Ce blog
On me demande souvent pourquoi j’ai choisi de publier systématiquement les articles de ce blog à la fois en français et en anglais.
Le choix de l’anglais est évident pour s’adresser à l’ensemble des joueurs et faire un peu de pub pour mes jeux publiés, et à tous les éditeurs susceptibles d’être intéressés par ceux qui ne le sont pas encore. Malheureusement, je suis loin d’être aussi à l’aise et précis en anglais que je peux l’être en français, et conserver une version française est aussi un moyen de me garantir les moyens de dire précisément ce que je veux dire – même si seule une petite partie de mes lecteurs profite de cette exactitude. Donc, l’anglais pour parler à tout le monde, le français pour m’exprimer avec soin, en regrettant bien sûr toujours un peu de ne pouvoir m’adresser à tous avec la même précision.
Ce bilinguisme, parfois approximatif, est aussi pour moi une manière de lutter contre le provincialisme de tous ceux, et j’en ai croisé beaucoup dans l’enseignement, mon second métier, qui pestent contre l’invasion de l’anglais et s’imaginent qu’en parlant moins anglais on parlerait mieux français. Si j’ai parfois vaguement envisagé de ne plus m’exprimer ici qu’en anglais, c’était surtout pour le plaisir de heurter les défenseurs de la langue française contre l’invasion anglophone. Sans doute aurais-je franchi le pas si ma maîtrise de l’anglais avait été meilleure.
Bref, depuis ses toutes premières versions, vers 1996, mon site web est entièrement et systématiquement bilingue. Cela demande des efforts, du temps, et limite certainement le volume de texte que je publie. En effet, écrire un texte dans une langue, le plus souvent le français, puis le traduire ou l’adapter dans une autre demande plus ou moins deux fois plus de temps qu’écrire un texte dans une langue et en rester là. Du coup, j’en fais moins, ce qui est peut-être dommage, et je fais plus court, ce qui n’est sans doute pas plus mal.
Les règles de jeu
J’écris généralement les articles de ce blog en français, avant de les traduire en anglais. En revanche, je rédige toujours les règles des jeux sur lesquels je travaille directement en anglais, ne les traduisant en français que si le jeu doit être publié dans cette langue. Je me souviens d’avoir essayé il y a quelques années, quand je travaillais avec Serge Laget, de maintenir deux versions à jour simultanément, mais je finissais toujours par m’embrouiller.
Deux principales raisons me font choisir l’anglais. La première tient au fait que le milieu du jeu est aujourd’hui très international. Je collabore en ce moment avec des auteurs de jeux américains, canadiens, brésiliens et allemands. Même si les français sont ceux que je connais le mieux et que je croise le plus souvent, je travaille avec des éditeurs du monde entier. L’anglais est la seule langue qui permette de s’adresser à tout le monde, de travailler avec tout le monde, et c’est tant mieux.
La seconde raison tient à ce que Voltaire appelait le génie de la langue. Chaque langue a ses qualités et ses défauts, qui la rendent plus ou moins adaptée à différents usages. Si la langue française se prête sans doute mieux à la conversation érudite ou aux lettres d’amour, l’anglais est clairement mieux adapté à l’écriture de règles de jeu. Le vocabulaire, du moins celui dont j’ai besoin, est plus riche et plus précis. Les tournures de phrase sont plus simples, plus légères, plus directes, donc plus claires, et la clarté est la première qualité d’une règle. La preuve en est que, lorsque je dois traduire une règle de jeu en français, il n’est pas rare que je sois obligé d’écrire deux ou trois phrases alambiquées là où quelques mots suffisaient à tout dire en anglais. Un peu comme Charles Quint, ou Frédéric II, ou celui qui a vraiment dit cette formule que j’ai vue attribuer (ou est-ce vu attribuée ?) à une demi-douzaine de personnages, qui parlait en espagnol (ou en latin) à Dieu, en italien aux femmes, en français aux hommes et en allemand à son cheval.
Sapir, Whorf et Orwell
Si j’écris mes règles de jeu en anglais, il va de soi que je ne les conçois ni en anglais, ni en français. Je les conçois tout court, et les écris ensuite dans la langue qui me semble la plus adaptée Il est clair pour moi que mes jeux ne seraient pas différents s’ils étaient écrits en français (ou en russe ou en chinois ou en n’importe quoi).
