Quelques autres licornes sculptées dans le bois, le plus souvent des églises. Pour l’explication de ce qu’est une miséricorde, il vous faudra aller voir mon livre !
C’est en Angleterre que les miséricordes, et donc les miséricordes à la licorne, sont les plus nombreuses. Lorsqu’un chevalier transperce de sa lance une licorne réfugiée dans le giron d’une jeune vierge, d’autres scènes du bestiaire médiéval sont présentes sur les stalles voisines.
Licorne, lion et cerf, trois animaux sauvages et christiques. Église Saint-Jean Baptiste de Knowle, circa 1400.
Photo Groenling, Flickr
Chasse à la licorne, cathédrale de Chester, vers 1380. Les deux dragons qui semblent regarder la scène avec intérêt sont purement décoratifs. Sur les miséricordes voisines, qui illustrent aussi des scènes connues, on peut trouver deux lions, deux cerfs ou deux griffons, comme en support d’un écu.
Photo Rex Harris, Flickr.
Église St Andrews, Greystoke. XVe siècle.
Eglise St Botolph de Boston, circa 1390. Photo Groenling, Flickr.
Chasse à la licorne, cathédrale de Lincoln, circa 1370. Photo Gordon Plumb, Flickr.
Abbatiale de Beverley. Photo Jules & Jenny.
La belle a perdu la tête, la licorne a perdu sa corne, le chasseur a perdu sa lance, mais on reconnaît encore la scène sur cette miséricorde du XIIe siècle. Cathédrale de Salisbury, Photo Glass Angel.
Cette miséricorde de l’église de Nantwich, dans le Cheshire, a connu les mêmes déboires. Photo Rex Harris, Flickr.
Église Saint-Martin de Bolsward, à Frysland, aux Pays-Bas, XVe siècle. Photo Groenling, Flickr
La licorne trempe la pointe de sa corne dans les eaux empoisonnées. Prieuré de Cartmel, en Cumbria. XVe siècle.
Photo Jon Holland, Flickr
Collégiale de Champeaux, en Bretagne, début du XVIe siècle.
Cathédrale de Limerick, XVe siècle. L’animal est sans doute plus un monoceros qu’un unicornis. Photo JJ Myers, Flickr.
Cathédrale de Manchester, circa 1500. Photo Glass Angel.
Combat de deux hommes sauvages montés l’un sur un dromadaire, l’autre sur une licorne. Cathédrale de Manchester, circa 1500. Photo Glass Angel.
Église de la Trinité, Straford upon Avon, XVe siècle.
Deux licornes encerclent un griffon. Église de Gresford, circa 1500. Photo Groenling, Flickr.
Église St Stephen, Norwich, XVe siècle.
Cathédrale de Lausanne, photo Guilhem Vellut.
Sur cette miséricorde du XIIIe siècle, dans la cathédrale de Lausanne, une licorne affronte un chevalier en armure et transperce son bouclier comme si la corne était un tire-bouchon. Cathédrale de Lausanne, photo Sandrine Bavaud.
La licorne a toujours un impressionnant bouc et des sabots fendus, mais elle a sérieusement pris du volume – ou alors la jeune vierge est très jeune. Cathédrale de Tolède, XVe siècle. Wikimedia Commons, photo Marisa LR
Cathédrale de Ely, Cambridgeshire, XVIe siècle.
Armes de Michel de la Pole, comte de Suffolk. Église St Pierre et St Paul, Eat Harling, Norfolk, circa 1480.
Armes de William Chamberlayne.
Armes de Robert Wingfield.
Des licornes, parfois plus ou moins héraldiques, décorent aussi quelques accoudoirs ou le dos des bancs et des stalles des églises médiévales. Attention cependant à ne pas confondre celles qui sont réellement médiévales et celles, aussi nombreuses, qui ont été restaurées et parfois ajoutées à la fin du XIXe siècle.
Banc de l’église de Sefton, dans le Lancashire. Photo Rex Harris.
Banc de l’église Saint-Michel, à Milverton, dans le Somerset. Photo David Cronin.
Licorne écrasant un serpent, église de Cadbury, dans le Somerset. 1538. Photo Rex Harris.
Cette licorne qui a un petit peu trop l’air d’une biche n’a été sculptée sur un banc de l’église Saint-Joseph de Saarbrücken qu’en 1912.
Eglise Sainte-Catherine de Fritton, Angleterre. XVIe siècle.
Église de Suffield, Norfolk.
Église Sainte-Marie de South Creake, Norfolk. Photo Malcolm Stoneman.
Dos des sièges du chœur de la cathédrale de Cologne.
Extrémité de banc d’église, Moulton, Suffolk.
Pas très loin, à Beyton, toujours dans le Suffolk – mais cette sculpture date de la fin du XIXe siècle.
Celle-ci aussi, dans l’église de Stowlangtoft, est plus victorienne que médiévale. Photo Aidan McRae Thomson, Flickr.
Deux licornes en support héraldique au dessus du jubé de l’église de La Roche Maurice, circa 1560. Photo Jean-Yves Cordier.
Et deux autres….
La charpente du cloître de la cathédrale Saint-Léonce, à Fréjus, est décorée de plus de cent petits panneaux peints au XIVe siècle. Tout le bestiaire médiévale y est présent, sirène, éléphant, dragon et bien sûr licorne. Photo Erika Gabanyi.
Les poutres sculptées sont une tradition plus récente, et qui ne semble guère avoir pris en dehors de la Bretagne. Sur les sablières, longues poutres qui supportent la charpente, les licornes prennent part à de longs et parfois étranges défilés, souvent sculptés, parfois peints.
Église de Bodilis, circa 1600. Photo Alain Le Métayer.
Photo Jean-Yves Cordier.
Église de Guengat, XVIe siècle. Photo Jean-Yves Cordier.
Église de Le Tréhou, XVIe siècle. Photo Jean-Yves Cordier.
Chapelle Saint-Jérôme, Lammenin.
Chapelle du Tertre, Chatelaudren, XVIe siècle. Photo Jean-Yves Cordier.
Toutes ces poutres ont été sculptées en Bretagne, entre 1500 et 1550. On n’en regrette que plus que le bâtiment du XIIIe siècle de la Maison des Templiers de Metz, dans lequel se trouvaient plusieurs poutres médiévales où étaient peints des défilés d’animaux faisant penser au roman de Renart, ait été détruit au début du XXe siècle. Sur le dessin qu’en fit dans les années 1830 un érudit local, M. de Saulcy, un érudit local au XIXe siècle apparait en effet une licorne debout sur ses pattes arrière et portant un mystérieux paquet.
Mémoires de l’académie de Metz, 1834-1835.
Toutes les licornes de bois ne se trouvent bien sûr pas dans les églises, en voici quelques unes décorant des lieux profanes, même si la dernière a un thème religieux.
Façade d’une maison à Hildesheim.
Chasse à la licorne sur un coffre du XVIe siècle, Hôtel Groslot, Orléans.
Panneau de ruche, XIXe siècle. Musée de l’apiculture de Radovlijca, Slovénie.