Pirates – Caribbean Fleet

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La Fièvre de l’Or, l’un des premiers jeux que j’ai fait avec Bruno Cathala, est épuisé depuis longtemps. Il a connu une nouvelle vie en Pologne, relooké sur le thème de la piraterie. Cette version ayant connu un certain succès, elle sort maintenant sur tablettes en polonais et, ce qui risque d’être quand même plus vendeur, en anglais et en français. L’adaptation est très réussie, les illustrations de Maciej Szymanowicz sont absolument superbes.

Je continue à me poser de temps à autre des questions sur l’intérêt d’utiliser un outil informatique infiniment plus versatile que du carton pour simuler un jeu de cartes…. mais je dois admettre que Pirates est diablement agréablement à jouer.

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Boomtown was one of the first games I designed with Bruno Cathala. It is out of print for years. The polish publisher Egmont has developped a rethemed version, about Pirates, which still sells wel. It’s now coming on iPad and Android, and in English – which might sells more than in Polish. The new theme fits perfectly well the game, and the graphics by Maciej Szymanowicz are absolutely gorgeous.

I still often wonder what’s the sense in using electronic devices, which are much more versatiles than cardboard, to simulate a card or boardgame. Anyway, I must admit than Pirates is a blast to play.

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Captain Pirate

Captain Pirate est un petit jeu de cartes, simple et rapide, ont la principale originalité est que les joueurs doivent se mettre à deux pour constituer des équipages de pirates et monter des expéditions. Bref, une sorte de jeu par équipe où les équipes changent tout le temps et où chacun essaie en permanence de rouler son partenaire. Une bonne ambiance de piraterie, quoi.

Histoire du jeu

Les jeux de Gwenaël Bouquin, connu sous le pseudo de Yaourth sur les forums ludiques, ont ceci en commun d’être tous des jeux relativement légers, et souvent des jeux de cartes. J’aime beaucoup son Okaido, dont j’espère qu’il trouvera bientôt un éditeur, et j’avais beaucoup apprécié de travailler avec lui sur Toc Toc Toc!, un jeu sans grande prétention mais bien amusant.

Pour Captain Pirate, aussi surprenant que cela puisse paraître au vu du résultat final, nous sommes partis du thème. Nous voulions faire un jeu de pirates, ou plus précisément un jeu sur le thème de la carte au Trésor à déchiffrer. L’idée de la carte au Trésor que les joueurs doivent peu à peu déchiffrer me trotte dans la tête depuis des années, et je ne compte plus les ébauches de jeu plus ou moins basées sur cette idée.

Avec Gwenaël, nous sommes partis d’un principe simple. Plusieurs cartes au trésor ont été déchirées, découpées en un certain nombre de morceaux. Les joueurs sont des pirates qui se retrouvent à la taverne, chacun avec ses feuillets déchirés, et qui vont devoir négocier et s’allier pour reconstituer les pièces des différents puzzles et partir ensuite déterrer les trésors cachés. Cette idée toute bête, après quelques faux départs, a débouché sur un jeu de cartes au mécanisme central simple et original – un jeu de style ramy, mais dans lequel un joueur ne peut jamais faire de combinaison tout seul et doit toujours s’allier avec un rival auquel il offre de partager les points s’il apporte les cartes qui lui manquent.

Avec une cinquantaine de cartes, le jeu avait le format des kangourous d’Asmodée ou des petites boite métalliques de Cocktail Games. C’est Matthieu qui s’est décidé, et c’est donc chez Cocktail Games qu’il est sorti, sous le nom de Captain Pirate. Le thème des pirates a bien été conservé, mais il ne s’agit plus de réunir les différents fragments d’une carte mais plutôt de recruter un équipage complet. La Carte au Trésor est donc devenue Captain Pirate, un titre qui a par ailleurs l’avantage d’être international.

Les illustrations de Captain Pirate font beaucoup pour le charme du jeu. Les personnages, une vingtaine de pirates et un perroquet, ont été dessinés avec talent par Gérald Guerlais, un nouveau venu dans le monde de l’illustration ludique. C’est beau, drôle, typé et original. J’espère bien retrouver un de ces jours la patte et la signature Gérald Guerlais sur d’autres de mes jeux, ou simplement sur d’autres jeux.

Captain Pirate
Un jeu de Gwenaël Bouquin & Bruno Faidutti
Illustrations de Gérard Guerlais
4 à 7 joueurs – 20 minutes
Publié par Cocktail Games (2009)
Tric Trac   Boardgamegeek


Captain Pirate a short and fast paced card game. Its main originality is that player cannot launch an expedition alone and always have to get the help from another player in order to gather a pirate team and put off the sea. This means it’s a kind of team game with ever changing teams in which each partner is always trying to double cross the other – a good piracy atmosphere

History of the game

Gwenaël Bouquin’s game designs have one thing in common – they are all light games, and most of them are card games. I especially like his Okaido, and hope it will soon find a publisher. I had great fun working with him on Knock Knock!, a modest but really fun game.