Je ne crois en effet guère à ce que l’on appelle l’hypothèse de Sapir – Whorf, selon laquelle le langage fonctionnerait comme une sorte d’idéologie formattant nos modes de pensée, et j’en veux un peu à George Orwell (et dans une moindre mesure à Pierre Bourdieu) d’avoir fait passer cette théorie plutôt réactionnaire dans la vulgate de la gauche. Il y a d’ailleurs de bons français dont le mode de pensée m’est totalement étranger, et des américains, des japonais ou des arabes dont les raisonnements ne sont pas différents des miens. Je me dis souvent que la gauche américaine devrait relire Chomsky, qu’elle présente comme un héros fondateur mais dont elle a oublié les théories.
L’idée que la langue structure la pensée, qui débouche sur la confortable croyance selon laquelle les mots auraient des effets de réalité, ce qui n’est vrai qu’à Terremer, m’a toujours semblé une sorte de pensée magique, et un lointain héritage des penseurs hermétiques de la Renaissance que j’ai un peu étudiés et pour qui les choses avaient un « vrai nom » et les catégories du langage une existence réelle.
L’idée selon laquelle la langue formate la pensée est aujourd’hui acceptée par le grand public, alors qu’elle est très discutée chez les linguistes (les pages wikipedia, en anglais, su Linguistic Determinism, Linguistic relativity et Language and Thought résument assez bien le débat). Je pense que cette idée n’est pas seulement fausse, elle est aussi politiquement très dangereuse. Elle est en train de donner naissance sous nos yeux à ce qui sera sans doute le racisme de demain, et que l’on pourrait appeler le linguisme – ” ces gens n’ont pas la même langue que nous, donc ils ne pensent donc pas comme nous et nous ne pouvons pas nous comprendre” . C’est presque le retour du bon vieux racisme “scientifique”.
He or she, il ou elle
Un aspect amusant de ces passages de l’anglais au français concerne ce qu’il est convenu – dans les deux langues – d’appeler « écriture inclusive », procédé visant à éliminer le caractère sexiste de certaines règles grammaticales.
J’ai expliqué plus haut que je ne pensais pas que la structure et le vocabulaire de la langue que nous utilisons déterminent notre manière de pensée. Le sexisme est un problème social et non linguistique. Le biais masculin des grammaires française ou anglaise est bien réel, mais il n’en est pas la cause, c’en est juste un effet anecdotique, fossilisé et inoffensif. À vouloir à tout prix réformer la grammaire, de manière un peu forcée, une partie du mouvement féministe confond donc causes et conséquences et perd à lutter contre des moulins à vent beaucoup de temps et d’énergie qui pourraient être consacrés à de vrais problèmes.
En anglais, je me suis cependant assez facilement mis à l’inclusive writing, qui consiste pour l’essentiel à utiliser « they » comme pronom neutre singulier dans les cas ou le masculin « he » l’emportait traditionnellement. L’objectif est donc de supprimer toute référence au genre, ce qui me semble assez astucieux – après tout, si on n’emploie pas de pronoms différents pour les jeunes et les vieux, il n’y a pas de raison de distinguer les hommes et les femmes, et moins encore que ce soit le masculin qui l’emporte. Je ne pense pas que ce soit si important, mais au moins cela va dans le bon sens.
Ce qui nous est proposé en français, sous le même nom d’écriture inclusive ou épicène, va dans une direction diamétralement opposée, puisqu’il s’agit au contraire d’insister plus fortement encore sur le genre. L’équivalent du procédé anglais – enfin, surtout américain – aurait été de remplacer le « il » masculin par un « on » neutre. Au lieu de cela, on propose de remplacer le masculin par le féminin, le joueur par la joueuse dans les règles (je crois que c’est ce qui est fait dans les règles de Secrets), ou d’utiliser un lourdingue « il/elle » et des poins médians bizarres et inutilisables à l’oral, ce qui conduit à des accords tarabiscotés, absurdes et hilarants.
