Critique du test
Criticizing tests

Holybookmarxengels

Il y a une trentaine d’années, lorsque j’ai commencé à créer des jeux de société, j’étais le plus souvent qualifié d’ « inventeur de jeux ». Aujourd’hui, cette formule maladroite n’est plus guère utilisée, et l’expression « auteur de jeu », qui me semble bien plus appropriée, s’est imposée. J’ai la faiblesse de penser que mon insistance, et celle de mes amis auteurs, est pour quelque chose dans cette reconnaissance de la nature culturelle de nos créations.
Je n’ai en effet jamais rien inventé. Mes jeux, comme tous les autres, avant d’être comme on le lit parfois le croisement d’un thème et d’une mécanique, sont d’abord un ensemble de références à tous ceux qui les ont précédés. Il me semble que c’est à cela que l’on reconnaît le caractère culturel d’une œuvre – elle n’a de sens que dans un contexte culturel donné et par rapport aux œuvres plus anciennes. On m’objecte parfois qu’il y a de la technique dans la création d’un jeu, mais il y en a tout autant dans l’écriture d’un roman ou d’une pièce de musique. Enfin, on ne me regarde plus comme un imbécile prétentieux quand je me présente comme auteur de jeux, et c’est l’essentiel.

Il semble pourtant qu’il faille aujourd’hui tout recommencer. Certains sites webs et magazines, emploient encore, pour désigner les critiques de jeux qu’ils publient, l’expression « tests ». Si nous sommes des inventeurs, nos créations peuvent être testées. Si nous sommes des auteurs, elles ne peuvent être que critiquées – et éventuellement détestées, comme dit Bruno Cathala. L’usage du mot test pour désigner une critique de jeu est donc soit une faute de français, qu’il est aisé de corriger, soit le signe d’une incompréhension de ce qu’est un jeu de société et peut-être d’un certain mépris pour les jeux et leurs auteurs.

Pour le Littré, test est un mot anglais qui ne s’emploie en français que dans la locution “Le serment du Test”, acte par lequel on nie la transsubstantiation et l’on renonce au culte de la Vierge et des saints. Ce n’est bien sûr pas de ce test qu’il est question ici, mais du moins cela nous apprend-il que le nom test, au sens d’essai ou d’expérience, n’est entré que très récemment dans la langue française. Son sens français n’a donc pas eu le temps de beaucoup s’éloigner de son sens anglais.
Plus moderne, le Larousse donne les définitions suivantes :
• Épreuve psychologique impliquant une tâche à remplir identique pour tous les sujets.
•  Essai d’un produit, d’un appareil pour vérifier son action, son fonctionnement.
•  Toute circonstance qui permet d’éprouver, de mesurer quelque chose : Ce sera un test de bonne volonté.
•  Examen, ou épreuve standardisée et étalonnée, permettant d’évaluer des aptitudes physiques ou psychologiques chez un individu donné.
• Examen complémentaire pratiqué pour orienter ou confirmer le diagnostic d’une maladie.
• Examen diagnostique basé sur l’apparition ou la non-apparition d’un phénomène chimique, biologique, physiologique, après mise en œuvre d’un procédé, administration d’une substance ou action d’un stimulus.
•  Enveloppe dure qui protège certains être vivants.   
À l’exception de la dernière – mais je ne suis pas un spécialiste des crustacés – ces définitions correspondent parfaitement aux sens usuels du mot test, et absolument aucune ne peut décrire les articles exprimant un avis argumenté sur un jeu de société.

Pour Critique, le même Larousse donne une vingtaine de définitions, parmi lesquelles “Jugement argumenté porté sur une œuvre littéraire ou artistique”, qui en revanche convient parfaitement, pour peu que l’on entende en un sens un peu large l’expression « littéraire ou artistique ». Recension, que la Larousse définit comme “Analyse et compte rendu critique d’un ouvrage dans une revue.” conviendrait aussi, mais le terme est sans doute un peu trop vieillot et universitaire.

Si l’on admet que nous sommes des auteurs de jeu, et qu’un jeu est donc une œuvre de l’esprit, c’est donc bien “critique” qu’il faut employer et non “test”. Le mot test est méprisant pour les auteurs mais il l’est avant tout pour les jeux eux-mêmes, qu’il rabaisse au statut de simple objet technique. Pour reprendre une expression de Christian Martinez, un auteur de jeu dont on devrait pas mal parler dans les mois qui viennent, faire des tests de jeux, c’est comme faire des tests de livres ou de films. Certains seront peut-être surpris que, alors que les Français ont plutôt la réputation d’être attachés aux valeurs culturelles, le problème que je soulève ici ne se pose pas dans le monde du jeu anglophone. Le mot test nous vient de l’anglais, a exactement le même sens dans les deux langues, mais c’est en vain que l’on cherchera sur le web des tests de jeux rédigés en anglais – on ne trouvera que des reviews, des critiques.

J’ajoute ici un argument de mon ami Bruno Cathala, argument que je ne partage qu’à demi mais qui va également contre l’usage du mot “test” dans les critiques – les jeux que nous publions fonctionnent, nous les avons nous même testés. Les joueurs peuvent les apprécier ou non, mais ce n’est plus à eux de les tester. Pour ma part, j’essaie d’éviter le mot test, au moins par écrit, même pour parler des parties effectuées avec des amis sur les ébauches successives de mes créations.

Régulièrement, les auteurs de jeux de société (tout comme d’ailleurs ceux de jeux videos) protestent contre l’usage abusif du mot test, comme ils ont protesté avec succès contre celui de l’expression inventeur de jeu. La plupart des sites et revues, même si c’est peut-être surtout pour ne pas s’aliéner la petite communauté des créateurs, adoptent aujourd’hui les termes « critique » pour désigner des articles longs et argumentés et « avis » pour des opinions exprimées plus rapidement. Certains font de la résistance, et j’ai récemment eu des discussions assez tendues sur ce sujet avec le responsable du site Ludovox. Un premier dialogue de sourds sur le forum du site s’est terminé lorsque le grand shaman a expliqué en substance qu’il était d’accord avec moi pour dire que le jeu est une création culturelle, mais que cela ne l’empêcherait pas de continuer à faire comme si ce n’était pas le cas. Une longue discussion sur Facebook, lors de laquelle j’ai reçu le soutien d’un très grand nombre d’amis auteurs et éditeurs, n’a pas mené plus loin.

Il y a certes une certaine cohérence à l’utilisation du mot test sur Ludovox. La présentation des jeux, comme l’a noté Tom Vuarchex, y ressemble un peu à un test de voiture dans auto-Plus – enfin, à la manière dont j’imagine un test de voiture dans Auto-Plus, car je n’ai jamais ouvert ce type de revue. On a l’impression que les rédacteurs du site cherchent à donner une impression d’objectivité, alors que le travail du critique consiste au contraire à exprimer aussi clairement et honnêtement que possible sa subjectivité. Les avis sont accompagnés de notes sur dix ou vingt décomposées en une dizaine d’items, comme s’il s’agissait de mesurer des performances. On peut mesurer les performances d’une voiture, sa vitesse, sa consommation, ses émissions de CO2 (sauf si c’est une Volkswagen), mais on ne peut pas plus mesurer celles d’un jeu de société que celles d’un film ou d’un livre. J’invite donc l’équipe de Ludovox, si elle tient tant à faire comme si le jeu était un simple objet technique, à aller au bout de sa logique, en n’utilisant plus l’expression « auteur de jeu » et en évitant, dans les « tests », de donner le nom des auteurs. Pour ma part, je m’abstiendrai désormais, sur mon site comme sur Facebook, de poster des liens vers les critiques de mes jeux, aussi enthousiastes soient-elles, lorsqu’elles sont baptisées “test”. Je considère en effet que l’usage de ce terme fait autant de mal au jeu en général que la critique peut faire de bien à mon jeu en particulier.

