Fist of Dragonstones

Rééditions

De plus en plus de nouveaux jeux, et le plus souvent de bons jeux, sont publiés ces derniers temps. Aussi suis-je un peu surpris de recevoir, depuis deux ou trois ans environ, pas mal de propositions de rééditions, y compris pour des jeux assez anciens dont la première version était parfois passée un peu inaperçue. Le Collier de la Reine, Mission Planète Rouge, Diamant, L’Or des Dragons, Smiley Face (devenu King’s Life) ou Vabanque connaissent ainsi une seconde vie, avec des règles et des illustrations mises au goût du jour. Commercialement, cela ne marche pas à tous les coups et, si certaines rééditions comme celles de Mission Planète Rouge ou de Diamant, sont de réels succès, d’autres comme Le Collier de la Reine ou King’s Life sont passé assez inaperçues.
Si des éditeurs passent par ici, qu’ils sachent que La Fièvre de l’Or, Silk Road, Draco & Co, Castel ou Ad Astra ne demandent pas mieux. Serge et moi avons même déjà très sérieusement retravaillé ces deux derniers en vue d’une possible réédition.

En attendant, c’est au tour de Aux Pierres du Dragon – Fist of Dragonstones en Anglais, ça sonne carrément mieux – de faire son retour chez Stronghold Games. Fist of Dragonstones est l’un des trois jeux de cartes pour lesquels Michael Schacht et moi avions collaboré il y a une quinzaine d’années, les deux autres étant The Hollywood Card Game et Draco & Co.

Après Citadelles

Citadelles reste, de très loin, celui de mes jeux qui se vend le mieux. Depuis sa sortie, il y a bientôt vingt ans, les éditeurs me demandent régulièrement des jeux « du même style », sans que je sache jamais très bien ce que cela signifie. Ne souhaitant pas trop me répéter, j’ai souvent fait appel pour cela à l’aide d’autres auteurs.
Une première piste a été de reprendre plus ou moins le mécanismes de sélection des personnages de Citadelles pour l’adapter à des bases et des thèmes bien différents. Cela a donné avec Bruno Cathala Mission Planète Rouge, un jeu de majorité sur Mars, et tout seul Lost Temple, un jeu de parcours léger dans la jungle d’Indochine.
Une autre piste a été de conserver cartes personnages et univers médiéval vaguement fantastique et de tenter de retrouver des sensations psychologiques proches de Citadelles à partir de mécanismes bien différents. Cela a donné Fist of Dragonstones, avec Michael Schacht, et beaucoup plus récemment ma collaboration avec Hayato Kisaragi pour remettre au goût du jour un de ses anciens jeux, Greedy Kingdoms.

 

La légende des pierres des dragons

Fist of Dragonstones s’inspire des vieilles légendes européennes sur l’or des fées, ou l’or des gobelins, cet or enchanté avec lequel les fées achètent parfois les services des humains, mais qui, le soir venu, quitte les bourses des hommes floués pour revenir magiquement au pays de féérie. Les joueurs sont donc des aventuriers qui cherchent à s’attacher les services des habitants de la forêt, dragons, trolls, fées et sorciers de tous poils, chacun de ces vénaux personnages vendant ses pouvoirs au plus offrant. Le but est d’acquérir les gemmes magiques, les pierres des dragons qui donnent son nom au jeu, pour ensuite réaliser l’amulette encore plus magique, etc… Rien de bien neuf je sais. Dans les toutes premières versions du jeu, c’était des œufs de dragon, mais voler des œufs, même ceux d’un dragon, pour faire une omelette magique, ça ne se fait pas.

Les règles

Les cartes de Fist of Dragonstones ressemblent donc un peu à celles de Citadelles. On y trouve une sorcière, un voleur, des dragons et toutes sortes de personnages féériques. Ces personnages ne sont pas choisis par les joueurs, mais recrutés pour le tour à l’issue d’enchères à poing fermé un peu particulières. Dans le poing fermé des joueurs peut se trouver de l’or vulgaire, de l’or des fées, parfois de l’argent, ainsi que des pièces enchantées ou maudites. Même si c’est techniquement un jeu d’enchères, Fist of Dragonstones a les sensations d’un jeu de bluff. Pour l’emporter, il ne faut pas tant évaluer la valeur de chaque carte que deviner ce que vont miser les autres joueurs et réagir en conséquence.

Nous avons un peu retravaillé les règles de cette nouvelle édition pour donner au jeu plus de rythme et de variété. Avec des enchères plus dynamiques, et une cinquantaine de nouveaux personnages aux pouvoirs extrêmement variés, chaque partie de Fist of Dragonstones devient une expérience vraiment nouvelle.

Ce chapeau !

Lorsque je regarde la boite de cette nouvelle édition, je ne vois que le chapeau de cuir noir du personnage central, qui ne semble pas appartenir au même monde que les dragons et les sorciers. Il y a quelques années, Stronghold a publié un très amusant jeu de bagarre dans une taverne, The Dragon and the Flagon. Lors du développement de ce jeu, auteur et éditeur, ne parvenant visiblement pas à choisir entre le Moyen-Âge fantastique et l’univers des pirates, ont finalement décidé de garder les deux, ajoutant même ensuite quelques personnages orientaux pour faire bon poids. Moi qui me moque volontiers, et de plus en plus, des fantasmes d’identité et d’authenticité, je ne peux que me réjouir de ce joyeux mélange qui explique la présence, dans une taverne plutôt médiévale, de ce couvre-chef exotique.

Le gilet de la fille de gauche mériterait d’ailleurs aussi discussion, car ça a l’air d’un cuir tout à la fois épais et moulant, ce qui me semble difficilement compatible, mais je ne bosse pas dans la mode. Quand au voile de la fille de droite, il fait vaguement musulman, mais vu ce que l’on boit à la taverne, ça doit plutôt être un truc de magicienne.