Je ne connais pas suffisamment l’histoire des mouvements féministes francophones et anglophones, mais je serais assez curieux de savoir pourquoi, alors que les féministes américains (américaines?) ont choisi de « neutraliser » la grammaire, ce qui à défaut d’être très utile me semble aller clairement dans le bon sens, les féministes francophones ont préféré à l’inverse mettre le genre encore plus en avant, notamment en féminisant un certain nombre de professions, comme si une auteure n’était pas la même chose qu’un auteur – ce qui serait, pour le coup, profondément sexiste. Traditionnellement, le féminisme européen était plus universaliste et le féminisme américain plus différencialiste, mais peut-être est-ce en train de changer, ce que je regretterais. Quoi qu’il en soit, je me retrouve donc féministe lorsque j’écris en anglais, mais pas lorsque j’écris en français !
Sur mes étagères
Il y a les jeux que j’imagine, il y a aussi tous ceux, bien plus nombreux, auxquels je joue. Excepté parfois lorsque leurs auteurs et éditeurs sont francophones, j’essaie de me procurer des boites avec les règles en anglais, quitte à payer un peu plus cher que pour une version française. C’est la garantie de règles claires, exactes et relativement bien écrites, ce qui est loin d’être toujours le cas des versions françaises.
Il y a quelques années, on m’avait dit beaucoup de bien de Dead of Winter. J’ai acheté le jeu, en français, dans une boutique parisienne. Je l’ai jeté sans même y avoir joué. Le texte non seulement des règles, mais aussi des cartes que les joueurs ont sous les yeux durant toute la partie, n’était qu’une accumulation de lourdeurs et de fautes de syntaxe, visiblement une traduction de l’anglais mot à mot et à peine relue. Quand bien même je serais parvenu à comprendre les règles, je n’aurais pas osé mettre devant mes amis joueurs des cartes écrites dans un français aussi laid et maladroit.
Dans un jeu « language independent », dont seules les règles doivent être traduites, ce n’est pas trop gênant. Si l’éditeur inclut les règles en anglais dans toutes les boites, et je me réjouis que ce soit de plus en plus souvent le cas, je vais directement à la règle en anglais, sans même consulter celle en français. Les jeux avec beaucoup de texte et de cartes, qui nécessitent une édition dans chaque langue, devraient cependant faire l’objet d’une attention particulière.
Je ne parle pas que des jeux d’origine anglo-saxonne. Les jeux allemands sont eux aussi souvent mieux traduits en anglais qu’en français. Parfois, même les jeux français ont des règles originales truffées de fautes.
Sans doute mon anglais un peu limité me rend-il moins sensible aux lourdeurs et maladresses des règles anglaises, mais j’ai quand même le sentiment, confirmé par les anglophones avec qui j’en ai parfois discuté, que les règles des jeux américains sont rédigées dans une langue correcte, voire élégante.
Sites webs
Un coup d’œil à la catégorie « boardgaming websites » dans la colonne de droite, qui regroupe les sites web ludiques que je consulte plus ou moins régulièrement, est là encore révélateur puisque, pour cinq sites francophones, il y en a quinze anglophones. Le site de référence, le seul sur lequel j’aille à peu près tous les jours, est bien sûr le Boardgamegeek. Son esthétique est sans doute datée, mais c’est une base de données encyclopédique irremplaçable, dans laquelle on se retrouve très facilement. S’y ajoute, pour le suivi de l’actualité, les Dice Tower News. Les autres sites anglophones sont généralement des blogs de critiques ou de réflexion sur la création ludique.
Les sites français les plus connus et les plus fréquentés, Tric Trac et Ludovox, me posent problème – et cela n’a rien à voir avec le fait que j’ai des relations exécrables avec leurs responsables. À vouloir tout faire et tout regrouper, être à la fois une base de données et un site d’information, un site de réflexion critique et une plateforme de blogs, un site indépendant et un truc à la disposition des éditeurs, Tric Trac est devenu un machin extrêmement confus, dans lequel il est devenu difficile de retrouver des informations, surtout si elles sont assez anciennes. Ludovox a une structure et une ligne éditoriale plus claire, mais véhicule une conception technique du jeu de société avec laquelle, en tant qu’auteur, je suis en total désaccord. Finalement, le seul site francophone que je consulte régulièrement, peut-être parce qu’il est bien écrit, est le blog critique de Martin Vidberg, un Monde de Jeu.
Faire un équivalent francophone du Boardgamegeek n’aurait évidemment aucun sens. Il me semble en revanche que le monde ludique francophone se compose de trop de sites « attrape tout » à vocation généraliste, et manque de blogs critiques, malins et à la ligne éditoriale forte, à la manière de mes sites anglophones préférés, Shut Up and Sit Down, Mechanics and Meeples, I Slay the Dragon ou Fortress Ameritrash. Peut-être ne les connais-je pas, car je ne les cherche plus vraiment, me satisfaisant de ce que j’ai trouvé en anglais et n’ayant pas le temps d’en lire beaucoup plus.