Je regrette d’autant plus cet accrochage avec Ludovox que j’avais jusqu’alors plutôt une bonne opinion de ce site, et que j’admire le courage qu’il leur a fallu pour le monter et le maintenir. Je suis par ailleurs déjà en très mauvais termes avec le responsable du site concurrent, Tric-Trac, et ne souhaite pas vraiment être fâché avec tout le monde. Ces derniers temps, ne comprenant absolument rien à la nouvelle version de Tric-Trac, j’avais d’ailleurs tendance à aller plus souvent chercher mes informations sur Ludovox. Je ne vais bientôt plus savoir ou aller.

Post scriptum. Bien que beaucoup de mes amis travaillent dans le jeu video, j’ignorais en écrivant cet article que nombre d’auteurs de jeux video avaient déjà protesté eux aussi contre l’usage du mot “test” et préconisé celui de “critique”, et avec un certain succès, par exemple auprès de la chaine NoLife TV, qui ne publie plus que des critiques de jeux. Je ne suis pas surpris, tant les problématiques auxquelles fait face le monde du jeu video sont souvent les mêmes que celles du jeu de société. Les acteurs aussi d’ailleurs, même si je fais un peu exception.

Post post scriptum. On me reproche de m’attaquer de front au site Ludovox. Je tiens à préciser que ce n’est absolument pas mon intention, et à m’excuser si c’est le sentiment que j’ai pu donner. Ludovox est un site que je pense honnête et courageux, et qu’en général j’apprécie (et qui n’a publié, je viens de vérifier pour pouvoir répondre à quelques insinuations malveillantes, que de très bonnes critiques de mes jeux). Il n’est pas le seul à utiliser le mot “test” pour qualifier ses critiques, même s’il est sans doute le plus important. Si je l’ai pris pour exemple, c’est pour deux raisons. La première est que je ne connais pas tout le web ludique et que, depuis que je ne comprends plus grand chose à Tric Trac, c’est le site sur lequel j’ai eu tendance à me replier, et que je l’ai donc un peu exploré. La seconde est que, dans les discussions que j’ai déjà eues sur la question de l’emploi de test ou critique, l’équipe de Ludovox a été la seule à faire un peu la sourde oreille. Je ne cherche en rien à les attaquer, je cherche à les convaincre. Je n’y arriverai sans doute pas sur les systèmes de notes délirants (j’ai le même problème avec des collègues profs qui font d’hallucinantes grilles de corrections à quinze items pour des dissertations), mais j’espère toujours y parvenir sur l’emploi de “critique” au lieu de “test”.

Post post post scriptum. Suite à cet article, et au soutien de la petite communauté des auteurs de jeux, quelques sites ont décidé de remplacer l’expression “Test” par “Critique”. C’est déjà le cas des 1dludiques et des Bretons de l’émission Des Luds et des Plums. Je les en remercie, et j’espère qu’il y en aura d’autres  – d’ailleurs, il y en a peut-être d’autres qui ne me l’ont pas dit. Je remercie aussi Bruno Cathala, Antoine Bauza, Manuel Rozoy, Christian Martinez, Régis Bonnessée, Fred Henry, Gwenaël Bouquin, Juan Rodriguez, Philippe des Pallières, Loïc Lamy, Alexandre Droit, Tom Vuarchex, Benoit Forget, Heinrich Glumper, Eric Vogel, Cedrick Chaboussit, Martin Vidberg, Arnaud Urbon, Lionel Borg et tous les autres auteurs de jeux de société, ainsi que les quelques écrivains et auteurs de jeux video, qui sont intervenus, notamment sur Facebook, pour me soutenir dans cette petite croisade – qui est encore loin d’être définitivement gagnée.

Post post post post scriptum. Le fait de savoir si nous sommes auteurs de jeux qui sont des créations culturelles pouvant être critiquées, ou inventeurs de jeux qui sont objets techniques pouvant être testés, question qui n’a jamais été juridiquement tranchée, peut avoir des conséquences juridiques importante. En effet, dans le second cas, (inventeurs, objets techniques, tests), tous ceux qui, comme moi, sont fonctionnaires n’ont tout simplement pas le droit de publier des jeux comme ils le font aujourd’hui, puisqu’ils ne peuvent être rémunérés en droits d’auteur que pour “la production d’œuvres scientifiques, littéraires et artistiques”. Il faudrait donc pour chaque jeu demander une autorisation préalable, souvent refusée. Pour les salariés du privé, il faudrait également le plus souvent une autorisation préalable de l’employeur. Si je défends l’idée que nous sommes des auteurs et que les jeux relèvent plutôt du domaine culturel, c’est d’abord parce que cela correspond à mon expérience intime de la création, mais il se trouve que cela correspond aussi pour moi et pour une dizaine d’auteurs de jeux français à un souci de sécurité juridique et une envie de continuer à créer.

Et pour replacer ce débat dans son contexte politique, un article sur un bouquin qui resitue cette petite question dans son contexte politique.


bruno mathieu

(This blogost largely deals with the correct use of French words, translating it in English was difficult and sometimes felt strange. I apologize if the my English sounds even more clumsy than it usually does).

Thirty years ago, when I started designing board and card games, I was usually called in French “inventeur de jeux” (“game inventor”). Now, this clumsy wording is rarely used, and the more appropriate one “auteur de jeux” (“game author”) has become usual. I think my insistence, and that of my fellow game designers (btw, we don’t use designer with this meaning in French) has helped in this acknowledgement of the cultural nature of our creations.

Inever invented anything. My games, like all other, before being like it is sometimes said the combination of setting and systems, are a collection of references to those that came before. I think that is what makes the cultural nature of a creation – it acquires its meaning only in a certain cultural context and in relation to older creations. I am sometimes objected that there is something technical in designing a game – that’s true, of course, but it’s at least as true as in writing a book or writing a music piece. Anyway, I’m no more looked upon as a pretentious imbecile when I claim to be a “game author”, and that’s the most important.

It looks like we have to start it all over gain. Some French websites and magazines use to call their game reviews “tests”. If we are inventors, our designs can be tested. If we are authors, they can only be reviewed (critiquées in French) and eventually detested, as Bruno Cathala says. The use of the word “test” to describe a game review is therefore either a French language mistake, in which case it’s easy to correct it, or the sign of a miscomprehension of what a game is, and may be even of some contempt for games and game designers

For the Littré, the 150 years old French reference literary dictionary, test is an English word and its only correct use in French is in the expression “Le Serment du Test” (Test Oath) “by which ones denies the transsubstantiation and abjures the cult of the Virgin and the Saints”. This is obviously not the test we are talking about here, but it proves that the word test, meaning essay or experience, has entered French vocabulary very recently, which also means its actual French meaning cannot be very different from its English one.