Fist of Dragonstones est donc le jeu de cartes joué, avant ou après la bagarre, dans la taverne de la Chope du Dragon. Le jeu rappelle d’anciennes légendes qui parlent de royaumes oubliés, de forêts enchantées, d’elfes, de gobelins, de fées et de sorciers, et bien sûr de dragons. Quoi qu’en dise le taulier, les pierres avec lesquelles on y joue ne sont sans doute que des billes de verre, mais on peut se plaire à imaginer que ce sont les fameuses gemmes des dragons.

Fist of Dragonstones – The Black Hat Tavern Edition
Un jeu de Michael Schacht et Bruno Faidutti
Illustré
par William Bricker, Quentin Gleim & Denis Martynets
Publié par Stronghold Games (2018)
Boardgamegeek


Revamping older games

There are more and more new games, and mostly good new games, published these last times. This is why I’ve been a bit surprised to get, since two or three years now, several offers for republishing older games of mine, including a few ones whose first version I thought was forgotten. Queen’s Necklace, Mission Red Planet, Diamant, Dragon’s Gold, Smiley Face (now King’s Life) or Vabanque have had a new version, with updated rules and art. Not all of the sell well. Mission Red Planet or Diamant have been great success, selling better than the original versions, while the remakes of King’s Life or Queen’s Necklace went almost unnoticed.
Anyway, if publishers read this post, I have a few more which I think could deserve a new edition, like Boomtown, Draco & Co, Castle or Ad Astra. Serge and I have even already developed new and improved versions of the two last ones.

Anyway, it’s now Fist of Dragonstones which comes back in a developed and revamped edition by Stronghold Games. Fist of Dragonstones was one of the three games Michael Schacht and I designed together in the earl 2000s, the two other ones being the Hollywood card game and Draco & Co.

After Citadels

Citadels is still by far my bestselling game. Since it was first published, almost twenty years ago, publishers regularly ask me for a new Citadels, though I never really know what they mean by this. Not wanting to repeat myself, I’ve usually asked fellow game designers to help me revisit this classic.
The first way to do it has been to more or less recycle the character selection system of Citadels, with adapting it to different settings and other game systems. The results have been Mission Red Planet, with Bruno Cathala, an area majority game on Mars, and then Lost temple, a light racing game in the jungle of Indochina.
The second way has been to keep the medieval fantasy setting and try to generate similar emotions and feelings as the Citadels ones with different game systems. The results have been Fist of Dragonstones, with Michael Schacht, and more recently a collaboration with Hayato Kisaragi to revisit one of his older games, Greedy Kingdoms.

The Lore of the Dragonstones

The setting of Fist of Dragonstones is inspired by old European legends about fairy gold, or fools gold, this enchanted gold paid in the day by fairies for humans’ goods and services, and which at night disappears from their purses and comes back to the fairy land.
Players are adventurers who buy the services of the various inhabitants of the magic forest – dragons, trolls, fairies and wizards of all kinds, each one of them working for the highest bidder. The goal is to find magic gems, the dragonstones, which then will be used to craft the even more magical amulets, etc… Nothing new, I know. In the very first versions of the game, players were collecting dragon eggs and using them to make magical omelettes, but this was not politically correct enough.

 

The Game

The cards in Fist of Dragonstones look a bit like those in Citadels. There’s a witch, a thief, dragons of course, and a bunch of fantasy characters. These characters, however, are not drafted by the players like in Citadels, but recruited one after the other in a very special kind of closed-fist auction. In their fist, players can have common gold, fairy gold, sometimes silver and various enchanted or cursed coins. Even when it’s technically an auction game, Fist of Dragonstones plays and feels more like a bluffing game. The real point is not to reckon the exact value of every card, but to outguess the other players.

The rules for this new edition have been reworked a bit to make the game faster, the gameplay more dynamic, and to add variety. Fifty new characters, with very different abilities, make every game of Fist of Dragonstones a fresh experience.


The one and only Stephen Buonocore presents Fist of Dragonstones at Gen Con.

That Hat !

When looking at the cover art of this new edition, the only thing I see is the main character’s black leather hat, which doesn’t seem to belong in the same universe as dragons and wizards.
Two years ago, Stronghold games has published a tavern brawl game designed by the Engelstein family, The Dragon and the Flagon. When developing this game, publisher and designer obviously couldn’t chose between two settings which both made sense, pirates and medieval fantasy. They finally decided to do both, and even added some oriental characters to round it out. Since I’m becoming every day more wary of identities and authenticity, I can only rejoice in this fun and colourful mix, and in this hat which looks a bit out of place in a vaguely medieval tavern.

Fist of Dragonstones is the card game adventurers play, before or after the brawl, at the Dragon and Flagon tavern. It recalls old legends of forgotten realms, enchanted forests, elves and goblins, witches and wizards, and of course dragons. Whatever the bartender says, the gems it is played with are probably just glass beads, but one can dream they are the precious dragonstones of yore.

Fist of Dragonstones – The Black Hat Tavern Edition
A game by Michael Schacht & Bruno Faidutti

Art by William Bricker, Quentin Gleim & Denis Martynets
Publiished by Stronghold Games (2018)

Boardgamegeek

2 thoughts on “Fist of Dragonstones

  1. Pingback: Designer Diary: Fist of Dragonstones, The Tavern Edition, or Revamping Old Games | BoardGameGeek News | BoardGameGeek

  2. Unfortunate the box is so big, which makes it a pain to travel with (put it in a backpack). Please reissue with a compact box, like the original issue!

Leave a Reply