La fréquence des dragons unicornes dans l’iconographie du Moyen Âge et de la Renaissance s’explique peut-être par le modèle iconographique de la bête de l’Apocalypse, avec ses sept têtes et ses dix cornes, dont je ne parle pas dans mon livre mais à laquelle j’ai consacré un post de ce blog. Leurs cornes, comme celles des démons unicornes, est pourtant souvent spiralée à la manière de celles des licornes.
Un dragon unicorne dans la marge d’un livre d’heures du XIVe siècle.
British Library, ms Stowe 17, fol 219r. Un chevalier combat un dragon unicorne, dans les marges d’un psautier du XIIIe siècle.
British Library, Add ms 62925, fol 91r. Vincent de Beauvais, Speculum Historiale , XVe siècle. Musée Condé, Chantilly, ms 722, fol 341r. Livre d’heures du XVe siècle. Harvard, ms lat 249, fol 5v.
Concordia Caritatis , BN, ms NAL 2129, fol 14v.Sabliere de la chapelle Saints Come et Damien, Saint Nic. Photo J.Y. Cordier.
Des serpents, des dragons et des couleuvres , Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus , circa 1460. Amsterdam, Koninklijke Bibliotheek, ms KB 128 C4, fol 94v.Lambert de Saint-Omer, Liber Floridus , circa 1460. Koninklijke Bibliotheek, Amsterdam, ms KB 72 A 23, fol 47v.
Le texte ne précise pas que le dragon est cornu. Apocalypse du duc de Berry, circa 1415. New York, Morgan Library, ms 133, fol 39v. Opera astrologica , circa 1480. BNF, ms fr 12148, fol 181r.
Pentateuque, XIVe siècle. BNF, ms hebr 48, fol 231r. Pentateuque, XIVe siècle. British Library, ms Or 2696, fol 277v. L’étendard de Moïse dans une compilation de textes bibliques du début du XIVe siècle. British Library, Add ms 11639, fol 742v.
Les troupes d’Alexandre combattent les licornes d’Inde, aux longues cornes tranchantes, tandis que des dragons unicornes aux attributs plus modestes attendent leur tour. Le Livre des conquestes et faits d’Alexandre, XVe siècle. Paris, Musée du Petit Palais, LDUT 456
Comment hercules se combaty au port de troyez contre ung monstre de mer pour la fille du roy laomedon,
Raoul Le Fèvre, Recueil des histoires de la guerre de Troie, XVe siècle.
Bibliothèque Nationale, ms fr 59, fol 124r Un épisode oublié de l’histoire romaine : les troupes de Caton l’ancien combattent les serpents qui envahissaient la Lucanie. L’un d’eux, au premier plan, est un dragon à la courte corne spiralée. Bibliothèque de l’Arsenal, ms 667 rés, fol 155r. Hendrick Goltzius, Cadmus tue le dragon , circa 1600. Château de Koldinghus, Danemark.
Petit dragon du Mexique représenté dans la Nova plantarvm, animalivm et mineralivm Mexicanorvm historia de Francisco Hernandez, 1651. Athanasius Kircher, Mundus Subterraneus , 1678.
Saint Liphard (un saint local tueur de dragon, ou sauroctone, il y en a pas mal) et le dragon.
Miniature de Jean Bourdichon pour les Grandes heures d’Anne de Bretagne, circa 1505.
BNF, ms lat 9474, fol 185v Marguerite d’Antioche sort vivante du ventre du dragon. Lettrine d’un livre d’heures du XIVe siècle. Baltimore, Walters Library, ms W A68, fol 22r. Saint George combattant le dragon, circa 1490.
Église de Broager, Danemark.
Photo Jürgen Howaldt, Wikimedia Commons. Saint Michel combat le dragon. Jacobe de Voragine, Legenda aurea de Sanctis , 1487.
Dragons et démons sont un peu la même chose.
Illustration de l’histoire de Mélusine dans un recueil de contes en allemand.
Historia Griseldis… , Strasbourg, 1478. Traité d’alchimie de Michael Maier, Viatorium, hoc est de montibus planetarum septem seu metallorum , 1618. édition de 1651. Le dragon qui a été aperçu près de Rome en 1691. Gravure de Cornelius Meyer, 1696.
Gushtasp tue un dragon dans la montagne. Shahnameh, XVe siècle. BNF, ms persan 493. Un dragon persan qui a l’air un peu chinois, avec sa corne de chair. Al Qazwini, Livre des merveilles de la création, 1632. Manchester, John Rylands Library, ms Persian 3, fol 251b Bahram Gur tue le dragon. Baltimore, Walters Library, ms W 608. Bahram Gur tue le dragon, peinture indo-persane, circa 1600. British Museum.
Les dragons des manuscrits persans sont un peu le chainon manquant entre les reptiles diaboliques des légendes européennes et les dragons impériaux de la tradition chinoises. Avec leur fine silhouette et et parfois leur corne de chair, ils ressemblent aux merveilleux reptiles d’extrème orient, mais les récits les mettant en scène, plus ou moins apparentés au roman d’Alexandre, s’apparentent plus aux contes d’Europe.
Ernst Fuchs, la métamorphose de Lucrèce, 1952