The more modern Larousse dictionary gives five definitions :
• Psychological experience in which all subjects have to do the same task.
• Trial of a product or machine to verify its action.
• Any circumstance allowing to measure or verify something – a test of good will.
• Standardized and marked exam to determine the physical or psychological aptitudes of a given person.
• Additional experience to confirm or infirm a medical diagnostic.
• Experience based on the apparition or non apparition of a given chemical, biological or physiological reaction after a given stimulus of the administering of a substance.
Hard shell of some living things.
(Sorry if I can’t write like an English dictionary, I did my best)
Except for the very last one – but I’m not a specialist in crustaceans – these definitions fit perfectly with the usual sense of the word “test” in French, and none of them can apply to a detailed review of a boardgame.

For Critique, the same Larousse dictionary gives about twenty definition, including the following one “ Detailed opinion on a literary or artistic creation.” This more or less translates the English “review”, and fits perfectly to boardgame reviews if one accepts a relatively generous reading of “literary or artistic”. For Recension, the Larousse gives the following definition : “analysis and critical review of a work in a magazine”. This could fit very well, but the word sounds a bit scholar and old fashioned.

If we are indeed “game authors”, and if a game is a cultural creation (we also say in French “œuvre de l’esprit”, which is untranslatable because it’s based on the ambiguity of the meaning of “esprit”, which means both “spirit” and “brain”), then our games must be reviewed and not tested. The world “test” is disparaging for designers but also, and more importantly, for the games themselves, which are considered as mere technical items. As Christian Martinez (a game designer you will hear about much in the coming months) said, testing games is like testing books or movies.

My foreign readers might be surprised that we have this problem in France and not in the English speaking world. Well, the French are supposed to be strongly attached to cultural values, but this reputation might be largely usurped. Anyway, test is an English world recently adopted in French, with exactly the same meaning it has in English, and there are no boardgames (or videogames) tests anywhere on the web – only reviews, which every English-French dictionary translates as “critiques”.

I’ll add one further argument, often stated by my friend Bruno Cathala, even when I don’t entirely agree with it, because it also goes against the use of the word “test” in game reviews. The games we publish work well, we have playtested them. You may like them or not, but you don’t need to test them. As far as I’m concerned, I try not to use the word “test”, at least when writing, even when discussing the games I play with friends on my prototypes.

Boardgame designers, and video game designers as well, regularly contest the inappropriate use of the word “test”, like they successfully opposed the expression “game inventor”. Most websites and game magazines now prefer to use “critique” (review) for longer articles and “avis” (opinion) for shorter ones, even if it’s only to please the small community of designers. A few ones, however, are stubbornly resisting. I had tense discussions online, first on their forum and then on Facebook, where I got the support of many other game designers, with the head of the Ludovox website, and his final point meant something like “well, I agree with you that games are cultural creations, but you can’t prevent me from doing as if they were not”.

There is indeed some consistency in the use of the word “test” on Ludovox. Tom Vuarchex rightly remarked that the way they review games looks a bit like the way cars are presented in car-magazines – or at least how I imagine them, since I’ve never opened a car magazine. It looks a bit like the reviewers were trying to have their judgment on games look “objective”, when a good reviewer must, on the contrary, assume his subjectivity as clearly and honestly as possible. Reviews are accompanied by numbered marks on a dozen different items, as if they were estimating the game’s performance. One can measure the performances of a car – its speed, its fuel consumption, its CO2 emissions (unless it’s a Volkswagen), but testing the performance of a game makes as much sense as testing the performances of a book, a movie or a piece of music. If they want to consider games like mere technical items, I suggest they go the whole way, with refusing to use the expression “game author”, and even with not mentioning the designers’ names at all. As for me, from now on, I won’t post links on this website, nor on Facebook, to French language reviews of my games called “game test” – even if the review is extremely positive.

I deeply regret this polemic with the Ludovox team, for several reasons. I had so far a rather good opinion of their sites, and I admire the courage they needed to create and maintain it. I am already in very bad terms with the boss of their main competitor, Tric Trac, and I don’t want to be at odds with everyone. Last but not least, since I find the new version of Tric Trac extremely confusing, I was more and more using Ludovox to get informed on what’s happening in the French gaming world. I don’t know where I’ll go now….

Post scriptum. Though many of my friends work in the video game industry, I didn’t know when writing this article that many French video game designers had already protested against the word “test” and suggested “critique” (review). They have had some success, for example with NoLife TV, a TV video game canal which now only braodcast game reviews. This is not very surprising, since the problems of the boardgame industry are often similar with the ones of the video game industry – and the actors often the same people, though I am more or less an exception.  

Post post scriptum. I’ve been criticized for my “frontal attack” on the Ludovox website. I want to state clearly that I didn’t want to attack anyone, and to apologize if some of my remarks give this impression. My opinion on Ludovox and the Ludovox team is that they are brave and honest, and I usually enjoy their site. It is not the only website to use the word “test” instead of “critique”, but it is probably the most important and popular one. I use it as an example for two main reasons. The first one is that I don’t know all French gaming websites, and these last weeks, since I don’t understand how to navigate the new version of Tric Trac, Ludovox is where I’ve been looking for game news, and this was an opportunity to explore the site. The second one is that I’ve already discussed this “test / review” issue with several people in the gaming world, and they were the only ones to turn a deaf ear. I don’t want to attack them, I want to convince them. I probably never will when it comes to arcane marking systems, but I still hope to do it about the use of critique / review instead of test.

52 thoughts on “Critique du test
Criticizing tests

  1. Je n’ai pas suivi les apparemment nombreuses conversations qui ont déjà eu lieu, et dans l’ensemble je suis d’accord avec votre point de vue.

    Cependant, je pense qu’un jeu à la particularité de ne pas pouvoir être pleinement apprécié dés la première partie jouée. Vous me direz sûrement que c’est aussi le cas d’un livre par exemple, qui doit souvent être lu plusieurs fois pour être complètement appréhendé. Mais je pense que le différence entre une première partie d’un jeu et la première lecture d’un livre n’ont rien à voir. Du coup, peut-être qu’on ne peut ps tester un jeu, mais du coup comment appeler la première partie ? Un essaie ? J’ai essayé tel ou tel jeu ? Le mot test a, à mon avis, une connotation plus exhaustive que le mot essaie, et je pense que ceux qui l’utilisent recherchent une légitimité, que le sérieux du “test” leur apporte plus que l’amateurisme de “l’essai” (je veux parler ici de la connotation de ces mots).

  2. Bonjour, simple joueur, je ne m etais jamais formule les differences que pouvaient sous entendre les termes test/critique. Merci pour cet article. L attachement du jeu a la sphere culturelle semble etre une bonne chose, et travailler a un changement de regard sur le jeu aussi. Mais pourquoi en faire un combat au point de perdre des amis? Je doute que le legislateur aille chercher dans le langage courant les fondements de la clasification du jeu en tant que bien culturel, ou pas. Vraiment. Effectivement, nos amis anglo-saxon parlent de reviews. En France l usage du mot test est peut etre liee a l idee d essayer un jeu, que l on pourra jouer, et rejouer ensuite. Bref, tester/essayer pour la 1ere fois….