Conclusion de tout cela…. Parfois, je me dis que ce serait plus simple si on se mettait tous à tout faire en anglais, mais les Québécois vont encore râler.
This blog
I’m often asked why I systematically publish my blogposts both in French and English.
English language is the obvious choice if I want to keep in touch with all gamers to promote my published games, and with all publishers to find a home for the next ones. Unfortunately, I don’t have enough English to be as precise and accurate as I am in French, so the French version is still there, as a means to write exactly what I want to tell, even when only my French speaking readers can get it. I need English for its universality, I need French for accuracy, and I always regret that I can’t write as accurately for everyone.
Many in France, especially among teachers, my second job, complain about the « English language invasion » and irrationally believe that we would speak a better French if we spoke fewer English. I sometimes considered writing only in English, mostly as a way to fight this absurd parochialism and to make fun of the French language fundamentalists. I would probably have gone for it if I had a better mastery of English.
Anyway, since its first versions, in 1996, my website has always been entirely bilingual. It needs work and time, and certainly reduces the amount of text I am posting. Writing in a first language, usually French, and then translating or adapting in another one requires more or less twice the time needed for writing in one language and just stopping there. This means I don’t post that often, which might be a bad thing, and I try to be short, which is probably a good one.
Writing rules
I usually write blogposts in French, and then translate them in English. Conversely, I always write game rules at once in English, and only translate them in French if the game has to be published in my native language.I remember, a dozen years ago, when working with Serge Laget, having tried to maintain two sets of rules, one in each language. It didn’t work, since I was always updating one and not the other.
There are two main reasons for working in English. First, the board gaming business and community are now largely international. I’m presently working on various games with American, Canadian, Brazilian and German designers. Even when the publishers I know best and meet most are the French ones, I also work with designers from the whole world. English is the only language I can use to discuss with everyone, and that’s a good thing.
The second reason is what Voltaire called « the genius of language ». Each language has edges and flaws. French might be better for erudite arguments or love letters, but English is definitely better for writing rules. The vocabulary, at least the one I need for games, is richer and more accurate. Sentence structures are simpler, lighter, shorter and therefore more clear. Accurateness and clarity are the first qualities required from a game rule. As a proof, when I have to translate a rule in French, I often need two or three convoluted sentences where a single direct one was clear enough in English.I feel a bit like the emperor Charles V, or Friedrich II, or whoever said this quote which I’ve seen attributed to half a dozen historical figures, who spoke in Spanish (or latin) to God, in Italian to women, in French to men and in German to horses.
Sapir, Whorf and Orwell
I write my rules in English, but obviously I don’t imagine and design them in English or in French – I just imagine or design them, and then I write them using the most convenient language. The rules wouldn’t be different if they had been written in French (or Russian, Japanese or any other language).
I don’t believe, or don’t believe much, in the Sapir-Whorf hypothesis. It states that language works as a kind of ideology, and that its structure and vocabulary have a strong influence on the way we think. I resent a bit George Orwell (and to a lesser extent Pierre Bourdieu) for adding to the leftist vulgate this rather reactionary hypothesis. As a proof, I can testify that there are French people whose way of thought sounds definitely alien to me, and Americans, Japanese or Arabs whose ideas are not very different from mine. It feels a bit like the US left, while making Noam Chomsky one of its founding fathers, has forgotten what he wrote about language.
If language structures thought, then words have a nearly magical effect on reality and social structures. This theory sounds to me like magical thinking, and a vague heritage from Renaissance hermetic writers which I studied a bit for my PhD and who believed that things had « true » names and that language categories were real. The only place where words have effects on reality is Earthsea.
I’m afraid that the theory that our thought process depends on our language has now become commonly accepted in the general public, even when it is extremely debated among linguists (the wikipedia entries on “Linguistic Determinism”, “Linguistic Relativity” or “Language and Thought” summarize the debate quite well). I think this theory is not only wrong, but also extremely dangerous. We are now witnessing the outbreak of what might well be tomorrow’s substitute for racism, something we could call “linguism” – “these guys don’t speak the same language, so thay don’t think like us and we can’t really understand each other”. Remember the good old “scientific racism”, it worked exactly like this.
