À quoi je joue ces temps-ci
What I Play These Days

Je fais tourner pas mal de protos ces derniers temps, des trucs avec des nains, des musiciens, des collectionneurs, des elfes et des vampires…. Du coup, je ne joue pas à tout ce qui sort, loin de là, mais j’essaie quand même de repérer les perles, et il y en a. Ma précédente liste de conseils en nouveautés datait de l’automne dernier (vous pouvez la lire ici, elle n’a pas vieilli), voici donc celle du printemps.

Côté gros jeux un peu à l’allemande mais pas trop, un peu à l’américaine mais pas trop non plus, Eric Lang semble devenu incontournable. Après les excellents Blood Rage et Le Parrain, Rising Sun est encore un chef d’œuvre. Le jeu est riche sans être complexe, tactique mais étonnamment fluide, on n’y joue pas dans son coin mais sur tout le plateau de jeu, avec et surtout, contre les autres. Majorité, baston, bluff, alliances, il y a de tout, mais ce n’est jamais touffu. Un jour, Eric devrait commencer à vieillir, mais pour l’instant chacun de ses jeux est meilleur que les précédents. Comptez deux ou trois heures quand même pour Rising Sun, mais vous en aurez pour votre argent – oui, je sais, ce jeu est assez cher.

 

Bien plus léger, je conseille surtout Cursed Court, de Andrew Hanson, dont j’ai déjà parlé sur ce blog. Il est assez rare qu’un jeu « classique » parvienne créer les mêmes sensations qu’un jeu d’argent, amène les joueurs à faire des calculs qui tournent en rond en sirotant leur bière et en se regardant dans les yeux. Cursed Court fait ça très bien. C’est vraiment un jeu dans mon style, un jeu que j’aurais aimé concevoir. La boite est moche, le plateau est moche, les jetons ne sont pas des plus pratiques, mais dès qu’on est dans le jeu on oublie tout ça.

Les jeux de draft se ressemblent souvent, mais Fantasy Realms, de Bruce Glassco, renouvelle le genre avec une grande légèreté. L’éditeur semble avoir tout fait pour que ce jeu au titre bateau, au thème ressassé, aux illustrations fades, au look vieillot, passe inaperçu, mais heureusement quelques joueurs l’ont repéré. C’est simple, c’est rapide, c’est rigolo.

Mon autre petit jeu de cartes du moment est Kittys, de Emi Yusuke. C’est l’un des jeux que j’ai ramené de mon récent week-end au Japon, et il n’est pour l’instant disponible qu’au Japon, mais j’espère bien que quelqu’un va le faire venir par ici. C’est un petit jeu de « double guessing » de rien du tout mais avec un « twist » qui lui donne vraiment une saveur particulière, le fait qu’à chaque tour tout le monde essaie de deviner le même joueur. Si un éditeur américain ou européen est intéressé, je me ferai un plaisir de le mettre en contact avec l’auteur, qui a publié le premier tirage à compte d’auteur.

Je terminerai cette liste avec deux jeux de vocabulaire, un qui prend vraiment la tête et un qui ne la prend pas du tout.
Decrypto, de Thomas Dagenais-Lespérance, fait un peu penser à Codenames, un de mes jeux fétiches, mais fonctionne différemment. Je n’essaierai pas d’expliquer les règles, simples mais déconcertantes, mais faites-moi confiance – si vous cherchez un Codenames plus costaud, Decrypto est ce qu’il vous faut.

Krazy Wordz, de Dirk Baumann, Thomas Odenhoven, Matthias Schmitt est un jeu de vocabulaire, mais c’est aussi un jeu d’ambiance dans lequel les joueurs, avec des lettres imposées, doivent imaginer des mots nouveaux pour désigner une voiture électrique, une nouvelle marque de Yaourth, un club échangiste ou une insulte en serbo-croate. Après, bien sûr, il faut retrouver quel mot correspond à quoi, et c’est toujours très drôle.

 


I have several prototypes in the work at the moment, with dwarves, musicians, collectors, elves and vampires. As a result, I don’t play that many new games, but I try to spot the gems, hidden or not. My last list blogpost about good new games dates from last autumn (you can read it there, most of the stuff there still feels new), so here comes the spring list.

Eric Lang has become the major designer of relatively heavy eurogames-ameritrash hybrids. Blood Rage and The Godfather were great, Rising Sun is even better. It’s rich but not complex, it’s tactical but also fluid and fast paced. most of all, it’s extremely interactive, one must always move around the board and play with and also against the other players. It has majority, battles, alliances, double guessing, but it never feels overwhelming. Some day, Eric ought to start getting old, but so far every new game he designs is better than the former ones. Be warned though, it’s still a gamers’ game, and lasts about three hours. And it’s expensive, but worth the price.

 

I have already spoken here of Andrew Hanson’s Cursed Court. It’s one of the very few boardgames which manage to generate the same feeling, the same tension as a gambling game, with players thinking in circles while looking into each other’s eyes and slowly drinking their beer. It’s definitely my kind of game, and a game I would have liked to design. The box is ugly, the board is ugly, the chips are not the best ones, but who cares, the game is fantastic.

Card drafting game often feel very similar, but Bruce Glassco’s Fantasy Realms has a nice twist in the way cards are chosen. The publisher did everything he could to have this small card game go unnoticed – bland name, bland graphics, bland fantasy setting – but luckily some gamers noticed it. It’s simple, fast and fun.

My other small card game of the moment is Ami Yusuke’s Kittys. This is one of the games I brought back from a week-end in Japan. So far it’s only available there, but I hope someone will bring it here. It’s a very light double-guessing game with a nice twist, the fact that every round all players are trying to outguess the same player. If a US or European publisher wants to localise this little gem, just tell me, I’ll put you in contact with the designer and publisher.

Let’s end with two word game, a brain burning one and a light zany one.
Decrypto, by Thomas Dagenais-Lespérance, feels a bit like a hardcore version of Codenames, one of my all time favorites. I won’t try to explain the rules here, they are simple but a bit disconcerting at first. Just trust me – if you like codenames and look for something more challenging, Decrypto is what you need.

Krazy Wordz, by Dirk Baumann, Thomas Odenhoven and Matthias Schmitt, i a party game in which players use their own small set of letters to invent new words for a new model of electric car, a new brand of yogurt, a swingers’ club or an insult in Serbo-Croat. Of course, one must then guess what word was what.

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