  3. Personnellement, je suis complètement d’accord avec votre position sur l’utilisation abusive de ce mot. Ludothécaire depuis presque 20 ans, j’évite aussi au maximum d’utiliser le terme “test” pour une partie de découverte, et par ailleurs de donner un “avis étayé” sur une première partie. Je crois surtout qu’il est utilisé par tout un chacun pour se donner une légitimité et se poser en “spécialiste”. J’ai toujours trouvé celà extremement prétentieux. Habitué à expliquer des centaines de jeux à toute sortes de public, je suis aux premières loges pour voir qu’un jeu correspond toujours à un type de personnes et ne convient pas à d’autres pour des raisons qui dépassent les mécaniques. Le “Test” est une façon de dire qu’on ne peut remettre en cause sa conclusion. Il y a effectivement un aspect “scientifique” et terre à terre dans le mot. Et pourtant, une partie de jeu dépend pour beaucoup des relations sociales que les joueurs y partagent. Si on peux, avec l’expérience et la multiplication des parties avec des joueurs différents, à peu près déterminer à quel public un jeu va correspondre, bien illusoire de croire pouvoir juger uniquement sur ses mécaniques. Un avis reste toujours subjectif et oublier l’aspect subjectif d’un ressenti sur une partie de jeu est bien difficile.

  4. Bonsoir

    Comme le mot “critique” a souvent une coloration négative, pour ne pas faire plus simple et donner simplement son “avis” sur un jeu ?

    Félicitations pour votre blog et pour vos divers jeux 🙂

    Cordialement Patrik

    • Au sens de critique de film ou de livre, le mot critique n’a jamais eu la moindre connotation négative. Une critique peut être positive ou négative.
      Il a en revanche deux connotations qui appraissent clairement dans la définition du Larousse, subjective (jugement) et culturelle (littéraire ou artistique). Ce sont elles qui gênent ceux qui se refusent à l’employer.

  5. “Un premier dialogue de sourds sur le forum du site s’est terminé lorsque le grand shaman a expliqué en substance qu’il était d’accord avec moi pour dire que le jeu est une création culturelle, mais que cela ne l’empêcherait pas de continuer à faire comme si ce n’était pas le cas.”

    Je me permets seulement de réagir sur cette citation dans laquelle je ne me reconnais ni dans le “grand” Sha-Man, n’ayant pas la science infuse sur le sujet.
    Ni sur la conclusion (et dans celles qui suivent lorsqu’il s’agit de reprendre nos propres propos).

    Encore une fois j’ai compris vos arguments, et c’est simplement la manière dont vous catégorisez en noir OU blanc notre démarche de test qui transforme cette approche qui se veut résolument respectueuse, méthodologique et subjective (je n’ai jamais cru en l’objectivité pure), en insulte ou attaque personnelle envers les auteurs ou la notion d’objet culturelle.

    Nous en sommes au 3ème endroit sur le web où nous avons cette discussion, et au delà du “let’s agree to disagree”, je ne vois pas lieu d’y voir une raison de se facher à moins de vouloir faire une campagne ou croisade anti-ludovox motivée par ce désaccord.

    Et vous êtes tout à fait bienvenu pour venir continuer à exprimer vos avis et critiques positives et négatives sur notre site et son contenu car c’est une liberté à laquelle nous tenons.

    Sha-Man de Ludovox

    • Je ne vous ferai pas changer votre démarche critique, mais j’avoue que j’espère toujours que, par respect pour les jeux et leurs auteurs, vous finirez par renoncer au mot “test”.

      Si, comme vous l’affirmez, vous pensez que le jeu est une création culturelle, alors votre emploi du mot test est une faute de français. Nous en faisons tous. Serait-il si humiliant de la corriger ?

    • De même, je veux bien que tout ne soit pas noir ou blanc dans votre démarche critique, mais je suis désolé, pour le choix du terme test aux dépens de critique, on est bien dans le noir et blanc puiqu’il n’y a pas de solution intermédiaire, de crest ou de tritique.

      • Bonsoir,
        Même si la proposition Tritic ou a été faite sous forme de blague, je ne la trouve pas si hors propos.
        Je suis plutôt spécialisé en jeux vidéo mais j’aime les rapprocher aux jeux de société.
        J’ose aussi espérer qu’un jeu vidéo est une oeuvre artistique faite par des artistes- concepteurs-créateurs-… etc.
        Heureusement pour le jeu, ses game designers viennent d’univers variés.
        Je pense que lors de la conception d’un jeu nous pouvons faire parfois un équilibrage qui peut faire penser à un réglage froid d’un produit.
        Pourtant, et heureusement, il y a dans le processus de conception bien d’autres éléments non-mesurables qui entrent en jeu.
        Lors d’un(e) Tritic de jeu, ne serait-il pas intéressant d’avoir l’avis d’un testeur de jeu sur le frame-rate d’un jeu vidéo ou sur la lisibilité sur des cartes à jouer d’un jeu de société mais également d’avoir l’avis d’un critique concernant le plaisir de jeu par exemple ?
        Je donne ces exemple car j’ai déjà pu avoir une expérience de jeu amoindrie par le manque de lisibilité de la première version des cartes du jeu Pina Pirata ou de tearing dans Skyrim Xbox 360…
        Personnellement ça m’est égal qu’un Tritiqueur appelle ça un test ou une critique car quand j’ai besoin d’infos sur un jeu je pioche dans les deux types d’avis qu’ils peuvent proposer et je prends ce dont j’ai besoin.

  6. Je dirais que ça dépend de l’audience : Certaines personnes sont d’abord attirées par l’art (textuel et/ou graphique) dans le jeu, d’autres sont plus intéressées par les mécanismes.
    La 2è définition de “test” est donc probablement ce que le 2è groupe préfère : “Essai d’un produit, d’un appareil pour vérifier son action, son fonctionnement”.

    Désolé si vous êtes contre une mauvaise “utilisation” de vos jeux, mais quand je joue à Citadelles par exemple, *personellement* je me concentre sur les actions possibles, avant d’apprécier l’aspect artistique. L’art est toujours là, bien sûr, et ajoute à l’expérience totale.

    Des fois, je joue à un bon jeu même si son théme ne m’inspire pas. Par exemple Carson City ou Homesteaders, bien que je ne sois pas un fan de western.

    Certains joueurs veulent lire une critique, d’autres veulent un test, et je pense que la plupart apprécieraient d’avoir une combinaison: Test d’un jeu au niveau mécanique, critique au niveau artistique, et, ce qui est unique aux jeux, avis sur comment les deux aspects opèrent ensemble.

    Finalement, les langues évoluent, et peut-être que “test” a besoin d’une nouvelle définition qui correspond à ce dont on parle ici. Tant que la majorité des gens savent qu’un “test de jeu” inclue une critique artistique du travail de l’auteur de jeu, où est le mal ?

    (NB: Je suis français, mais vivant en pays anglophones depuis 1998, donc je n’ai pas vraiment subi ces histoires de “tests”/”critiques”, moi je lis de “reviews”; donc il est très possible que j’ai totalement tort) 😉

    • Je n’ai jamais parlé de “mauvaise” utilisation de Mes jeux, et moi aussi quand je joue à Citadelles je me concentre sur les actions possibles – mais cela ne fait pas de la partie un test des caractéristiques du jeu.