Believe it or not, Captain Pirate’s design started from the theme and not the mechanism. We wanted to design a pirate game, or more specifically a game about treasure maps. For years, I have been tinkering with treasure maps ideas, and I started several designs in which the different parts of the map were discovered while the game goes on, or in which each player had only some of the informations and had to get the rest from his rivals.

With Gwen, we started from a simple idea. Several treasure maps have been teared in four or five pieces. Players are pirates gathered in a tavern. They must negociate and make alliances to bring together the different parts of the puzzles and then launch expeditions to unearth the hidden treasures. After a few false starts and trials, this idea led us to a very simple system – a set collection card game in which you can’t make a collection alone but must ask for some help from your rivals, giving them opportunities to score points with you.

With about fifty cards, this game had the perfect size for the small square boxes either of Asmodée, either of Cocktail Games, both publishers with which I have friendly relations. Matthieu was the first to answer, so Captain Pirate was published by Cocktail Games, in a small metallic box. The publisher kept the pirate theme but altered it a bit. The goal is no more together the different parts of a treasure map, it is to recruit a full pirate team to launch a ship. That’s why our Teasure Map has been renamed Captain Pirate, which is also a more international title.

The graphics in Captain Pirate have been drawn by a young Parisian artist Gérald Guerlais. I think it’s the first time he illustrates a game, and I hope I will find his name and style on other games of mine, or just on other games. The twenty cartoony pirates, and the parrot, are all great characters.

Captain Pirate
A game by Gwenaël Bouquin & Bruno Faidutti
Art by Gérard Guerlais
4 to 7 players – 20 minutes
Published by Cocktail Games (2009)
Boardgamegeek

Key Largo

Le Thème :
Nous sommes dans les derniers jours du XIXème siècle, sur une île des caraïbes qui fut longtemps un repaire de pirates. On a récemment découvert que de nombreux galions chargés d’or, coulés à l’époque de la flibuste, reposent par le fond à quelques milles des côtes. Le terrible ouragan Katty est annoncé dans une dizaine de jours, ce qui vous laisse peu de temps pour recruter sur place une équipe de plongeurs et ramener à la surface les trésors engloutis.

La mécanique :
Key Largo est un jeu de programmation simultanée. Chacun doit chaque matin décider secrètement de ce qu’il doit faire dans la journée – emmener des touristes voir les dauphins, plonger à la recherche de trésors engloutis, vendre vos trouvailles au marché, acheter du matériel ou traîner à la taverne pour recruter des plongeurs et écouter les dernières rumeurs. C’est aussi un jeu de gestion dans lequel chacun débute la partie avec une somme modeste qu’il devra faire fructifier, le vainqueur étant le joueur le plus riche lorsque l’ouragan oblige à arrêter les plongées.

L’histoire :
J’avais beaucoup apprécié La Crique des Pirates, et échangé à son sujet des emails très sympathiques avec Paul Randles, l’un des auteurs du jeu, mais nous n’étions jamais parvenu à nous croiser. Sans doute aurions nous fini par trouver le moyen d’organiser une rencontre, mais Paul fut surpris par un cancer qui l’emporta en quelques mois, alors même que le succès commençait à pointer le bout de son nez.

Paul Randles and Mike Selinker

Ne voulant pas se laisser abattre, Paul s’efforça jusqu’au bout de faire des projets, et l’un de ses derniers fut une sorte de suite à La Crique des Pirates, l’Île aux Trésors. L’action se déroulait autour de la même île, deux siècles plus tard, les joueurs étant des plongeurs cherchant à ramener les trésors des galions engloutis lors des nombreuses batailles navales ayant animé la crique à l’époque de la flibuste. Peu avant la mort de Paul, en février 2003, Paul et sa femme Katty en confièrent le prototype à leur ami Mike Selinker, lui aussi amateur de flibuste et de piraterie, puisqu’il allait bientôt se lancer dans l’aventure de Pirates of the Spanish Main.

C’est en avril que je fis pour la première fois le voyage à Columbus, pour le Gathering of Friends d’Alan Moon. Paul Randles, habitué des lieux, n’était plus là, mais j’y rencontrais Mike Selinker qui me fit jouer à « l’Île aux Trésors ». Le principe me séduisit aussitôt, et les quelques idées que j’avançai à l’issue de notre première partie, avec notamment la suppression du plateau de jeu figurant la mer, me firent aussitôt engager comme troisième larron.

Les plateaux de jeu du prototype, de l’édition française et de l’édition américaine.
The boards from the prototype, from the French version and from the US version.

