Dans Pony Express, votre but est d’être le courrier le plus rapide de l’ouest, sur le parcours historique de St Joseph à Sacramento. Une course avec des dés, mais des dés très spéciaux avec lesquels on peut bluffer, et même parfois descendre les pions adverses…
Histoire du jeu
En 2007, lors des préparatifs du salon d’Essen, Bruno , Ludo et moi furent quelque peu gênés par une étonnante coïncidence. Parmi la dizaine de prototypes que notre petite équipe francophone apportait dans ses cartons, et comptait présenter aux éditeurs, se trouvaient deux jeux de plateaux, de format équivalent, tous deux sur le thème du far-west et, surtout, basés sur l’utilisation de dés de poker. La ressemblance s’arrêtait là, puisque le Dice Town de Bruno et Ludo était essentiellement un jeu de paris, lointain cousin du yams, et mon Pony-Express un jeu de parcours. Nous décidâmes donc de présenter comme si de rien n’était les deux jeux, et il n’est guère étonnant que ce soit Dice Town, qui était le plus abouti, qui trouva le plus facilement un éditeur.
J’ai toujours beaucoup aimé les dés de poker, et cela faisait de longues années que je cherchais à faire un jeu les utilisant, jeu qui ne pouvait bien sûr que mettre en scène des cow-boys. Le déclic a du jeu fut l’idée d’exploiter ces mêmes dés tout à la fois comme dés, c’est à dire comme générateurs de mains de poker, et comme projectiles lors des duels. Réfléchissant depuis longtemps aux jeux de parcours, je pensais alors au thème du Pony Express, et la structure de base du jeu me vint très vite. La combinaison obtenue aux dés permet d’avancer son pion sur le parcours menant de Saint Joseph à Sacramento, avec bien sûr la possibilité de bluffer sur le résultat obtenu, et les rencontres entre pions se règlent par des duels lors desquels les joueurs lancent les dés d’une pichenette pour abattre les pions adverse. Le résultat devait donc être un mélange original de chance, de bluff et d’adresse, mais mon jeu, trop basé sur le bluff, était sans doute un peu long et un peu répétitif.
Fort heureusement, ce fut aussi le moment où notre petite équipe fit la connaissance d’un jeune auteur dynamique et prometteur, Antoine Bauza, qui comme moi s’intéressait beaucoup aux jeux de parcours. Quelques semaines après le salon, je proposai donc à Antoine de jeter un œil nouveau sur ce vieux projet et de le reprendre avec moi. Après quelques échanges de mails, Pony Express avait beaucoup gagné en dynamisme, en rapidité et en variété. Nous commençâmes par montrer cette nouvelle mouture à quelques éditeurs qui n’en avaient pas vu les versions précédentes, et Philippe, de Fun Forge, se décida très rapidement. Lui-même auteur de jeu, puisqu’il avait créé le jeu de cartes Illusio, Philippe a également apporté une touche finale aux mécanismes de Pony Express.
Illustrations
Mon ami Pierô aurait dû être le choix logique pour illustrer Pony Express. Ayant pris part à tous les tests, il connaissait bien le jeu. Son trait coloré et plein d’humour convenait parfaitement aux mécanismes de Pony Express. Malheureusement, Pierô venait juste d’illustrer Dice Town, et il lui aurait été difficile de faire quelque chose de très différent pour Pony Express.
L’éditeur décida donc de faire appel à un jeune illustrateur québécois, qui n’avait pas encore sévi dans le monde du jeu de société, Mathieu Beaulieu. Le résultat est splendide et plein d’humour. Les personnages, les animaux, les objets, tout donne envie de sourire. Quant au plateau de jeu, je n’en ai jamais vu d’aussi réussi. Il est riche en détails, plein d’humour, et malgré tout d’une lisibilité exemplaire. Rien d’étonnant à ce que Mathieu ait depuis illustré d’autres jeux, parmi lesquels l’excellent Sobek, de mon ami Bruno Cathala.
Pony Express
Un jeu d’Antoine Bauza et Bruno Faidutti
Illustrations de Mathieu Beaulieu
3 à 5 joueurs – 60 minutes
Publié par FunForge (2009)
Tric Trac Boardgamegeek
In Pony Express, you must prove that you are the fastest rider of the Pony Express, from St Joseph to Sacramento. It’s a race, with dice, but special dice with which you can bluff and even shoot at opponents’ pawns.
In 2007, in the very last days before the Essen fair, Bruno, Ludo and I noticed a problematic coincidence. Among the dozen prototypes which our small team was bringing to show to publishers, there were two board games of very similar weight, look, theme and components – family boardgames using poker dice in a wild west setting. Of course, a game with poker dice has to be about saloons and cowboys, but this was nevertheless a striking coincidence.
The games worked very differently, but they looked very similar, and that was the problem. Ludo and Bruno’s Dice Town was a dice game loosely based on Yahtzee, while my Pony Express was a luck based race game with some bluffing and dexterity thrown in. So we decided to show both and Dice Town, which was better finalized, was first to find a publisher.
I’ve always liked poker dice, and for years I was trying to design a game using such dice – of course, it had to be a western themed game. This game started with the idea that the same dice could be used both classically, to generate poker hands, and as bullets in duels. I like race games, and thought of the Pony Express theme. The poker hand rolled with the dice gives the number of spaces one could move on the track from St Joseph to Sacramento – of course with some opportunities for bluffing. When two or more players land on the same space, there is a duel in which dice are used to shoot at one another’s pawn. This made for a nice mix – luck, bluffing and dexterity. Unfortunately, with just these elements, my game was a bit too heavily based on bluff, and felt a bit repetitive.
A new author was joining our team this year, Antoine Bauza. Antoine was, like me, much interested in race games. A few weeks after the fair, I asked him to have a new and fresh look at this old project, and suggested we worked on it together. After a few mails and some testing, the game became more dynamic, more varied, faster paced. We showed this game to some publishers who had not seen the earlier one, and Philippe, from Fun Forge, a new small French game company, decided to do it as his second game, and first big box. Philippe is also a game author, since he designed the first game published by Fun Forge, Illusio, and got involved in the last development of the game. Pony Express was published by FunForge in 2009.
Art
My friend Pierô should have been the obvious choice to illustrate Pony Express. He took part in most game tests, and knew the game really well. His colored, humorous and cartoony style would have fitted the game perfectly. Unfortunately, Pierô had just illustrated Dice Town, and it would have been difficult for him to make something different enough for Pony Express.
That’s why the publisher asked a young canadian illustrator, Mathieu Beaulieu, who had not so far illustrated games, to work on Pony Express. The result is gorgeous. The characters, the animals, the items, everything looks fun and makes you want to play. The best part is probably the board, the nicest one I’ve ever seen. It’s full of small details, and nevertheless perfectly clear. I think we’ll have one of the nicest looking boxes in Essen, and I’m sure we’ll have the nicest looking board. No wonder Mathieu has since been hired to work on some other games, including Bruno Cathala’s Sobek.
Pony Express
A game by Antoine Bauza & Bruno Faidutti
Art by Mathieu Beaulieu
3 to 5 players – 60 minutes
Published by FunForge (2009)
Boardgamegeek