  7. Autant je trouve le sujet et la démonstration intéressants, autant le raccourci pris me semble un peu extrême : “Le mot test est méprisant pour les auteurs mais il l’est avant tout pour les jeux eux-mêmes, qu’il rabaisse au statut de simple objet technique”.

    Le terme “test” implique une notion d’interactivité, comme l’indiquent les définitions que vous citez. Je vois pas trop en quoi ça annihilerait la dimension artistique. L’objet classique de la critique artistique est généralement passif et exige rarement une interactivité autre que purement intellectuelle. Donc le terme “test” n’est pas approprié. Mais pour de nouvelles formes artistiques qui apparaissent (e.g. les jeux vidéos), les 2 termes “test” / “critique” semblent pertinents. Même si le premier peut paraître plus terre à terre et moins valorisant.

    Ah, ces auteurs français ! 🙂

    • Je ne comprends pas très buen ce que vous entendez ici par interactivité, ni laquelle des définitions citées se réfère à cette idée. Et si ce sont les auteurs français qui râlent, c’est parce que ce sont des critiques français qui utilisent le terme test. Pour les jeux videos également, il n’y a que des français qui parlent de test.

      • On regarde/contemple un film, une peinture ou une sculpture. On écoute de la musique, on assiste à un concert. Ce sont des actes passifs. On critique ensuite ce qu’on a ressenti. Notez aussi que vous trouverez des critiques TV de Morandini ou des Anges de la réalité, donc je suis pas convaincu de l’apport artistique du terme.

        Un jeu de société ou un jeu vidéo, on doit être actif pour avoir ce ressenti, ça dépend totalement de l’interaction qu’on a avec l’objet, c’est bien pour ça que ça se teste, pour voir comment ça réagit, jusqu’où, dans différents contextes, etc. (encore une fois en reprenant les définitions que vous reproduisez). Je pense aussi que de plus en plus de formes artistiques vont apparaître avec cette interactivité (e.g. avec la réalité augmentée et la réalité virtuelle), et qu’on verra de plus en plus de tests à la place de critiques.

        C’est là où je vois la différence entre un test et une critique, sur cet aspect interactif, et je ne vois aucune considération sur le côté artistique, c’est tout.

      • Tout d’abord, je dois féliciter Bruno pour son excellent article.

        Cela a au moins l’avantage de démarrer la discussion.

        Je pense que la notion d’interaction soulevée par Silvain le 28/11/2015 à 17:49 est très intéressante.

        En effet, pour ma part, quand j’étudie un nouveau jeu, je trouve qu’il est aussi intéressant de regarder les gens jouer que de jouer moi même.

        Il est vrai que le ressenti sur un jeu dépend vraiment de chaque personne, car le joueur est partie intégrante du jeu. Un jeu qui n’est pas joué n’existe pas….

        C’est pour cela que la notion de critique me semble plus hazardeuse que celle de tests.

        Par contre, si les sites “pro” commencent à faire de vrais tests, la notion de test doit être définie excatement si on veut être précis. Elle doit avant tout inclure la notion d’environnement de chaque test du jeu :
        – qui sont les testeurs
        – nombre de parties jouées
        – Nombre de joueurs par tests

        A partir du moment où les conditions “scientifiques” du tests sont connues… alors pas de problème.

        Le terme critique serait donc seulement réservé pour un avis subjectif sur un jeu après 1 ou 2 parties (ou pas d’ailleurs). Dans ce cas, il est vrai que l’essentiel des sites “pro” de ce domaine n’offrent que des critiques et non pas des tests des jeux.

      • Thierry, tu parles de deux choses différentes
        1) Des tests avant publication, pour vérifier qu’un jeu marche. Je suis d’accord, pour un éditeur, vérifier que les règles fonctionnent relève du test, mais ensuite décider si elles te plaisent ou non, et si le jeu va être publié ou non, ce n’est déjà plus du test.
        2) Sur le deuxième point, je pense que tu as tort. Accumuler des centaines de parties et faire de moyennes, outre que ce n’est pas très excitant, ne crée rien de plus qu’une liste d’opinions. La somme des subjectivités ne crée pas de l’objectivité – même si elle peut en donner l’illusion statistique – et elle sera de toute façon pour le joueur mille fois moins pertinente qu’une subjectivité claire et argumentée.

  8. As far as I am able to understand the french language – I totally agree with the points made here regarding reviewing the work of a game author. I just want to note, that books and films don’t have any material components (that are really relevant as long as it is possible to read/watch them). This is quite different for games and I would argue, that “test” might be indeed be the better word when referring only (and only) to the material components of a game, like the quality of the cards, the visibility of fonts and the like. Everything else, like the game idea, the choosen theme and ingeniouty of the mechanism (what I would like to call “contents”) should be reviewed, not tested.

    • War es Ravensburger den Ersten um den Namen des SpielKonceptor auf den Karton zu drucken?

  9. Je suis globalement d’accord avec votre article, je pense que “test” est un abus de langage, ou un anglicisme mal employé, et qu’il cache peut-être parfois un peu d’orgueil de la part de celui qui l’emploie.
    J’ajouterai simplement que le terme employé dans le sens de critique nous vient du monde du jeu vidéo.
    le terme test est utilisé la bas aussi et depuis de nombreuses années pour designer une critique, bien que les rédactions des différents magazines et sites de jeu vidéo actuels sont en train de se remettre en question depuis le débat pour savoir si oui ou non le jeu vidéo était une oeuvre culturelle.

    Certains changeront de terme suite à la lecture de cet article, d’autres préféreront capitaliser sur un mot utilisé depuis de nombreuses années pour ne pas froisser le lectorat (et certainement un peu par orgueil une nouvelle fois), et ce indépendamment du fait qu’ils aient finalement compris vos propos.

    J’essaierai s’engager le discours en ce sens sur Jedisjeux. Pour faire disparaître le terme la bas aussi, même s’il est caché dans un mot qui n’existe pas. Jeditest.

    Kevetoile

  10. Je pense que la meilleure interprétation de l’appellation “test” n’est pas que l’on teste le jeu à proprement parler, mais que l’on teste l’effet que nous fait le jeu (je dis “on” et “nous” au sens large, car je n’utilise pas moi-même le mot “test”). Par conséquent, je pense que l’utilisation maladroite du mot “test” est à interpréter comme un “avis”. Le mot “critique” me semble plus ambitieux car il demande un effort d’argumentation, de généralisation, et “d’objectivisation de la subjectivité” (je réalise qu’il s’agit d’un oxymore mais il m’amuse) dont on n’a pas besoin de s’encombrer quand on “teste” un jeu ou quand on émet un “avis”.
    Sur Jeux de NIM, j’ai donc la modestie de rédiger des “avis” sans prétendre que mes textes soient des critiques (et je remarque malgré tout qu’ils ne sont jamais relayés).

    • Comme il n’y a pas en France de police du vocabulaire, de la syntaxe et de la grammaire – il m’arrive de le regretter – je ne peux qu’essayer de leur expliquer qu’ils ont tort.