He, she, they, il, elle
A very fun aspect of these comings and goings between French and English appears in what is called – in both languages – « inclusive writing », the various tricks used to eliminate the gender bias of traditional grammar rules.
I’ve already explained why I didn’t think that language had an important effect on our thought process. Sexism is a social problem, not a linguistic one. French or English masculine grammar biases are real, but they are its consequences, not its causes, and have relatively anecdotal and harmless consequences. When feminists try to change grammar rules, they are confusing causes and effects, and spend in fighting windmills much time and energy that could be used to push real social issues.
Anyway, when writing game rules in English, I relatively easily switched to inclusive writing, which mostly means replacing the masculine « he » with a neutral singular « they » to designate the player. This simply removes any reference to gender, and it has some logic – after all, we don’t have different pronouns for young and old people, so there’s no reason to have them for male and female, and even less for using the masculine as neutral. I don’t think these language issues are that important, but at least the change goes in the right direction.
Unfortunately, what French feminists are calling « inclusive writing » goes in the opposite direction. It doesn’t remove the gender distinction, it emphasises it. We could have made like in English, and used the neutral « on » instead of il. Instead of this, what is promoted now is either to replace the male pronoun with a female one (I think that’s what the publisher is doing now in the rules for Secrets), or to use both, « il/elle » with convoluted agreement rules, which feels extremely heavy, doesn’t work in spoken language, and feels absurd and hilarious.
I don’t know well enough the comparative history of English and French speaking feminist movements, but I would be interested in understanding why, facing the same issues, Americans have decided to neutralise grammar, which might be a bit vain but at least goes in the right direction, when French ones have decided to emphasise the gender distinction. I’m surprised because I always assumed the european feminism was more universalist and the american one more differencialist, and here it seems to go the other way. May be this is changing and my kind of feminism is moving to America when the kind I don’t like is moving to Europe. Any way, as a result, I am a feminist when writing in English, not when writing in French.
On my shelves
I design a few games, but I also buy and play many more. Except for the few ones from French designers and publishers, I always try to get English language copies, even if it’s a bit more expensive here than French language ones. English rules are much more likely to be clear, accurate and well written. French ones are usually clumsy, if not plain faulty.
A few years ago, I had been told that Dead of Winter was a great game I was likely to enjoy. I bought a French language copy in a Parisian shop. I threw it away a few days later, without even playing it. The text of the rules, and even the text on the cards which players have in front of them the whole game long, was just an accumulation of improprieties and syntax errors, a word for word translation from English which had not even been proofread. I could probably have made sense of the rules, but I would never have dared dealing cards in such clumsy French to my player friends.
It’s not such a big issue with « language independent » games, games in which only the rules have to be translated. If the publisher includes rules in all languages in the box, I usually go directly for English, not having a single look at French rules. But when games have lots of text on their components, and require a different edition for every language, translations ought to be made carefully. It’s not always the case, at least for French translations.
This is not only true about games coming from the US. German games often have good english rules and botched french ones. Even French games often have clumsily written rules…
Of course, my rough and limited english make me less likely to notice clumsiness and improprieties in english rules. Nevertheless, I’ve discussed the issue with American friends, and it seems that English rules are usually written if not in a very elegant English, at least in a correct one.
On the web
The Boadgaming Website category, on the right of this window, lists the board gaming websites I visit more or less regularly, and once more it’s largely English speaking – fifteen websites in English, five in French. The reference website, the only one I visit almost daily, is the Boardgamegeek. It looks a bit dated, but it’s the only comprehensive boardgames database, and is very easy to browse. For weekly news of the boardgaming industry, I also follow the Dice Tower News. The other English speaking websites are blogs with gaming reviews and various reflexions on gaming, on boardgames design or on the boardgames industry.
I have problems with the two best known and most popular French board gaming websites, Tric Trac and Ludovox – and this independently of the fact that I have very bad personal relations with both webmasters. Tric Trac has tried to do everything at once, to be a database and a news website, an editorial website and a web platform, an independent website and a publishers tool. As a result, it is a just a big mess where it has become almost impossible to find specific information, especially when it’s old. Ludovox’s editorial line is more straightforward but, as a game designer, I am in total disagreement with their extremely technical view of games and game design. As a result, the only French boardgaming website I regularly visit is the blog of Martin Vidberg, Un Monde de Jeu.
