Le Roi des Nains
The Dwarf King

Le Roi des Nains, un jeu de plis joyeusement déjanté, quelque part entre Whist, Barbu, Dame de Pique, et Rencontre Cosmique. Un jeu avec le roi des nains – le barbu – mais aussi des chevaliers, des gobelins, et même parfois un troll, magicien ou dragon.

Je n’ai jamais été un fan des jeux de plis (ou de levées, je crois que c’est la même chose). Adolescent, j’ai, comme tout le monde, beaucoup joué au tarot, un peu à l’ascenseur et au barbu. Le bridge, trop technique, m’ennuie, et la belote sous ses différentes formes ne m’a jamais vraiment séduit. Plus récemment, j’ai essayé quelques uns des jeux de plis modernes imaginés par des auteurs allemands, mon préféré étant sans doute Njet!, de Stefan Dorra.

Pourtant, peut-être parce qu’aucun jeu de plis ne me satisfaisait vraiment, j’ai toujours eu envie de concevoir le mien. Mes premiers essais furent décevants. Lorsque je ne réinventais pas des mécanismes déjà existants, je me forçais à être original et bâtissais des systèmes alambiqués et confus. Plusieurs années, je conservais sur mon bureau un prototype inachevé, La Reine des Elfes, plein de bonnes idées mais trop chaotique et touffu pour être réellement intéressant à jouer.
C’est après avoir, un peu par hasard, rejoué au Barbu, dont j’avais presque oublié l’existence, que m’est venu l’idée de ce jeu. Le principe était simple – Le Barbu, en pire. Exit la Reine des elfes, introit le Roi des nains.

Au Barbu, le Roi des Nains emprunte son mécanisme central – un objectif toujours différent, consistant souvent à éviter de prendre telle ou telle carte, faisant de chaque donne un jeu original. Comme il fallait faire pire que l’original, les cinq contrats du Barbu sont maintenant quarante. Le but du jeu sera donc parfois de prendre le Roi et la Reine des Nains, ou de ne pas prendre les Elfes, ou de remporter exactement trois plis, ou de faire remporter le maximum de plis à votre voisin de droite.À la Reine des Elfes, le Roi des Nains reprend bien des cartes spéciales, l’Assassin qui marque des points s’il est joué dans le même pli qu’un Roi, le Dragon qui remporte tous les plis, sauf face à un héros tueur de dragons, la Momie qui copie la carte ayant remporté le pli précédent, le Marchand qui échange sa main avec un autre joueur… Et il y en a, là encore, bien d’autres.
Dans la Reine des Elfes, toutes ces cartes étaient en jeu en même temps. Le résultat était un immense chaos, avec d’innombrables problèmes de règles dus aux interactions entre ces cartes. Il m’a fallu du temps pour trouver une solution pourtant simple – à chaque donne, une seule de ces cartes est en jeu, connue de tous pour que chacun puisse la prendre en compte dans sa stratégie.

Le thème s’est imposé de lui-même. Médiéval, car cela permettait de conserver les traditionnnels rois et reines, les valets devenant des cavaliers et les as des héros. Fantastique, car cela justifiait les effets bizarres de toutes les cartes spéciales, devenues dragons, morts vivants ou magiciens
Mon prototype utilisait les classiques Nains, Elfes et Orques. L’éditeur a gardé les nains, changé les orques en gobelins et remplacé les elfes par des chevaliers bien de chez nous. Je préférais les elfes, mais ça ne change quand même pas grand chose!

Le Roi des Nains est un jeu un peu loufoque, qui devait donc être illustré avec humour. Christophe Swal a parfaitement su s’adapter à l’ambiance du jeu, reprenant le style qu’il avait déjà exploité pour la récente réédition de l’excellent Grand Dalmuti. Vous découvrirez sur son blog, Art Silencieux, qu’il est aussi capable de faire beaucoup plus sérieux, presque réaliste, notamment lorsqu’il illustre des jeux de rôle.

Le Roi des Nains
Un jeu de Bruno Faidutti
Illustré par Swal
3 à 5 joueurs – 30 minutes
Publié par Iello  (2011)
Ludovox         
Tric Trac         Boardgamegeek


The Dwarf King is a chaotic trick taking game with lots of dwarves, knights and goblins, and from time to time a wizard, troll or dragon. It’s called the Dwarf King because it’s loosely based on Barbu – the bearded one – a traditional French trick taking game, somewhat similar with the Queen of Spades.

I’ve never been much fond of trick-taking games. As a teenager, I regularly played Tarot, a French trick taking game played with a special deck of 78 cards, and enjoyed Whist. I found Bridge too technical, and Belote, the other popular French trick taking game, never excited me. More recently, I’ve tried several of the trick taking games invented by German game designers, and my favorite is Stefan Dorra’s Njet!

Despite this, or may be because none of the available trick taking games really satisfied me, I’ve toyed for long with the idea of inventing mine. My first attempts were weak. When I was not reinventing systems already used in some exotic game, I was trying to be original and designing confusing and overcomplex systems. For years, I had on my desk a prototype called “the Queen of Elves” which was full of good ideas, but far too chaotic and convoluted be really challenging.
Then I happened to play a game of Barbu, a french trick taking game somewhat similar with the American Queen of Spades, which I had played as a teenager, but forgotten since. It gave me the right inspiration – my game will be Barbu on steroids, or may be on LSD. Exit the Elven Queen, introit the Dwarven King.

The Dwarf King takes the core idea of Barbu, which is to have a different scoring system for every hand, many of them about not winning some tricks or cards. Since my game is Barbu on steroids, there are now forty different scoring contracts instead of just five. So, sometimes the goal of the game will be to take the King and Queen of Dwarves, sometimes not to take the elves, sometimes to win exactly three tricks, sometimes to have your right neighbor win tricks, and so on…

The Dwarf King also takes many special effect cards from my former attempt at trick taking, the Elven Queen. The Assassin scores if played in the same trick as a royal, the Dragon wins all tricks except when facing a dragon slayer, the mummy copies the card which won the last trick, the Trader swaps his hand with another player, and there are many more.
In the Elf Queen, all these cards were in play at once. The result was complete chaos, and lots of rules problems for cards interacting with one another. I still wonder why I needed years to find the easy fix – there’s only one special card in play every hand, known by all players so that they can adapt their strategy to it.

The theme was obvious. Medieval, in order to keep the traditional Kings and Queens, with the Jacks becoming Knights and the Aces heroes. Fantasy, because I needed some Magic explanation for the strange effects of the special cards, as Dragons, Undeads or Wizards. My prototype had the classic Dwarves, Elves and Orcs suits. The publisher kept the dwarves, changed the orcs into goblins, and replaced the elves with good old humans. I liked the elves better, but it’s a very small change.

The Dwarf King is a zany game, and requested humorous graphics. Christophe Swal perfectly seized the mood, with the same style he had used in the French edition of the Great Dalmuti – a great game, by the way. On his blog, Silent Art, you will find out that he can also make more serious and realistic stuff, especially when illustrating RPGs.

The Dwarf King
A game by Bruno Faidutti
Art by Swal
3 to 5 players – 30 minutes
Published by Iello (2011)
Boardgamegeek

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