  11. Si je devais comme l’auteur de cet article prendre une position caricaturale, je dirais que cet article est un immense mépris pour le travail d’éditeur !!! (provocation amicale, et largement exagérée)

    En effet, l’expérience ludique avec un jeu relève désormais autant de l’auteur que de l’éditeur. Le choix de l’illustrateur, le choix du matériel, le choix de la thématique (qui est de plus en plus le choix de l’éditeur), l’ergonomie pour laquelle intervient largement l’éditeur sont autant d’éléments techniques qui interviennent dans l’expérience ludique finale.

    Si je ne conteste en rien la qualité d’auteur et d’oeuvre culturelle, celle-ci est un peu particulière, à la manière des jeux vidéos, puisqu’elle est aussi technique. Et on ne peut pas le nier, ni l’occulter sans pour autant offenser l’auteur de l’idée.

    La réponse du lecteur anglais me semble la plus raisonnable. Il y a plusieurs aspects dans un jeu et certains relèvent du test, d’autre de la critique. On voit bien aussi un choc de générations, entre l’une élevée au jeu vidéo et habituée au terme test sans y mettre une connotation négative, et l’autre élevée au livre de poche et à auto-moto qui relie le mot test à test auto ou test de 50M de consommateurs !

    La démarche de Ludovox, telle que je l’ai comprise, est de formuler une critique totalement subjective dans un premier temps par les Just Play, puis d’essayer d’objectiver après plusieurs parties en décortiquant le jeu sous ses différents aspects, tout en gardant une part de subjectivité étayée par les arguments accompagnant chaque évaluation. Car si l’on parle de respect, il faut aussi respecter les auteurs de ces tests et les lire dans leur totalité sans en rester aux simples notes. On verra que ces tests sont accompagnés de texte argumentés qui relèvent plus de la critique au sens souhaité par Bruno. Néanmoins, quand on parle de la qualité du matériel, de la rédaction des règles, employer le terme critique serait un abus de language.

    De mon point de vue, ces “tests” sont un intermédiaire entre une critique et un test aux sens que voudrait nous imposer Bruno. Il y a bien une partie rédactionnelle subjective sur certains éléments et une partie plus “technique” (encore une fois au sens de l’auteur de ce blog) sur des aspects plus matériels. Alors si le terme test pourrait être remis en question car sans doute réducteur par rapport à ces articles pris dans leur globalité, le terme critique serait en l’occurence encore plus faux.

    Le terme review, largement employé dans mon métier, se réfère à un examen approfondi, tant sur la forme que sur le fond. On y critique l’intention, l’idée, et on vérifie la technicité, la justesse au sens mathématique. Pris dans ce sens, review est donc probablement plus juste pour qualifier ces articles. Néanmoins, traduire review par critique est réducteur. C’est l’une des traductions possibles mais qui ne s’appliquent pas, selon moi, dans ce contexte. “Faire le point sur” est certainement ce qui correspondrait le mieux. Ces “tests” de Ludovox font bien le point sur différents aspects du jeu. Mais on voit qu’on est obligé d’utiliser une locution et plus un simple mot.

    Au final, la compréhension du sens que l’on veut donner à un acte, à une démarche, à une philosophie, n’est-elle pas plus importante que l’attachement à une interprétation littérale d’un mot ? Plutôt que de s’offusquer ainsi et de boycotter le site, pourquoi ne pas accepter qu’un mot peut être interprété, avoir des sens légèrement différents et surtout, car nous sommes entre personnes intelligentes, me semble-t-il, comprendre la démarche ? Puisque Ludovox a une démarche, me semble-t-il, respectueuse du travail des auteurs, une démarche de promotion sincère, indépendante et non complaisante de l’univers ludique, pourquoi ne pas s’attacher à cela plutôt qu’à un simple terme.

    Laissons le temps au temps. Tout évolue. Les sites comme les avis. Et qui sait, peut-être le terme disparaîtra de lui-même du site, ou son sens évoluera dans la société pour se rapprocher du review anglais. Ce n’est pas en menant une croisade que l’on peut arriver à faire évoluer les choses… l’histoire l’a mainte fois démontré.

    • 1) La traduction de Review, dans tous les dictionnaires, c’est critique ou compte-rendu. Test, ce n’est que la traduction de test.

      2) Si j’en crois des interventions d’un auteur de jeu video sur le Facebook de Bruno Cathala, Ils se battent aussi pour obtenir que les revues substituent critique à test, et ont obtenu certains succès. Une rapide recherche via google montre que les forums de jeu video semblent grouiller de discussions sur le sujet, avec plus ou moins les mêmes arguments qu’ici.

      3) Quant à pourquoi je m’attache au terme, c’est parce que je crois que le terme est, dans ce cas particulier, très important, pour l’image du jeu et pour la reconnaissance des auteurs, deux sujets qui me tiennent profondément à cœur. Autant je pouvais comprendre que Ludovox utilise le mot “test” sans avoir réellement réfléchi à ses implications, autant je suis choqué qu’ils ne veuillent pas y renoncer après que les auteurs – car je suis loin d’être le seul à m’être exprimé sur ce point – aient expliqué en quoi il posait problème. D’autres sites, comme les 1DLudiques, ont d’ailleurs décider de changer de terminologie après notre discussion sur Facebook, et je les en remercie.

      • Sans devoir tenir pour quiconque, je reconnais que modifier “test” par “critique” (ou un autre mot comme “avis” :)) nécessite diverses modifications au niveau du CMS, comme des images par exemple, des mots-clés et autres.
        De plus, que fait-on des anciens articles parus ?

  12. 1) La traduction de review dans un bon dictionnaire est conceptualisée. On peut par exemple trouver aussi “Faire l’inventaire”, ou “Faire le point sur”.
    Nous serons d’accord, je pense, pour dire qu’une review d’un jeu n’en fait pas l’inventaire. Et pourtant c’est une traduction possible. Vous devriez savoir, puisque vous semblez bien maîtriser la langue anglaise, qu’une traduction ne peut se contenter de prendre le premier mot donné par un dictionnaire. Qu’il faut contextualiser, et parfois un simple mot nécessite une locution pour en révéler le sens. Donc dire que review=critique est réducteur de mon point de vue. C’est souvent vrai mais pas toujours. Encore une fois, dans mon milieu professionnel, traduire review par critique au sens où vous l’entendez serait au moins un faux-sens. Pour aller plus loin, ce qui font ces reviews sont appelés des referee, c’est pour vous dire qu’on est très loin de la critique littéraire. Du coup, on français, on a choisi “review” et l’anglicisme “reviewer”…. c’est moche je sais 🙂

    Il me semble que les langues sont plus subtiles qu’une simple traduction mot-à-mot. Asséner review=critique tient plus de la propagande que d’une compréhension juste du sens dans le contexte.

    2) j’ai été également auteur de jeux vidéo dans ma jeunesse dans un temps où on était peut-être plus auteur que maintenant puisque nous pouvions faire des jeux à 2 ou 3 (programmateur, dessinateur, musicien, chacun étant scénariste également), ce qui est impensable désormais. Et le terme test ne m’a jamais choqué bien que je revendique pour cette oeuvre le qualificatif d’auteur.