Of course, a French equivalent of the Boardgamegeek would make no sense. On the other hand, I think there are two many French speaking generalist websites, trying to regroup everything and tell about everything. What we are lacking here is curious and clever blogs, with a strong editorial line, like my favorite English speaking blogs, Shut Up and Sit Down, Mechanics and Meeples, I Slay the Dragon or Fortress Ameritrash. May be there are some now, I’ve not looked for a while, since I’m satisfied with my English language links and have no time to read much more.
Sometimes, I wonder if everything would not be much simpler if we all switched to English – but the Quebecois will grumble once more.
As a native English speaking board gamer who is learning French I love your blog! This may be a very small segment but one which finds your bilingual posts both interesting and educational. 🙂
I think I’ve said it before, but I really appreciate the time and effort you take to post in both French and English.
J’aime beaucoup ces réflexions autours de la langue amenées par ce billet, mais je trouve que il est difficile de séparer les causes et conséquences du sexisme quand on parle de la langue. Quand on sait que des grandes entreprises injectent des millions dans la production de messages publicitaires ayant pour but de faire acheter, on peut se dire qu’à côté de ce discours-là, il y a autre chose qui passe et qui pourrait influencer notre comportement. Et les linguistes ne sont dans le coup par hasard…
Quant à l’utilisation du féminin plutôt que le masculin, je trouve aussi cela un peu douteux. Ça doit dépendre des courants. Personnellement, je n’ai pas vu ce genre de chose autour de moi.
Mais en fait, comment on traduit “jeu” en anglais? 😉
Mon anglais est beaucoup trop approximatif pour que je me hasarde à la moindre traduction de mes articles mais c’est, plus qu’un regret, un handicap que j’accepte de moins en moins. Je me suis rendu compte en voyageant aux Etats-unis que si je lisais sans problème l’anglais, mon oreille n’est pas entraînée et que se débrouiller dans une conversation est autrement plus ardu.
Si je le regrette, ce n’est pas que j’aimerais moi aussi faire allégeance à la domination de la langue anglaise. Ce n’est certainement pas que je ne souhaite pas défendre la langue française, d’ailleurs j’ai toujours du mal à écouter les chanteurs à la mode mélanger le français et l’anglais.
C’est simplement qu’écrire c’est vouloir s’adresser au plus grand nombre, à tout ceux qui pourrait avoir envie de nous lire. Et dans le jeu, la barrière de la langue est beaucoup plus mince que dans la plupart des autres domaines culturels.
je suis un autre anglophone qui veux apprendre le francais. J’adore ce blogue parce que elle est tres interessant pour moi comme jouer et eleve.
Without the English version of your blog, I would be deprived of your thoughts and ideas and research. Thank you very much for the effort.
“blogs critiques, malins et à la ligne éditoriale forte”
http://www.vindjeu.eu/
https://gusandco.net/
peut-etre ?
Bring down the wall. One language and no more war. 🙂 Just think about players in North Korea that cannot have access to BGG. to play game is a serious thing. Just like Eurovision Song contest that use music, we play games to say no to language barrier. changing topic: U are one of my 2 favourites 2 game designer 🙂 Ciao from Italy.
Un québécois ici pour râler. Il ne faut pas oublier que bien que la langue de forment pas la pensée, elle est quand même une partie importante des différentes culture. Vouloir tout faite en anglais revient à dire que les autres culture, les autres langues n’ont pas d’importance.
En plus, ce ne sont pas tous qui ont accès à des cours d’anglais. Ce serait dommage de leur interdire le monde merveilleux ludique simplement pour simplifier les choses. Pour être rassembleur il faut accepter que ce n’est pas le monde entier qui parle anglais.
Et puis éditer les jeux dans toutes les langues est une autre manière d’être inclusif, comme quand pandémie met des joueur femmes et hommes dans les exemples dans les réglés ou bien quand un jeu met des personnages de différente couleur de peau. Pouvoir ce voir représenter dans un jeu, que ce soit par la langue le sexe ou la nationalité, est une des meilleur façon d’inviter des joueurs à la table.
Tout ça pour dire que pour moi on ne devrait pas tout faire en anglais juste parce que c’est plus simple, car ça empêcherait bien du monde de profiter de bien des choses.
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