Commencèrent alors de réguliers échanges de mails et de fichiers entre la France et les Etats-Unis, et la version définitive de l’Île aux Trésors prit forme. Les principes de base du jeu sont restés ceux du prototype de Paul, avec notamment la programmation par jour et les amusants plongeurs auxquels on ajoute des tuyaux pour qu’ils plongent plus profond, mais le jeu est devenu plus léger, plus rapide, plus amusant à jouer, sans rien perdre de sa richesse. Lorsque nous fûmes satisfaits, nous entamâmes la tournée des éditeurs, Mike aux Etats-Unis et moi en Europe.

je fus le premier à trouver, et le jeu fut donc publié en Europe par Tilsit, aujourd’hui disparu, avec des illustrations montrant l’île au trésor sous un soleil éclatant. Plus tard Mike prit part au lancement de Titanic Games, qui devint donc l’éditeur américain, et opta pour des graphismes plus sombres, montrant les nuages s’épaississant et le calme avant la tempête. L’éditeur polonais, Egmont, a également refait une partie des graphismes. J’ignore ce que Paul aurait choisi, mais je suis certain que deux versions du jeu, une ensoleillée et une tempêtueuse, aurait été au delà de ses rêves.

Illustrations françaises de David Cochard
French graphics by David Cochard

Il fallait un titre international, qui évoque la plongée et ne passe pas pour un autre jeu de pirates. Nous pensâmes à Sargasso, Tortuga, Barbado, avant d’opter pour Key Largo. En France, on ne connait guère sous ce nom que le superbe film de John Huston, modèle de film noir en huis-clos. Aux États-Unis, Key Largo c’est d’abord une île au large de la Floride, paradis des plongeurs à la recherche tant de vieilles épaves que de jolis poissons.

Key Largo
Un jeu de Paul Randles, Mike Selinker, Bruno Faidutti

Illustré par David Cochard
3 à 5 joueurs –
45 minutes
Publié par Tilsit (2005)
Tric Trac    Boardgamegeek


The setting :
The action takes place on a Caribbean island, in the very last days on the 19th century. The island has long been a pirate’s harbour, and it has recently be found out that there were many sunken galleons around. Hurricane Katty is due in ten days, so you have little time to hire a diver team and bring back as much sunken treasure as possible.

The systems :
Key Largo is a double-guessing game, like Paul Randles’ other game, Pirate’s Cove. Every morning, each player secretly decide what he will do the coming day – take tourists dolphin watching, search a wreck for treasures, sell treasures at the market, buy equipment at the local shop, or go to the tavern to hire more divers and listen to the rumours. It’s also a light management game, where you start with little cash and must make your money grow through fruitful investment. The winner is the richest player when the hurricane breaks through and stops all diving around the island.

The Story :
I really like Pirate’s Cove, and I had exchanged a few nice and interesting emails about it with Paul Randles, one of the game’s authors, when it was first published as Piratenbucht, but we never met. We could probably have arranged a meeting later, but Paul was caught by a cancer and died after a few months, just when his first boardgame was becoming a small hit.

Paul didn’t want to capitulate and, until the end, he worked and made projects. One of his last projects was Treasure Island, a boardgame that was intended as a kind of follow-up of Pirate’s Cove. Action takes place on the same island, two centuries later. Players are now divers vying to bring back the sunken treasures lost during the many battles and boarding around the island in the blustery times. A few days before Paul died, in february 2003, his wife Katty and him gave the prototype of Treasure Island to their friend Mike Selinker, whom fans of pirate games will know from co-designing the game Pirates of the Spanish Main.

I happened to make in april 2003, for the first time, the trip to Columbus for Alan R. Moon’s Gathering of Friends. Paul, who had been a regular, was no longer there, but I met Mike who invited me to play Treasure Island. I really liked the basic idea of the game, and made a few suggestions after this first game; as a result, I was immediately hired as a third guy to finalize the game.

Mike and I started sending emails and files over (or is it under?) the ocean between France and the USA and soon the Treasures Island took its definitive form. The basics are still those of Paul’s prototype, with, for example, day to day programming and divers that can buy extra hose to search deeper wrecks, but the game has become lighter, faster paced, more fun to play, without losing its depth and variety. When we were all satisfied with the game, we started to look for a publisher, Mike canvassing the American ones while I was looking in Europe.

Illustrations américaines de Ben Huen & Andrew Hou
US graphics by Ben Huen & Andrew Hou

I found one first, so the game got published in Europe by Tilsit (now out of business), with light graphics depicting the Treasure Island on a sunny day. Later, Mike became involved with Titanic games, which became the US publisher and opted for darker graphics depicting the island while clouds are gathering and the hurricane is approaching. The Polish publisher, Egmont, also changed some graphics. I don’t know what Paul would have chosen, but I’m sure having both a sunny day and a cloudy day version of the same game is more than he would have dreamed of.

L’édition polonaise, chez Egmont
Polish edition by Egmont

We needed an international title, a title which suggest the diving theme and makes clear this is not one more pirates game. We thought of Sargasso, Tortuga, Barbados and finally made up our mind for Key Largo. this will make no problem for the american gamers, but can prove funny in France. Though everybody here knows about the great film noir by John Huston, with an archetypal closed doors plot, few know that it’s also the name of a divers’ paradise island.

Key Largo
A game by Paul Randles, Mike Selinker, Bruno Faidutti

Art by Ben Huen & Andrew Hou
3 to 5 players –
45 minutes

Published by Titanic Games (2007)
Boardgamegeek