    3) Néanmoins je peux comprendre votre intervention, n’étant moi-même pas totalement satisfait du terme test. Mais il me semble en l’espèce plus juste que critique, en tout cas pour les articles “tests” de Ludovox.
    En outre, je ne pense pas qu’ils ne soient pas prêt à changer le terme. J’ai cru comprendre qu’ils ne voulaient pas du terme critique pour ces articles là. C’est différent.
    Il faut donc comprendre pourquoi critique n’est pas plus appropriée dans ce cas que test et éventuellement proposer autre chose. De mon point de vue le termer review conviendrait mais il est anglais.
    Enfin personne n’aime évoluer sous la contrainte ou l’injonction. Proposer autre chose que test et critique, et laisser du temps serait sans doute plus productif que des article à charge.

    4) Si l’on n’accepte pas la démarche d’évaluer différents critères, c’est tout un autre sujet. Et cela peut se comprendre.
    Mais à partir du moment où l’on accepte cette démarche, les questions qui pourraient être posées à la communauté ne seraient-elle pas plutôt :
    – quel est le terme le plus approprié en dehors de critique ou test ?
    – comment pourrait-on améliorer cette démarche d’évaluation ?

    • Je ne sais pas de quel milieu professionnel vous parlez, ignorant quelle est votre profession. Mais je sais qu’on dit “a book review”, “a movie review”, et que cela se traduit par “une critique de livre” ou “une critique de film”. Et c’est très précisément de cela qu’il s’agit ici. Je n’ignore donc absolument pas le contexte, au contraire, je choisis le contexte le plus adapté.

      Je ne proposerai pas d’autre terme que critique, parce que celui-ci existe et convient parfaitement, et parce que mon objectif est justement de voir utiliser par les critiques de jeu le même terme que les critiques littéraires ou les critiques de cinéma. Même pour eux, d’ailleurs, ce serait bien plus valorisant.

  13. Il me semble que la démarche des “tests” de Ludovox est à mi-chemin entre tests techniques et critique au sens critique littéraire. Il y a une évaluation de certains aspects techniques tout en ayant une part de critique. C’est ce qui la rend difficile à qualifier, et c’est là que ce situe, je pense le désaccord.
    Néanmoins pour finir de mon côté :
    – je suis d’accord qu’il faut des critiques et des avis (ce n’est pas la même chose) sur les jeux et que ceux-ci doivent être ainsi reconnu comme un oeuvre et donc “jugés” comme tel
    – on ne peut nier certains aspects techniques : ergonomie, qualité des règles, qualité du matériel qui ont désormais pris une part très importante dans l’expérience ludique, le rôle des éditeurs s’en voyant renforcé et apparaissant désormais aux côtés des auteurs et illustrateurs sur certains sites… comment alors juger de ces aspects qui, de mon point de vue, ne relèvent pas de critique au sens où vous l’entendez ?

    Tout en accordant l’importance qu’ils méritent aux auteurs et illustrateurs et en leur reconnaissant le qualificatif d’auteurs d’oeuvres culturelles, on ne peut pas non plus ignorer l’impact et l’importance du rôle de l’éditeur. C’est là toute l’ambiguïté et la difficulté. Un jeu est désormais tout autant une oeuvre de l’esprit qu’une réalisation technique. Combien de bon jeux dans leur esprit se sont vus plombés par une réalisation médiocre ?

  14. Je pense qu’une critique, dans le sens “un avis professionnel”, est beaucoup plus complexe a réaliser qu’un test, dans le sens “descriptif des caractéristique techniques”. Les reviewers français étant amateurs, l’usage du mot “test” leur permet d’éviter le terme “avis” (car ce ne sont au final que des avis), sans pour autant revendiquer le statut de professionnels. Ils se considèrent sûrement comme ayant un statut entre celui de simple joueur et celui de professionnel, ou visent à atteindre le statut de pro sans pour autant l’avoir encore, et ont donc besoin d’un vocabulaire approprié, qui n’existe peut-être pas en français.

    Comme le dit très justement Nicolas Maréchal, un avis n’est jamais relayé. Un test l’est plus souvent.

  15. J’étais en 1978 le tout premier Critique de Jeux en France avec Science et Vie chaque mois. J’ai toujours considéré un jeu comme une “oeuvre” et j’ai “travaillé” les éditeurs a marqué l’auteur du jeu sur la bôite. A l’époque c’était très rare. Il me semble que c’était Ravensburger qui a commencé.

  16. Tout d’abord, je dois féliciter Bruno pour son excellent article.

    Cela a au moins l’avantage de démarrer la discussion.

    Je pense que la notion d’interaction soulevée par Silvain le 28/11/2015 à 17:49 est très intéressante.

    En effet, pour ma part, quand j’étudie un nouveau jeu, je trouve qu’il est aussi intéressant de regarder les gens jouer que de jouer moi même.

    Il est vrai que le ressenti sur un jeu dépend vraiment de chaque personne, car le joueur est partie intégrante du jeu. Un jeu qui n’est pas joué n’existe pas….

    C’est pour cela que la notion de critique me semble plus hazardeuse que celle de tests.

    Par contre, si les sites “pro” commencent à faire de vrais tests, la notion de test doit être définie excatement si on veut être précis. Elle doit avant tout inclure la notion d’environnement de chaque test du jeu :
    – qui sont les testeurs
    – nombre de parties jouées
    – Nombre de joueurs par tests

    A partir du moment où les conditions “scientifiques” du tests sont connues… alors pas de problème.

    Le terme critique serait donc seulement réservé pour un avis subjectif sur un jeu après 1 ou 2 parties (ou pas d’ailleurs). Dans ce cas, il est vrai que l’essentiel des sites “pro” de ce domaine n’offrent que des critiques et non pas des tests des jeux.

    • Bonjour,
      Je trouve ce commentaire tres interessant car c’est exactement l’approche que nous avons eue.
      Si vous allez jeter un oeil sur ludovox > liste des tests > n’importe lequel des tests, vous verrez en introduction : nb de parties jouées, nb de joueurs, contexte, introduction 😉

      Pour repondre a un autre commentaire, Ludovox est un site web professionnel porté par une société au meme titre que Tric Trac.

      • qu’entendez vous par “porté par une société” ; ) ?

  17. Mes critiques de l’époque Sc & Vie (1978) étaient effectivement basées sur un nombre limités de parties jouées avec quelques amis …. APRES la sortie du Produit Fini.. Pour moi un TEST implique l’utilisation de plusieurs “TESTEURS” avec le profile de joueurs CIBLES. Je reconnais ne pas trop aimé ni les jeux “Questions/Réponses” ni les jeux de “Mots”. Donc j’ai mal jugé et sous évalué “Remue Méninges” (Trivial P) et “Jarnac”. Le nombre de parties jouées pour moi est moins mais utile comme même car les “astuces”d’un jeu deviennent plus claires après une rodage des règles. Le nombre de groupes séparées (ou indépendants) de joueurs-testeurs est essentiel car souvent je trouvait un joueur dans un groupe qui pourrait avoir une influence trop forte sur les autres et donc déformer le contenu de mon article.

