggested that the winner of an auction pays to his left neighbor. It’s not very thematic, but it gives a nice rhythm and dynamic. The game had changed a lot, it fitted in a small box, so I took it with me at the 2013 Essen game fair.

Une partie du prototype de National Museum Playtesting the National Museum prototype

Playtesting the National Museum prototype

Publishers’ reactions to the new National Museum were more or less always the same – it’s a fun and challenging game but, really, we can’t publish one more game about auctioning antiquities, there are already dozens while nobody dreams of being a rich antique collector. Until we met Rob Merickel, of Passport Games, who said – we’ll publish your game, but let’s replace mummies, old vessels and Buddhas with mythical artifacts and relics – The Holy Grail, the One Ring, Aladdin’s Lamp… This was a groundbreaking idea. It not only replaced a boring and old fashioned theme with an exciting and slightly geeky one, it also gave some consistency to the many special effects of the cards. There’s no logical reason why a discobolus would have magical powers, but it would be surprising that the Hammer of Thor had none. I started to work on the items list, finding for most of them a more or less thematic effect, and soon we had what looked like a brand new game. I also imagined a fun storyline, with the US government going bankrupt and having under duress to sell the powerful artifacts accumulated during its many years of power, wealth and glory. I suggested the name Warehouse 51, when neither I nor, as far as I know, any one else involved in this game had ever heard so far of the Warehouse 13 TV series.

We first wanted to make the game more or less multicultural, and decided that the four collections would be European, Middle Eastern, Far Eastern and Amerindian mythos, but it soon appeared that most of the items we were thinking about, and we were sure players will know, were of Western origin, so we decided to divide the Western category in two, Mythologies and Literature and Fantasy. Since five series were too many, the Amerindian collection was abandoned – but I’m sure there’s a crystal skull hidden somewhere in the depths of Warehouse 51.

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The new setting gave the game scope, humor and consistency, and we started to play it again, and more often. This brought ideas for new cards, new effects, new rules – including the last major addition, by Philippe Nouhra of Funforge, the possibility to pawn relics from one’s collection to get some money back. Then, for editorial reasons that I didn’t completely understand, the game which was supposed to be published by Passport and distributed in France by Funforge was now published by FunForge and distributed in the US by Passport, and we had to make all the contracts again – but it looks like it suited everyone.

The last change came after the illustrator, Rafael Zanchetin, had already started to work on the cards. The publisher got worried that two of the cards – the One Ring and the Necronomicon – could cause copyright issues, and asked us to replace them at once with another ring and another book. It was easy for the ring, the Niebling’s one fitted perfectly. Surprisingly, there was no obvious choice for the book, because we needed a cursed one. We finally chose the Malleus Maleficarum, the Witches Hammer, a printed book of which there are many copies, because its name sounded better than the Voynich manuscript or the Turba Philosophorum. Let’s say it’s the original manuscript, which is required for some dark rituals.

Warehouse 51

Playtesting Warehouse 51 with Doria, of Funforge, and Sergio.

While working on Formula E, and then on Warehouse 51, Sergio Halaban, André Zatz and I never actually met. We worked via email and shared files, each designer playtesting the game with his own group. Sergio finally decided to make a round trip of Europe, visiting many publishers and attending my ludopathic gathering. There French and US publishers, together with French and Brazilian designers, played the first game with the final graphics – and resolved some minor issues on rules that we had interpreted differently.

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I’m really impressed by Rafael Zanchetin’s graphics for Warehouse 51. They look gorgeous, and they were made at record speed, even when the artist obviously took the time to make some internet research on all items in order to picture them accurately and with some humor. I’d love to have such a collection in my attic.

Warehouse 51
A game by Bruno Faidutti, Sergio Halaban & Andre Zatz
Art by Rafael Zanchetin
3 to 5 players  –
40 minutes
Published by Funforge and Passport Games  (2015)
Boardgamegeek

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