  18. Je réponds principalement à Bruno.

    Il est bien entendu que les jeux doivent être testés dans leur phase de conception. Cela permet de rafiner les mécaniques, le/les thèmes, les illustrations et le marketing associé. Il est a noté que pour le même jeu de base (à l’exception des jeux abstraits) les options éditoriales sont multiples ( de la part du créateur du jeu et de l’éditeur) et relèvent déjà d’une certaine subjectivité.

    Une fois que le jeu est édité et se retrouve sur le marché, je suis tout à fait d’accord pour qu’il puisse y avoir des critiques/reviews/avis qui sont pour moi la même chose : un ressenti personnel d’une personne suite à une ou plusieurs partie de jeu. Cela est très sain mais doit être simplement considéré comme tel.

    Un avis/critique en soit n’a que peu de valeur informative. Par contre quand un jeu en accumule des dizaines voir des centaines, généralement on arrive à se faire une bonne idée de ses qualités et défauts.

    La notion de test est beaucoup plus complexe et relève d’une démarche plus scientifique.
    Cela demande malheureusement beaucoup de moyens car il faut réaliser beaucoup de parties avec des publics différents. Chaque joueur peut ensuite “noter” le jeu selon une grille de caractéristiques subjectives. Ces grilles peuvent être ensuite compilées et analysées. Le problème est que pour que cela fonctionne réellement bien (soit fiable) au niveau statistique il faut recueillir des centaines d’avis… donc c’est quasi impossible à réaliser.

    A Blue Orange, on essaye d’avoir cette démarche scientifique en amont (c’est à dire avant de finaliser l’édition) mais elle n’est malheureusement pas parfaite car on n’arrive jamais à atteindre le nombre critique d’avis pour que les stats soient fiables… toutefois l’aggrégation des avis/ressentis donnent vraiment une bonne analyse des qualités et potentiels d’un jeu ( que ce soit d’ailleurs un jeu de premier âge ou un jeu plus complexe).

    La seule exception sont les jeux abstraits qui sont le sacré graal de cette industrie. Là on parle de mécanique pure donc c’est assez simple; soit cela fonctionne et c’est puissant soit cela ne vaut pas grand chose… pas besoin d’avis/critiques ; ).
    Et là, je rejoins mon ami Kris Burm et je déplore que ce type de jeux ne soient plus appréciés à leur juste valeur. On va essayer d’y remédier en commençant dès 2016 à éditer ou rééditer des perles du genre commme Sixth (Sixmaking), Gyges et autre petites merveilles qui se passent de tout commentaire.

    • Pas du tout. Cet article est très intéressant, et les critères qu’il utilise font réfléchir, mais sont heureusement très subjectifs. J’appellerai ça une analyse comparée, comme en littérature. Je pense d’ailleurs que la démarche du rédacteur s’inspire des méthodes de l’analyse littéraire.
      Tester un jeu, ce n’est pas plus possible que tester un livre. Ou alors ce serait mesurer le poides de la boite, le gramlage des cartes, la taille des pions…. ce qui est bien moins intéressant qu’en faire une critique.

  19. I have only heard the word “test” mentioned in other languages or in English among non-native-English speakers. It’s actually ironic, as many people I know in the U.S. like to call us game “inventors.” But reviews are thankfully called reviews, whether for film, books, or games.
    A more important complaint, for me, is a of a writer labelling something a “review” after only one play of the game (and usually, this means the writer also fails to mention that the writer only played it once). Unlike films and books, a game experience is much more dependent on the players (how many, their playing styles and social skills, etc.) and games develop very different “stories” each time they are played. But it’s still not a “test.”

  20. Donc dorénavant, quand je ferai une soirée jeu avec mes amis, il faudra que je leur dise “on va critiquer ce nouveau jeu” au lieu de dire “on va tester ce nouveau jeu” ? Peut-être pourrait-on s’accorder à dire “on va jouer à ce nouveau jeu”, mais la répétition induite par les mots jouer/jeu risque d’être prise comme le signe d’une incompréhension de ce qu’est la langue française, et peut-être comme un certain mépris pour les écrivains et les défenseurs de la francophonie…

    • Bien sûr que vous allez jouer à un jeu. Même pour les aoirées où j’essaie mes prototypes avec des amis, je m’efforce d’éviter le mot “test”. Et lorsque je vais au restaurant avec des amis, je ne leur dis pas “je vais tester une côte de bœuf”.

  21. Rassurez-moi, vous ne critiquez pas une côte de bœuf? La pauvre bête ne s’en remettrait pas! 🙂

  22. Je vous rejoins parfaitement concernant la côte de bœuf. En revanche, je pense qu’il faudrait également éviter d’utiliser le terme prototype concernant un jeu, sinon on risque d’apporter de l’eau au moulin des testeurs. “Ébauche” serait plus approprié.

    • Effectivement, et à l’époque on parlait même encore d’inventeur de jeux. Globalement, l’évolution est quand même allé dans le bon sens, avec de moins en moins de notes dans les critiques. Même moi, j’en ai utilisé dans ma ludothèque idéale, ce que je ne ferais plus aujourd’hui.
      J’ajoute aussi que l’utilisation de cœurs plutôt que d’étoiles ou d’échelle est une manière de dire que l’appréciation reste reste subjective, que l’on est dans le “j’aime” “je n’aime pas” et non dans les critères objectifs.

  23. Abandonner le mot “test” sans abandonner les systèmes de notation qui vont souvent avec ne sert pas à grand chose, surtout pour utiliser le mot “critique”, le pauvre.
    La note, c’est le degré 0 de la critique, elle-même bien malmenée et pas seulement dans le monde du jeu de société.
    Au moins, si on annonce un “test”, on sait qu’on ne va pas nous servir de la pensée. C’est plus honnête.

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  25. I agree, that ‘review’ or ‘critics’ is better than ‘test’. But a game contains elements which can be testet, a bit more than a book or a movie. I guess, the problem is that not only reviewers but also game designers don’t think enough about what is the main content of a game, what is the main of a creation.
    When the SAZ demanded a better considering of games in German creator’s rights (just one year ago), they described it in this – I guess horrible – way:
    “Dabei besteht die Kunst des Schöpfers darin, alle denkbaren Handlungsstränge so vorauszuplanen, dass das Spiel bei jeder denkbaren Entscheidung während des Spielablaufs funktioniert, d.h., zum definierten Spielziel führt und gleichzeitig einen Unterhaltungswert bietet.” http://www.spieleautorenzunft.de/spieleautoren-sind-urheber/articles/231.html?file=tl_files/files/Oeffentliche%20Dokumente/SAZ%20-%20Praezisierungen%20zum%20Forderungskatalog%20UrhG-v9.pdf
    It means, tthat by designing games (Spielregelwerke) the creator’s work is to make that the game works like a machine to the end and that this is fun. (It’s not a word by word translation, because my English is to poor to do so, but in this statement SAZ concentrates on function not on individual design as base for creators rights.)
    With this definition a game is not more than a ball, an invention but not a creation.

    In my opinion you can test a game, if it works and if it’s fun. Moreover you can review a game, tell about what does it to you, when you play it; what maybe the intention of the creator. Most reviews concentrate on testing, less on reviewing. It’s possible. If we game designers (better: game creators) want to change it, we should concentrate more on the aspect, which cannot be tested.

  26. Pingback: Ein Wort hat mehr als 1000 Fehler

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